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Covid-19: la vaccination massive ne garantit pas l’arrêt de la pandémie
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Covid-19: la vaccination massive ne garantit pas l’arrêt de la pandémie

La quête de l’immunité collective s’annonce ardue dans tous les pays qui ont commencé à vacciner leur population. Notamment parce que l’on n’a aucune idée de la durée de protection du remède. Serons-nous en campagne permanente pour renouveler les vaccins pour autant de personnes ? Le virus, lui, continuera sa ronde quelles que soient les mesures prises pour le freiner.
Les campagnes de vaccination massives s’intensifient à travers le monde afin d’atteindre l’immunité collective. Maurice ne fait pas exception. Mais cette immunité collective tant convoitée suffira-t-elle à vraiment endiguer la pandémie ? Les spécialistes dans le domaine de la santé au niveau mondial se montrent sceptiques. Même l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti depuis janvier dernier qu’il ne faudra pas compter sur cette possibilité en 2021. Plusieurs facteurs entrent en jeu dont la campagne de vaccination elle-même.
Dans la rubrique «La Minute Gujadhur» du 19 mars, l’ancien directeur des services de santé évoque les «actions limitées» des différents vaccins actuellement utilisés. Ce qui découle du fait que les connaissances scientifiques sur l’immunité au Covid-19 sont elles-mêmes limitées. Rien que sur l’immunité naturelle – c’est-à-dire le développement naturel des anticorps après avoir contracté le virus – les analyses sur le plan mondial sont contradictoires. Au début de la pandémie, les experts évoquaient une protection contre une nouvelle infection «au moins jusqu’à 40 jours après le début des signes», comme l’a expliqué le Dr Mike Ryant, directeur exécutif des programmes d’urgence de l’OMS dans un article publié par Le Figaro le mois dernier. L’évaluation de la persistance de la réponse anticorps et sa capacité de neutralisation sur le long terme n’a pas encore abouti. À Maurice, quelque 850 personnes ont été infectées par le Covid-19, ce qui représente 0,067 % d’une population de 1 273 300 personnes. Les autorités ne misent donc pas sur une immunité naturelle généralisée mais plutôt sur l’immunité induite par la vaccination.
La limitation principale dans le cas d’une immunisation vaccinale contre le Covid-19 demeure le fait que personne ne sait encore la durée exacte de la période de protection. C’est le mardi 8 décembre qu’une femme âgée de 90 ans est devenue officiellement la toute première vaccinée au Royaume-Uni. La barre des six mois de protection n’a pas encore été franchie, ce qui ne permet pas aux scientifiques, qui travaille là-dessus, de formuler des rapports conclusifs à ce sujet. Il faudra attendre des mois, voire plus d’une année après le début des campagnes d’immunisation pour y voir plus clair. S’il s’avère que les deux doses des vaccins ne protègent que pour une durée limitée de six mois ou d’un an, il sera non seulement nécessaire d’entamer des campagnes d’immunisation annuelle comme c’est le cas pour la grippe mais atteindre une immunité collective sera aussi compromis. À Maurice, par exemple, les autorités visent à faire vacciner au moins 60 % de la population d’ici le mois d’août, comme l’a déclaré le ministre Kailesh Jagutpal au Parlement mardi dernier. Sauf que cela sera possible uniquement si le pays reçoit les cargaisons de vaccins commandés à temps, une garantie que les autorités n’ont pas, de leur propre aveu.
Autre sujet sur lequel les scientifiques au niveau mondial peinent à apporter des éclaircissements: le degré de protection des vaccins déjà développés sur les nouveaux variants du Covid-19. Selon le Dr Vasantrao Gujadhur, la seule certitude qu’on a actuellement, c’est que les vaccins empêchent d’avoir une maladie grave, ce qui était d’ailleurs l’objectif principal des développeurs de vaccins anti-Covid-19. Toutefois, il explique que la vaccination n’est pas stérilisante, c’est-à-dire qu’elle ne garantit pas l’arrêt de transmission surtout par rapport aux variants. Il n’y a donc pas de garantie que le Covid-19 soit éradiqué même avec une vaccination massive ou une immunité collective. Il est plus probable que le Covid-19 devienne un virus endémique mais moins menaçant qu’il l’est actuellement.
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