Une hausse de 10 % en moyenne est à prévoir sur le prix des légumes en cette fin d’année. C’est ce qu’indique Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters’ Association (SPA). «La production est en baisse et les prix ont accusé une hausse. Depuis mi-novembre les prix ont augmenté de 20 %.» Une situation qui ne risque pas de s’arranger. «Une hausse de 10 % n’est pas à écarter jusqu’au 26 décembre prochain.»

L’absence de pluie serait principalement responsable de cette inflation. «Du coup, il y a moins de légumes. Nous risquons de le ressentir en janvier. Avec une saison sèche et chaude, les plantes perdent leur capacité de production et deviennent vulnérables à toutes les maladies. Il faudrait une bonne averse. De cette façon, les anciens champs pourraient donner une production et nous sauver pour 15 à 20 jours. Le manque de pluie nous contraint à finir l’année sur une mauvaise note.»

Ce dernier indique avoir proposé une solution aux autorités pour pallier le manque d’eau. «J’ai même écrit au ministère des Utilités publiques pour en parler. On aurait pu autoriser les planteurs dont les champs sont proches d’une rivière à s’approvisionner de cette eau. Ces rivières terminent dans la mer. Mais on nous a baladés de ministère en ministère pour, au final, nous dire que ces rivières appartiennent à des établissements sucriers. Et ces derniers ne fonctionnent plus depuis de nombreuses années.»

Selon lui, les autorités ont failli à leur tâche. «Personne ne semble écouter les doléances des planteurs. Nous avions demandé une aide pour la culture sous serre qui est un projet très coûteux, mais le gouvernement n’est pas intéressé à investir dans l’agriculture.» L’importation de légumes deviendrait alors une réalité. «Mais cela va coûter encore plus cher, surtout pour les personnes aux revenus modestes.» L’autre constat est le manque d’intérêt des jeunes pour ce secteur. «Il y a dix ans, nous produisions 130 000 tonnes de légumes annuellement et aujourd’hui notre production est de 85 000 tonnes. 65 % des planteurs ont plus de 60 ans. Ceux qui les aident sont également âgés. Beaucoup ne veulent plus aller dans les champs à cause du Covid-19.»

Sans protection

Les vols récurrents dans les champs seraient également un problème qui alourdit la note. «On dirait que c’est devenu un phénomène normal. Tous les planteurs ont eu à vivre cette mauvaise expérience.» Il estime qu’une réglementation devrait exister pour les protéger. «On devrait demander aux marchands où ils s’approvisionnent et enquêter pour vérifier. Nous sommes sans protection. Certains voleurs pénètrent même dans les serres…» Kreepalloo Sunghoon espère qu’en 2022, la voix des planteurs sera enfin entendue.