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Hippisme: le destin des courses entre les mains des «Tote»

6 août 2021, 05:45

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Hippisme: le destin des courses entre les mains des «Tote»

Les obligations de la Mauritius Turf Club Sports and Leisure (MTCSL), en vertu de sa nouvelle identité de Public Limited Company, rendent difficile le maintien des courses hippiques dans l’état actuel. C’est en ce sens que la MTCSL va tenter de convaincre les deux compagnies de Tote aujourd’hui de maintenir leur contribution à 7 %. Reste que la majoration de la betting tax à 7 % ainsi les coûts d’opération en hausse menacent de mettre à terre ce segment des paris sportifs.

La réunion en urgence d’hier entre les administrateurs de la MTCSL et les entraîneurs a débouché sur un constat alarmant des finances de l’organisateur de courses. Avec des pertes qui s’élèvent à Rs 9 millions depuis le début de saison, associées à la menace des Tote de ramener leur contribution volontaire de 7 % à 5 %, la MTCSL se voit dans l’obligation de songer à un arrêt des activités.

La compagnie organisatrice des courses a, donc, prévu une rencontre avec Automatic Systems Ltd (ASL) et Global Sports Ltd (GSL) aujourd’hui. Le but serait de convaincre ces deux entités de maintenir leur contribution à 7 %, du moins en attendant la levée du huis clos. Ce qui permettra aux bookmakers on-course de reprendre leurs activités.

A l’heure actuelle, le MTC encaisse des fonds de trois opérateurs de paris seulement. Soit ASL et GSL, ainsi que SMS Pariaz. Si SMS Pariaz aurait d’ores et déjà confirmé pouvoir soutenir l’effort des 7 %, en revanche, les deux compagnies de Tote tirent la sonnette d’alarme, ce, même si les 14 % de la betting tax n’ont pas encore force de loi. «On se retrouve dans une situation catastrophique où on est obligé de revoir notre contribution, même si cela menace la survie même des courses», regrette un haut cadre d’ASL.

Outre la menace de voir les prises de paris diminuer «drastiquement» après la hausse prochaine de la betting tax, ASL et GSL font état des coûts «exorbitants» qu’ils encourent. Entre le salaire des employés, les licences dues à la GRA, les coûts par machine payable au MTC, le loyer et l’investissement en «dollar» pour maintenir le système informatique de la compagnie, la situation est «intenable». Les dépenses liées à la sécurité sanitaire au sein des succursales des Tote viennent corser l’addition. «On paie Rs 130 000 pour le test PCR chaque semaine !», déplore-t-on chez ASL et GSL.

Les paris sur l’activité hippique menacés ?

75 % du pool des Tote sont reversés aux parieurs. Des 25 % que prennent les compagnies de Tote, un pourcentage majoritaire doit être payé au MTC, au gouvernement et aux agents. «Le montant restant est dérisoire», déplorent-ils. Par contre, l’activité de paris sur le foot est en pleine expansion. On parle de «Rs 80 millions de revenu» sur le mois. GSL possède deux compagnies distinctes. L’une qui gère le pari sur le foot et l’autre les courses hippiques. ASL n’en possède qu’une où les deux activités sont mélangées.

La betting tax touche tout type de paris, certes, mais on explique, au niveau des Tote, que les coûts liés aux paris footballistiques ne sont pas aussi pénibles que ceux liés aux courses. Aussi, un officier de liaison au sein des Tote nous explique que l’activité footballistique a lieu «bien plus fréquemment». Ce qui permet des paris sur une plus longue durée.

Après analyse du bilan, il s’avère, selon des sources autorisées, que l’activité de paris sur les courses hippiques ne rapporte «plus grand-chose». Et la situation va empirer avec l’augmentation de la betting tax. Si bien que les Tote se demandent si ce segment est «toujours viable». Les opérateurs déplorent le manque de consultation de l’Etat à ce sujet : «Tous les experts sont unanimes à reconnaître que la majoration de la taxe tue le circuit légal. Ce sont les illégaux qui profitent de la manne.»

L’État, à en croire les Tote, serait bien au courant de la situation. Cette décision aurait pour but de mettre «à mort les Tote», et ainsi permettre «l’émergence d’une autre entité privée». «Une décision qui favorise le protégé de l’État», ajoute-t-on, non sans concevoir une «baisse de la taxe lorsque ces sombres desseins seront accomplis».

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