Souvenir de la lutte anti apartheid. Et de l’un de ses piliers, l’archevêque Desmond Tutu, disparu le 26 décembre dernier et inhumé le 1er janvier. Le jeudi 6 janvier, un collectif réunissant Philippe Fanchette, prêtre, Alain Laridon, ancien ambassadeur au Mozambique, et Armoogum Parsuramen, ancien ministre et fondateur de la Global Rainbow Foundation, ont tenu à rendre hommage à l’archevêque Desmond Tutu.

Parmi les personnalités présentes dans la cour de l’Eglise St Francois-Xavier à Port-Louis figuraient le député travailliste Arvin Boolell. Ainsi que l’ancien vice-Premier ministre et député de la majorité, Ivan Collendavelloo. Pour lui, Desmond Tutu représentait une «nouvelle manière de réfléchir à nos modes de vie, nos coutumes, pas seulement pour l’Afrique mais pour le monde entier». L’archevêque représentait aussi une nouvelle manière d’être avec nos voisins. «Dans l’inconscient mauricien, Desmond Tutu a influencé notre attitude envers les autres.»

Pour sa part, Lindley Couronne de l’ONG Dis-moi, a souligné que Desmond Tutu était plus qu’un prêtre. «Il était à la fois dans et hors de l’Eglise. Il était un esprit libre qui n’avait pas peur d’aller contre la doxa, contre le discours public. Il n’a pas hésité à critiqué le gouvernement post-apartheid. Pas celui de Mandela, mais celui d’après.» Le défenseur des droits de l’Homme a également souligné que, «dans un continent où les gens sont homophobes et contre les homosexuels, il n’a pas hésité à dire que si le paradis est homophobe, il préférait ne pas aller au paradis».

La disparition de Desmond Tutu a été l’occasion pour Lindley Couronne de se pencher de manière plus approfondie sur le parcours de l’archevêque. «Même à 86 ans, il se prononçait pour l’euthanasie, à une époque où je n’ai entendu aucun autre religieux dire ça. Ce qui montre qu’il était un homme qui ne suivait pas le courant.»