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Commercialisation des ourites : il faut se préparer pour contrer la concurrence étrangère
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Commercialisation des ourites : il faut se préparer pour contrer la concurrence étrangère

La gestion de la pêche aux ourites introduites l’an dernier semble concluante en ce qui concerne la qualité et la quantité d’ourites pêchées. Il convient désormais d’organiser le stockage et l’exportation de manière à affronter la concurrence sur le marché mauricien et éviter que le prix ne dégringole.
S’il y a un fait sur lequel tout le monde est d’accord, c’est que la fermeture temporaire de la pêche aux ourites est bénéfique pour le repeuplement de l’espèce. Cependant, pour éviter que le prix ne dégringole, il y a lieu d’organiser le stockage et l’exportation de manière à affronter la concurrence sur le marché mauricien face à des produits venant de Madagascar, de l’Inde et d’ailleurs.
Le projet de gestion de cette technique de pêche initié par les autorités locales et entériné avec le soutien de la Commission de l’océan Indien et d’autres bailleurs de fonds a porté ses fruits. Les résultats en 2012 et en 2013 sont concluants en ce qui concerne la qualité et la quantité d’ourites pêchées. Les pêcheurs ont obtenu 185 tonnes supplémentaires en 2012 avec un gain financier additionnel de l’ordre de Rs 18 millions.
Toutefois, au niveau du stockage et de la commercialisation tout n’est pas acquis. Le jour de la réouverture de la pêche aux ourites cette année, le lundi 14 octobre, les prises étaient meilleures que celles réalisées l’année dernière. Elles étaient de 14 tonnes contre 10 tonnes en 2012. À Corail- Petite-Butte, les prises étaient si bonnes au point où certains pêcheurs se plaignaient de la difficulté à les écouler le même jour.
Devant un telle offre, le prix de vente qui est généralement de Rs 50 le demikilo, avait chuté à Rs 45, voire à Rs 40. Il y avait visiblement un problème de stockage durant les premiers jours de la réouverture de la pêche. Conséquemment, les autorités ont du céder temporairement la chambre froide de la Maison des pêcheurs pour faire de la place à un acheteur privé.
Selon les observateurs, il y a eu plus de pêcheurs à l’oeuvre ce lundi 14 octobre car les habitués avaient encore en tête les résultats positifs lors de la réouverture en 2012. Les données ont cependant changé au fil des jours. Alors que les pêcheurs avaient ramené 42 tonnes d’ourites durant les six premiers jours de la réouverture de 2012, les prises pour la période correspondante de 2013 furent de 37 tonnes.
Dans l’ensemble, la vente se passe sans anicroches. À ce jour, les autorités n’ont pas enregistré de plainte à ce sujet et le prix semble se stabiliser à Rs 50 le demi-kilo. En 2011, Rodrigues a exporté 79 tonnes d’ourites vers Maurice. Ce tonnage a passé à 185 en 2012. Il est clair que pour que l’ourite de Rodrigues puisse se commercialiser correctement, il faut compter sur l’exportation. La question est alors de savoir si le marché mauricien pourra tout absorber sans que le prix ne dégringole.
Selon l’économiste Henry Agathe, rien n’est acquis. «Actuellement Maurice importe également des ourites de Madagascar, de l’Inde et de l’Indonésie. Ces produits se vendent à moins cher que ceux venant de Rodrigues et cela peut avoir une incidence négative sur la commercialisation à Rodrigues», affirme-t-il. Devant cette éventualité, il est d’avis qu’il faut miser sur la qualité et la fraîcheur en réduisant au minimum le temps de conservation entre la prise et la vente. Il propose également d’explorer davantage la filière de la transformation qui donne de la valeur ajoutée au produit.
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