Publicité

PNQ: ce parc aquatique qui continue à couler…

30 mars 2022, 06:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

PNQ: ce parc aquatique qui continue à couler…

Pour la rentrée parlementaire, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval (XLD), a choisi de cuisiner l’Attorney General et ministre de l’Agro-industrie sur la rénovation du Splash N Fun Leisure Park, au coût de Rs 350 millions. Dans sa réponse, Maneesh Gobin a fait ressortir que la rénovation, qui a débuté en 2018, s’est achevée en 2019 à l’exception d’un élément, soit le «boomerango» qui est complété à 68 % seulement. La raison ? Trois fermetures du parc aquatique en raison de la pandémie du Covid-19, soit du 19 mars 2020 au 15 octobre 2020, du 15 mars 2021 au 29 octobre 2021 et du 12 novembre 2021 au 29 janvier 2022. De plus, le board de Sugar Investment Trust Leisure Ltd (SITL), une filiale du Sugar Investment Trust (SIT), contemple l’achèvement des travaux qui est tributaire de la disponibilité des fonds.

Pour XLD, le «boomerango», qualifié de «eyesore» et dans lequel Rs 76 millions ont déjà été injectées, aurait dû être achevé trois mois avant le premier confinement. Maneesh Gobin concède, pour sa part, qu’il n’y a aucune visibilité quant à l’achèvement de ce projet. «Est-ce que le ministre est en train de dire qu’il n’est pas sûr que le projet à Rs 76 millions sera complété ou que l’argent sera jeté dans les drains car il a dit que c’est sujet à la disponibilité des fonds ?», lance alors XLD. La réplique de Maneesh Gobin : «SIT Leisure Ltd est une compagnie privée gouvernée par un conseil d’administration. Je n’ai pas de responsabilité ministérielle sur la façon dont la compagnie est gérée. (…) Selon le Business Plan, les revenus générés par la mise en opération du parc auraient financé le reste de la rénovation.»

Rapport interne

Le ministre souligne qu’à la suite d’une réunion du conseil d’administration de la SITL, le 2 juin 2021, les membres du board ont demandé à l’auditeur interne de préparer un rapport complet sur les Rs 350 millions dépensées pour la rénovation du parc aquatique et la construction du «boomerango». Selon lui, le rapport a été soumis au board le 23 mars. «Ce rapport est toujours en cours d’examen par le conseil d’administration. Il n’y a pas qu’un seul rapport de l’auditeur interne, mais d’autres rapports associés à cette rénovation. Tous ces documents sont également examinés par le conseil d’administration.» Le rapport n’a officiellement pas été soumis à son ministère.

«Presque Rs 400 millions ont été dépensées. N’y a-t-il pas eu de détournement de fonds ?» lâche alors XLD. Selon Maneesh Gobin, à ce jour, aucune plainte n’a été portée à la police pour enquête sur la rénovation du parc aquatique. «C’est pourquoi je vais demander une enquête policière», a lancé Xavier Duval. En revanche, le ministre affirme que l’Independent Commission against Corruption (ICAC) enquête sur le cas, en vertu de la Section 81 de la Prevention of Corruption Act (PoCA). «Ladite enquête et toutes les informations qui l’entourent sont confidentielles.» Si, pour XLD, le futur du projet dépend uniquement du SIT qui a été historiquement déficitaire, Maneesh Gobin estime que s’il y a eu mauvaise gestion, le conseil d’administration devra assumer ses responsabilités et agir en conséquence. «Une commission d’enquête ne se pose pas.» Cependant, il avoue être en faveur d’une restructuration du SIT. «Nous sommes toujours en discussion.»

De son côté, Arvin Boolell, député du Parti travailliste, a parlé de «collusion et de relations incestueuses entre le SIT et le ministère». Il a voulu savoir si un des membres qui siègent au conseil d’administration fait l’objet d’une enquête de l’ICAC. Le ministre a nié être en possession de ces informations confidentielles de la commission anticorruption. À savoir toutefois, comme l’express l’a publié vendredi dernier, que le ministère de l’Agro-industrie est au courant que l’ICAC a ouvert une enquête sur le directeur d’une autre filiale du SIT, SIT Land Holdings.

Expérience vécue : Beaucoup d’activités fermées

Vendredi 11 mars après-midi. Direction Belle-Mare pour une sortie au Splash N Leisure. Arrivée vers 14 heures. On nous apprend que les toboggans Constrictor et Black Hole ainsi que les Splash N Fun Rides et Crazy Ride se font en alternance, l’un jusqu’à 14 h 30 et l’autre de 14 h 30 à 16 heures. Les manèges et les autos tamponneuses, qui fonctionnaient entre les deux confinements (enfin, pas le carrousel mais au moins le bateau qui se balance) ne marchent pas. La Wave River est en travaux, il n’y a pas d’eau. On se demande pourquoi ces réparations n’ont pas été faites avant la réouverture du parc, en janvier. Au niveau nourriture, plusieurs kiosques sont fermés. La piscine à vagues s’active chaque heure, pendant 15 mn, seulement. Il règne dans le parc une impression d’abandon. Des toboggans, bleus, sont là, mais n’ont jamais fonctionné, dont un très haut que l’on voit au loin quand on grimpe pour prendre le Constrictor. Heureusement, les activités ouvertes restantes, les joies de l’enfance et l’envie de s’amuser font passer au second plan ces manquements et ce sentiment de laisser-aller et de gâchis…

Publicité