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Circonscription n°19: focus sur les protagonistes

30 janvier 2022, 17:10

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Circonscription n°19: focus sur les protagonistes

Depuis le coup de tonnerre qui a résonné dans le ciel politique le 21 janvier, quand la Cour suprême a ordonné un nouveau décompte des voix pour la circonscription n°19, les hypothèses sont légion et il faudra attendre le nouveau verdict des urnes et d’éventuels procès, si les résultats sont inversés, pour savoir qui sont ceux qui siégeront au Parlement. Cependant, une hypothèse revient de temps en temps. Si Ivan Collendavelloo est battu par Jenny Adebiro, il sera probablement nommé best loser à la place de Tania Diolle, députée corrective repêchée pour rétablir le rapport des forces entre les partis. Retour sur le parcours de ces trois personnages qui ont monopolisé l’actualité politique des dernières semaines…

Ivan Collendavelloo

Ivan Collendavelloo a été élu pour la première fois en 1983.

Avant d’être politicien, Ivan Collendavelloo est avocat. Il rejoint le barreau en 1978, et depuis, il s’est taillé une réputation d’homme de loi brillant spécialisé dans le droit commercial et criminel. Il était au Parquet avant de rejoindre le MMM, et il est élu la première fois en 1983 dans la circonscription n°15 sous la bannière mauve. Il y est réélu, toujours en tête de liste, en 1987. En 1989, il démissionne à la suite de la révélation, au Parlement, qu’il a signé la demande de passeport de l’homme d’affaires Sol Kerzner, patron d’une chaîne d’hôtels sud-africaine, provoquant une élection partielle.

En 1991, il fait son retour au Parlement, comme deuxième député de la circonscription n°12 (Mahébourg/Plaine-Magnien). En 1995, il ne sera pas candidat mais revient au Parlement en 2000 comme troisième député de la même circonscription. À l’époque, sir Anerood Jugnauth (SAJ) voulait lui confier un portefeuille ministériel, mais Paul Bérenger aurait refusé. Cela n’a pas empêché le député de remplir des rôles importants. Par exemple, il a été l’architecte de la commission anticorruption (ICAC). En 2014, il claque la porte du MMM après l’alliance du parti mauve avec le PTr de Navin Ramgoolam et fait son come-back politique en créant le Muvman Liberater (ML) et en s’alliant au MSM. Il a, depuis, été élu dans la circonscription n°19 (Stanley/Rose-Hill).

Toutefois, son parcours politique n’a pas été de tout repos depuis. Son passage au ministère des Infrastructures publiques n’a guère aidé à concrétiser la promesse électorale de l’eau 24/7 dans toute l’île. Son nom a été cité dans le scandale du milliardaire angolais Alvaro Sobrinho. Puis, le 25 juin 2020, son nom figure dans un rapport de la Banque africaine de développement dans une histoire de pots-de-vin, et quand il refuse de démissionner, il est révoqué par Pravind Jugnauth. Depuis, il siège comme backbencher au Parlement, en attendant la conclusion de l’enquête de l’ICAC.

Jenny Adebiro

Jenny Adebiro a toujours évolué au MMM.

Les élections de 2019 étaient les premières législatives auxquelles Jenny Adebiro participait. Candidate du MMM dans la circonscription n°19 (Stanley/Rose-Hill), elle arrive en quatrième position. Mais sa pétition électorale aura secoué le monde politique. Après un long parcours au sein du parti, elle obtient son ticket. En 2012, elle est élue conseillère municipale du MMM à Port-Louis et en 2015, elle devient présidente de l’aile jeune du parti. Deux ans après, elle prend la présidence de l’aile féminine. Mais en 2019, face à sa candidature incertaine aux législatives, elle soumet sa démission en tant que présidente de cette instance, mais sa lettre est refusée. Peu après, sa candidature est annoncée. Au-delà de la politique, Jennny Adebiro est secrétaire administrative chez Rogers Aviation.

Tania Diolle       

Tania Diolle (3e à dr.) dans la chaîne humaine manifestant contre le projet Metro Express à Rose-Hill.

Avant de se joindre au Mouvement Patriotique (MP), mené par son parrain politique, Alan Ganoo, Tania Diolle était chargée de cours en sciences politiques à l’Université de Maurice. Mais ce n’étaient pas ses premiers pas en politique. En 2012, elle avait été conseillère municipale de Quatre-Bornes, élue dans le Ward 3 de la Ville des fleurs sous la bannière du MMM. Puis, elle disparaît de la scène politique jusqu’à son adhésion au MP. Sa première participation à des élections aux retentissements nationaux survient en décembre 2017, où elle est candidate du MP à l’élection partielle de la circonscription n°18 (Quatre-Bornes/Belle-Rose) causée par la démission de Roshi Badhain. Elle arrive en 6e position.

Depuis, elle est de plus en plus présente sur le terrain et participe à plusieurs manifestations contre le projet de Metro Express. Un des moments phares sera sa présence à la manifestation organisée par le Kolektif Sov Promenade Roland Armand où elle participe à une chaîne humaine. Au sein du MP, elle est responsable des commissions sur le développement durable et l’interculturalité. Mais le 5 octobre 2019, lorsqu’Alan Ganoo passe d’une alliance avec le PTr au MSM dans la même journée, le MP se fissure et Tania Diolle suit son parrain dans la nouvelle alliance. Elle commence alors à faire campagne pour la majorité gouvernementale, mais elle ne sera pas élue au n°18. Elle est repêchée comme best loser et nommée Private Parliamentary Secretary. Au Parlement, elle lance les débats sur le discours programme le 3 février 2020 et, tout de suite, elle se fait remarquer en citant Rihanna. En 2021, sa distribution de gâteaux Marie avec son nom dessus lui vaudra une pluie de critiques.

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