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Décès de Mᵉ Yousuf Mohamed | Parcours politique: la grève de 1979, un intense moment de son existence
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Décès de Mᵉ Yousuf Mohamed | Parcours politique: la grève de 1979, un intense moment de son existence

Orateur hors pair au Parlement, ministre rigoureux et dur, ce sont là les souvenirs de certains parlementaires, qui ont côtoyé Yousuf Mohamed pendant son mandat d’élu. Certes, le Senior Counsel n’a pas eu une longue carrière comme ministre, mais son passage à la tête du ministère du Travail et des relations industrielles entre 1976 et 1979 n’a pas été oublié par certains.
À son retour au pays après ses études d’avocat, Yousuf Mohamed suit les traces de son père, sir Abdool Razack Mohamed, un des fondateurs du Comité d’action musulmane (CAM). Participant à sa première élection générale en 1967, il est élu dans la circonscription de Quartier-Militaire–Moka (n°8) sous la bannière de l’Independence Party. Sept ans, plus tard, soit en décembre 1976, il est moins chanceux car il se classe quatrième aux générales. Toutefois, il devient député correctif et est nommé ministre du Travail et des relations industrielles.
En 1983, Yousuf Mohamed est candidat sous la bannière du Mouvement socialiste militant–Parti travailliste–Parti mauricien social-démocrate et il prend la troisième place juste après Ivan Collendavelloo et Sahid Maudarbaccus, deux élus du Mouvement Militant Mauricien. Il est alors nommé Deputy Speaker.
Amédée Darga, qui a eu la chance d’être au Parlement en même temps que Yousuf Mohamed, se souvient de lui comme d’un grand orateur et d’un homme extrêmement éloquent. «Il était d’une éloquence élégante. Il donnait des claques avec des mots élégants.»
Ambassadeur en Égypte
Amédée Darga était un des syndicalistes qui allaient négocier avec lui durant les grèves dans les secteurs du transport et de l’industrie sucrière en 1979. «Il était rigoureux et dur dans les négociations mais il n’était jamais vulgaire. Il défendait la position du gouvernement avec une certaine justification et comme il était mon senior, j’ai beaucoup appris de lui.» Notre interlocuteur se rappelle qu’entre 1977 et 1978, il avait eu des démêlés avec un membre de la majorité gouvernementale au Parlement. «Étant jeune, j’avais toute mon énergie et j’étais prêt pour la bagarre. Yousuf Mohamed s’est dirigé vers moi. Il a posé sa main sur mon épaule et m’a conduit hors de l’Hémicycle dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Il m’a alors dit ceci : ‘To éna enn bon non, li sakré. Kalmé-twa!’ Je garde encore ce bon souvenir de lui.»
Kailash Purryag était backbencher pendant que Yousuf Mohamed était ministre. Il se souvient de 1979 comme d’une année de braise et comment il avait été appelé à négocier avec des syndicats, qui avaient beaucoup de travailleurs à leurs côtés. Yousuf Mohamed a quitté le gouvernement juste après la grève, pour devenir ambassadeur en Égypte.
Kailash Purryag ne connaît pas trop les raisons pour lesquelles il a démissionné comme ministre, d’autant qu’il n’était pas au Cabinet durant cette période. «Je sais qu’il avait vécu des moments difficiles en 1979 mais pour quelle raison il est parti, là franchement, je ne sais pas». C’est Razack Peeroo qui l’a remplacé comme ministre. En même temps, Kailash Purryag a été nommé ministre de la Sécurité sociale. Deux autres ministres ont aussi été nommés à ce moment-là, Bheergoonath Ghurburrun et Suresh Moorba. Raouf Bundhun, homme politique, soutient que Yousuf Mohamed est l’un des derniers des Mohicans. «Il était un avocat et un politicien sans peur et sans reproche.» Pour lui, la classe politique connaît une immense perte avec ce décès.
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