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Dengue : la plupart des victimes vivaient à côté de terrains en friche

30 mars 2014, 13:21

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Dengue : la plupart des victimes vivaient à côté de terrains en friche

A l’apparition des premiers cas de dengue dans la région de Triolet, où l’«épidémie» semble pour le moment contenue, ce fait n’avait pas été mis en évidence. Mais les autorités sanitaires se sont aperçues que les 41 personnes atteintes de cette fièvre vivaient près de terrains en friche. Ces lieux, où la végétation s’épanouit et où s’entassent des objets encombrants, vieux pneus et autres déchets, sont propices à la reproduction des moustiques qui transmettent la dengue.

 

Ainsi, durant la semaine écoulée, le ministère de la Santé a réorienté sa stratégie de lutte anti-vectorielle, avec l’aide de la Special Mobile Force. Entre mercredi et samedi, un nouveau cycle de fumigation a concerné 2 909 terrains vagues tandis que 1 734 ont été traités par épandage de larvicide. Cet exercice a couvert une grande partie du nord-ouest, de Morcellement Saint-André à Balaclava en passant par Triolet et s’étendant jusqu’à Trou-aux-Biches. Dans le même temps, près de 40 000 habitations ont aussi reçu la visite des «démoustiqueurs» et l’opération se poursuivra dans les prochains jours.

 

Encore récemment, de nombreux propriétaires mettaient le feu à la végétation pour débroussailler leur terrain. Mais cette solution dangereuse est interdite et sanctionnée par de lourdes amendes. Mais étant obligés de payer des ouvriers pour venir défricher, beaucoup préfèrent laisser les herbes folles pousser à leur guise.

 

UN PROBLÈME NATIONAL

 

Les parcelles de terre abandonnées sont devenues un des problèmes à reconsidérer à l’échelle nationale pour empêcher d’autres foyers de dengue d’apparaître à travers l’île. Le président du conseil de district de Pamplemousses, Ranjiv Woochit, a conscience de cet impératif. Interrogé au sujet des actions du District Council dans cette guerre anti- dengue, il indique que «les officiers mobilisés pour cette campagne d’éradication feront appliquer la loi contre les propriétaires des terrains en friche». Il précise que «l’action est coordonnée avec les ministères de la Santé et de l’Environnement».

 

Mais les autorités concentrent pour l’instant leurs efforts dans une zone géographique précise, autour de Triolet. La localité de Baie-du-Tombeau, densément peuplée, n’est par exemple pas incluse dans l’opération en cours. Elle abrite néanmoins une vaste zone industrielle où se trouve ce genre de portions de terre.

 

La boutique Chez Manoo se trouve à proximité de terrains en friche. Léa Veerapen-Chetty, la fille du gérant de cette supérette, désespérée, a dû défricher elle-même le terrain voisin. «C’est triste d’attendre une catastrophe pour prendre en compte ces terrains abandonnés. Aujourd’hui, nous sommes délaissés par les autorités», déplore-t-elle.

 

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