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Face au variant Delta - Dr Lam: «La dose de rappel sera tôt ou tard d’actualité»
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Face au variant Delta - Dr Lam: «La dose de rappel sera tôt ou tard d’actualité»

Même si officiellement, le variant Delta ne circule pas encore dans le pays, il préoccupe, surtout à quelques jours de la réouverture des frontières avec seulement une septaine pour les vaccinés. Avec sa propagation au sein de la population vaccinée à l’étranger et les recommandations des autorités de santé, le comité national de vaccination se penche sérieusement sur une «booster shot».
Le variant Delta rebat les cartes. Pas plus tard que mardi, la Haute autorité de santé (HAS) en France a, dans un communiqué, recommandé que les personnes primo-vaccinées au vaccin Janssen, fassent une dose de rappel. Le fait que le sérum américain était censé être uni-dose est, suivant ce développement, déjà de l’histoire ancienne.
La HAS préconise ainsi une dose de rappel avec un vaccin à ARN messager à partir de quatre semaines après la première injection. Selon elle, les données montrent qu’une seule dose de vaccin offre une protection insuffisante contre les formes symptomatiques liées au variant Delta. Ajouté à cela, les données disponibles ne permettent pas de confirmer l’efficacité à long terme du schéma de vaccination à une dose du vaccin de l’entreprise pharmaceutique Johnson & Johnson, contre le variant Delta. Par ailleurs, dans le même communiqué, la HAS propose une dose de rappel avec un vaccin à ARN messager aux personnes de 65 ans et plus, ainsi qu’à celles présentant des comorbidités, qui augmentent le risque de formes graves de Covid-19.
Qu’en est-il de Maurice où le vaccin Janssen est administré depuis deux semaines ? Le spécialiste en médecine interne et membre du comité national de vaccination, Philip Lam, réplique, de prime abord, que toutes les précautions sont prises et seront prises pour empêcher l’entrée du variant Delta à Maurice. «Est-ce que ce sera un succès à 100 % ? C’est en tout cas à chacun de faire un effort», déclare-t-il. Le fonctionnaire n’y va pas par quatre chemins pour reconnaître que «ce sera un fracas si le variant Delta entre et circule».
Mais, le Dr Lam veut aussi être réaliste. «On peut prendre toutes les précautions ou être chanceux que le variant Delta reste en dehors de Maurice. Sauf qu’au niveau du comité de vaccination, nous nous préparons aussi. Nous envisageons sérieusement de venir avec une booster shot mais rien n’a été avalisé encore car il y a beaucoup de choses à prendre en considération avant», explique le médecin spécialiste.
Cela, poursuit-il, dépendra d’abord de la disponibilité des vaccins. «Pfizer, qui est un bon vaccin, avec une efficacité de plus de 90 %, serait idéal pour nous si on arrive à mettre la main dessus. Mais je ne comprends pas pourquoi c’est si compliqué et qu’on ne réussit pas à en acheter. En tout cas, on ne baisse pas les bras.»
Ensuite, toujours selon Dr Lam, le pays ne peut pas envisager un deuxième cycle de vaccination tant que le premier n’est pas complété. Rappelons que la campagne de vaccination a commencé à prendre de l’ampleur dans le pays en mars-avril après la deuxième vague de la pandémie (NdlR : une minorité seulement avait été vaccinée depuis janvier). Ce qui fait le Dr Lam dire que la booster shot «qui devra se faire tôt ou tard mais avec l’aval du comité de vaccination», pourrait alors être d’actualité vers novembre, décembre ou janvier, soit six mois après la deuxième dose. Pour ceux inoculés du vaccin Janssen aux mois d’août et septembre, ils devront alors faire leur dose de rappel vers février-mars.
Notre interlocuteur concède que le variant Delta a chamboulé beaucoup de choses dans le monde. Il rappelle comment des vaccinés au Pfizer en Israël ont également été infectés par le variant Delta ou l’ont transmis. D’où l’administration de la troisième dose là-bas, comme en Angleterre, pour accroître l’immunité. «Les données ont changé. Tel n’était pas le cas pour le variant Alpha. Le virus est notre ennemi. Il fait tout pour cela. Il a muté et est devenu plus transmissible, plus virulent alors qu’avec le temps, l’immunité des vaccins, y compris Pfizer, décline», conclut-il.
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