Les enquêteurs ont de nouveau convoqué mardi, «A», après l’avoir interrogé l’année dernière. Ce qui est étrange, c’est que la police ne semble pas intéressée à suivre la piste établie par l’enquête judiciaire…

Selon nos informations, les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) ne croient pas que Yogida Sawmynaden soit impliqué directement ou indirectement dans l’élimination de Soopramanien Kistnen. Elle continue à penser que si le corps de Kistnen a été retrouvé à Telfair, Moka (le 18 octobre 2020), le crime aurait donc été commis par une ou plusieurs personnes habitant dans les environs et qui se serai(en)t débarrassé du corps tout près. Un enquêteur nous a même confié que, si le crime avait été commis par des hauts placés, «le corps aurait disparu». «Je pense, nous dit un autre policier, que Kistnen serait mort par accident et paniqué(s), l’auteur ou les auteurs de l’agression se serai(en)t débarrassé du cadavre maladroitement.» À qui pensait le policier ? À «A».

 Mais, premièrement, la famille Kistnen ne croit pas en cette thèse, tellement les A. étaient proches du défunt agent du Mouvement socialiste militant, aussi connu comme Kaya. Deuxièmement, la police n’a mis en avant aucun mobile de la part de «A». À cela, le policier nous présente une autre hypothèse : peut-être que Kistnen serait décédé non à la suite d’une agression mais d’une maladie ou après avoir consommé trop d’alcool. «Les A. ne sont pas aussi imbéciles pour tenter de faire disparaître le corps alors qu’ils ne portent aucune responsabilité directe dans sa mort», nous dit un proche de Kistnen. Tout en nous rappelant que Kaya ne buvait presque jamais d’alcool.

Mais ce qui s’est passé jeudi aux Casernes centrales est le plus troublant. Si la police soupçonnait au moins un des A, pourquoi a-t-elle tenté, selon nos informations, non de lui faire avouer le «crime» mais de lui demander pourquoi Koomadha Sawmynaden lui avait téléphoné? Car c’est ce qui ressort de l’interrogatoire qui aurait duré jusqu’à fort tard dans la nuit.[….]

Selon l’homme de loi de A, son client n’a été convoqué par la police que pour donner des éclaircissements sur sa précédente déposition au poste de police de Moka.

Par ailleurs, on apprend que la police serait aussi en train de convoquer d’autres personnes qui auraient eu des échanges au téléphone avec Kaya les jours précédant sa mort. La question qui se pose : pourquoi maintenant alors que les relevés téléphoniques de Kistnen – du moins pour un des téléphones – seraient en possession de la police depuis la fin de l’année dernière ?