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Hausse du prix des carburants │ Camp-Levieux: Les indignés
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Hausse du prix des carburants │ Camp-Levieux: Les indignés

Les premières étincelles étaient déjà présentes hier matin. Quand Cédric, un jeune de la localité, a placé des pneus sur la route, en signe de protestation contre la hausse des prix des carburants. Interpellé par la police, il a été relâché durant la journée. Mais c’était pour mieux revenir, cette fois en compagnie de celui que l’on surnomme Darren l’Activiste, dans l’après-midi. Les choses se sont alors enflammées.
16 heures. Une cinquantaine de personnes sont massées dans les rues de Camp-Levieux. Jeunes, moins jeunes, hommes, femmes et même des enfants brandissent des pancartes. «Lepep pe soufer», peut-on lire sur celle d’une mère de famille, accompagnée de son fils. «Souser, voler, gopia», scandent d’autres consommateurs, armés de leur voix, de leur indignation et de leurs morceaux de carton.
Alors que la foule grossit, au fil des minutes, les officiers de la force régulière sont déployés. «Nou pa pou sorti la tan ki pa bes pri lésans!» lancent alors des manifestants. Quelques minutes plus tard, la situation s’embrase. La tension est palpable, les nerfs sont à vif. Des centaines d’habitants de la localité sont désormais dans le feu de l’action.
À un moment, la police essaie d’embarquer Darren Seedoyal, plus connu comme Darren l’Activiste. C’est sans compter le courroux des manifestants, qui empêcheront par trois fois cette interpellation. Le travailleur social est ensuite conduit «en lieu sûr». Cris, insultes et slogans anti-gouvernement se font entendre de toutes parts. La colère explose.
Les échauffourées se multiplient alors entre les hommes en bleu et ceux qui broient du noir. Les policiers procèdent dans la foulée à l’interpellation d’un autre jeune de la localité, au grand dam de sa mère, qui tentera de s’interposer. «Mo pé rod mo garson mwa, mo pé rod mo garson!» Les officiers tenteront de la conduire, elle aussi, au poste de police… C’est justement là que se masse la foule, composée d’indignés et de curieux.
«Asé lépep mouton»
«Kapav pé bat sa garson-la andan-la, bizin gété.» Mais les tentatives des habitants de pénétrer dans la cour du poste de police sont contrecarrées. Les parents du jeune homme repartiront peu après à bord d’une voiture rouge. Le soleil s’est couché lorsque les éléments de la Special Supporting Unit arrivent en renfort. Matraques, armes, boucliers, tout y est. Des habitants essayent alors de mettre le feu à des pneus, disséminés le long de la route. Des tentatives qui seront déjouées par les policiers sur place. La colère déborde une nouvelle fois. Certains balancent des pierres et autres projectiles en direction des policiers… Plusieurs habitants de la région seront embarqués pour être interrogés. Ils étaient toujours entendus à hier soir.
«In asé! Kan nou enn ti dimounn ki arivé, bizin kraz nou anba zot lipié?» lâcheront entre-temps des habitants sur place. «Asé lépep mouton, pa pran nou pou gopia… Dimounn onet ki travay pa kapav soufer koumsa… Diktater!» Soudain, au milieu du brouhaha, des sons assourdissants font penser à la foudre.
La police aurait tiré des coups de feu pour tenter de disperser la foule… Depuis, elle est sur le qui-vive. Elle a émis un ordre mettant en garde le public de ne pas enfreindre à la Public Gathering Act. Des policiers seront déployés à des endroits stratégiques pour le bon déroulement de la circulation.
À l’heure où nous mettions sous presse, la tension était toujours palpable dans les rues de Camp-Levieux. Les policiers avaient même eu recours à du gaz lacrymogène. Des pompiers étaient sur place. La flamme de l’indignation s'est finalement éteinte après la libération de deux jeunes interpellés plus tôt.
Le feu couve
<p>À l’heure où nous mettions sous presse hier soir, des habitants de Pointe-aux-Sables étaient également descendus dans les rues pour faire part de leur désapprobation face à la hausse des prix tous azimuts. La police était sur place. Ces manifestants ainsi que ceux d’autres régions, dont Roche-Bois, s’apprêtaient aussi à aller prêter main-forte aux habitants de Camp-Levieux.</p>
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