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Covid-19: le variant anglais fait partie du clade 20B

31 mars 2021, 06:15

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Covid-19: le variant anglais fait partie du clade 20B

Sur les 40 échantillons prélevés sur les patients positifs au Covid-19 et analysés par un laboratoire sud-africain, aucun ne serait du variant anglais mais d’une souche répandue en Russie.

Lors de la conférence de presse du National Communication Committee (NCC) mercredi, la Dr Catherine Gaud, épidémiologiste et consultante au ministère de la Santé, a affirmé que sur les 40 échantillons envoyés pour une analyse en Afrique du Sud, il n’y a pas eu de variant détecté. Selon la Dr Gaud, les résultats qui sont tombés démontrent que le virus du Covid-19, qui infecte les Mauriciens, n’est pas un variant mais une souche identifiée comme celle dite 20B. «C’est une souche qui est particulièrement répandue en Russie, par exemple, où elle représente 63 % des cas. Nous avons aussi des souches de ce type qui existent en quantité significative en Angleterre, mais ce n’est pas le variant anglais, quelques souches à Hong Kong et encore dans d’autres pays.» Elle affirme que c’est une souche historique déjà répertoriée, qui a son code et «dont les caractéristiques cliniques sont inconnues (…) Il ne s’agit pas d’une souche plus contagieuse ni plus virulente. Notre campagne de vaccination est efficace contre cette souche».

L’immunologiste mauricien Gavin Vuddamalay, basé en France, fait ressortir que le coronavirus, comme tout autre virus à ARN (nature de leur matériel génétique), mute régulièrement. Ces mutations donnent lieu à l’apparition de nouveaux variants, qui se distinguent par des séquences spécifiques au niveau de leur matériel génétique.

Ainsi, il existe une multitude de variants du SARS-Cov-2, virus à l’origine de la pandémie de Covid-19. Ce sont donc ces séquences spécifiques qui sont recherchées lors d’analyse PCR ou de méthodes de séquençage, pour savoir à quel variant nous avons affaire. «De façon générale, nous pouvons regrouper les variants par clade, c’est-à-dire un groupe de variants d’un virus avec une signature génétique spécifique. Il existe une nomenclature (le fait d’attribuer un nom) plus ou moins standard pour nommer ces variants et ces clades. Les différents variants SARS-Cov-2 identifiés ont été regroupés en 11 clades, incluant le clade 20B. Ce dernier a émergé depuis 2020 et a une répartition mondiale.»

En effet, selon les médias de la Grande péninsule, en août 2020, les clades 20A et 20B ont évolué assez rapidement à Orissa et étaient responsables de la flambée des infections au Covid-19 dans cet État indien. Une étude menée conjointement par l’lnstitute of Life Sciences (ILS) de Bhubaneswar et le Centre régional de recherche médicale (RMRC) avait révélé l’existence de cinq clades – 19A, 19B, 20A, 20B et 20C – dans 225 génomes séquencés dans cet État. Alors que le clade 20A a été retrouvé dans 73 échantillons et 20B dans 60 autres échantillons.

Le scientifique de l’ILS, le Dr Sunil Raghav, avait déclaré que l’analyse phylogénétique a montré que les clades 20A et 20B ont évolué assez rapidement et étaient la principale source de transmission de la maladie dans l’Orissa. «La charge virale dans les échantillons de ces deux clades était élevée par rapport aux autres clades. L’efficacité de transmission et l’infectiosité des deux clades étaient élevées», avait-il déclaré au journal en ligne newindiaexpress.com.

L’immunologiste Gavin Vuddamalay fait ressortir que le variant B.1.1.7 ou 20I/501Y.

V1, plus connu comme le variant anglais, fait partie du glade 20B. «Mais selon les dernières annonces du gouvernement, ce n’est pas ce variant qui est en circulation à Maurice. Ainsi, la campagne de vaccination utilisant les vaccins disponibles actuellement reste toujours la meilleure solution pour protéger la population.»

Interrogé sur la souche 20B, le Dr Vasantrao Gujadhur, directeur des services de santé à la retraite, explique que les résultats qui sont tombés ne concernent que les 40 cas enregistrés du 5 mars. «En même temps, des prélèvements ont été envoyés à un laboratoire local et il y avait des variants. Le ministère les a envoyés en Afrique du Sud pour une contre-expertise. Tant qu’on n’a pas les résultats, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de variant à Maurice. Ce sont les 40 cas qui font référence à la souche 20B.»

Selon lui, le coronavirus est divisé en différents groupes d’après ses composants génétiques. Ils sont 19A qui était présent à Wuhan, 20A, 20B et 20C. «Le 20B circule en Europe et en Afrique. La plupart de nos passagers venaient de ces pays. C’est pourquoi nous avons la souche 20B. Ce n’est pas un variant. C’est une souche.» Il explique que dans chaque souche, il peut y avoir plusieurs foyers.

«Tout comme la souche 20A, il y a le foyer Kent, souche prédominante, qui s’est propagée dans plus de 75 pays. Le cluster de Kent a une nouvelle mutation. On l’appelle le N501Y. C’est ça un variant. Pareil comme en Afrique du Sud et au Brésil.» Selon lui, le variant sud-africain a encore muté. «Li apel E4844. Vaksin mwin éfektif lor sa varyan-la.» Le Dr Gujadhur s’interroge. «Si la souche 20B est présente en Europe et les cas sont sévères, critiques, avec des mortalités, pourquoi à Maurice, il est moins sévère ?»

Pour rappel, Vincent Lagarde, président d’Abiolabs, avait affirmé que suivant les résultats du séquençage, Qu'un variant circulait dans île.

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