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GRA vs MTC: vraie course d’obstacles
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GRA vs MTC: vraie course d’obstacles

La guerre ouverte entre le Mauritius Turf Club et la Gambling Regulatory Authority dépasse largement le cadre des courses et leurs règlements. C’est une lutte pour le contrôle de l’organisation des activités hippiques au Champ-de-Mars où de grosses sommes d’argent sont en jeu chaque semaine.
Depuis quelques années, la Gambling Regulatory Authority (GRA) a investi le Champ-de-Mars et grignote du terrain au Mauritius Turf Club (MTC), en lui retirant petit à petit ses prérogatives. Il est devenu manifeste que la GRA, peuplée de nominés politiques, comme Dev Beekarry, a fait passer des lois pour marginaliser le MTC, et cela a été fait, souvent en catimini, diluées dans les Finance Bills qui viennent après la présentation du budget.
Depuis peu, la loi oblige désormais au MTC à se muer en une compagnie, et les démarches à cet effet ont démarré depuis très longtemps, et du reste, le 1er mars, le MTC a informé ses employés qu’ils sont maintenant… employés de MTC Sports & Leisure (MTCSL). Mais avec l’élection du nouveau board d’administration, bon nombre de démarches n’ont pu être complétées à cause du confinement.
Après l’élection de Jean-Michel Giraud, un nouveau board d’administration a été constitué. Le CEO Mike Rishworth a adressé une lettre à la GRA, demandant une réunion entre elle et le nouveau board du MTC. La GRA a été catégorique et a écrit au MTC pour lui dire que cette réunion n’est pas nécessaire.
Au fait, la GRA voulait que le MTC publie sur son site sa dernière série de directives, qui, selon les connaisseurs, est un abus de pouvoir car ces directives viennent réduire davantage le rôle du MTC. Ainsi, le MTC a refusé de publier ces directives qui, par exemple, donne le droit à la GRA de contrôler l’entrée au rond de présentation le jour des courses.
Après avoir consulté ses hommes de loi, La MTCSL a finalement accepté, dans un souci de désamorcer la bombe, de publier ces directives, mercredi après-midi. Et jeudi, la GRA a émis un communiqué en onze points pour dire : «The Mauritius Turf Club (the “MTC”), which has traditionally operated as the horse-racing organiser, is an association and no longer authorised to hold a licence under the law, since only a public company may now be licensed.» Bref, elle n’a fait que dire ce que tout le monde savait déjà, et cette démarche est jugée, du reste, comme une provocation qui corse davantage les relations tendues entre la GRA et La MTCSL.
Dans son communiqué, la GRA écrit ceci : «The Authority also informed MTCSL that a due diligence process, including anti-money laundering and combating the terrorism verifications, must be followed by the Authority before any licence can be issued. The Authority is assisted for this purpose by other competent authorities.» Anti-money laundering ? Qui a interdit aux bookmakers off course d’opérer, décision qui a donné lieu à une prolifération de bookmakers clan- destins et de paris illégaux ? Le MTC a soumis plusieurs doléances en ce sens à la GRA et rien n’a été fait. Des photos ont été envoyées à l’autorité régulatrice durant le huis clos l’an dernier, mais aucune action n’a été prise.
Qui s’en est soucié ? Pourquoi autorise-t-on curieusement les bookmakers on course d’opérer même s’ils n’ont pas signé leur contrat avec La MTCSL ? Vous avez dit autorité régulatrice ? Et tout le monde sait que l’an dernier, SMS Pariaz ainsi que les bookmakers LJL Bookstar Ltd, MCK Racing Ltd, MDR Top Bet Ltd, LH Kwan Tat & Co. Ltd et MTPK Book Ltd ont catégoriquement refusé de signer leur contrat. Néanmoins, ils ont quand même opéré sans être inquiétés. D’où l’interrogation : qui est l’autorité hippique à Maurice et qui est la régulatrice ?
Pertes de Rs 3 M par journée
Il est même connu qu’au moins un de ces «hors-la-loi» n’est pas connecté au serveur de la Mauritius Revenue Authority. Qui plus est, alors que Super Tote et Tote Lepep soumettent leurs chiffres toutes les semaines à la MRA dès samedi, SMS Pariaz, lui, ne le fait que lundi, selon nos informations. Pourquoi cette politique de deux poids deux mesures ?
La GRA, après consultation, avait imposé le huis clos au MTC l’an dernier, un huis clos où durant trois journées, le MTC avait enregistré des pertes de l’ordre de Rs 3 millions par journée. Pas question de faire la même chose cette saison d’autant plus que La MTCSL est aujourd’hui une compagnie, devant réaliser des profits.
La MTCSL a rencontré les entraîneurs vendredi et Jean-Michel Giraud a clairement exposé sa vision. Même si le MTC a enregistré des pertes de Rs 15 millions, il a maintenu que l’industrie des courses est rentable, mais il faut que les mesures appropriées soient prises non pas en faveur d’un opérateur, mais en faveur des entraîneurs et des propriétaires.
La MTCSL a nommé deux femmes au sein de son board d’administration et la nomination de l’une d’elles n’est pas au goût de la GRA. En effet, Chayya Ringadoo a été effectivement, dans un passé pas trop loin- tain, la CEO de la GRA. Cette nomination n’a pas été bien accueillie par Dev Beekhary, qui, dit-on, est celui qui tire toutes les ficelles au sein de la GRA.
Question : est-ce que les membres de la GRA ont à produire une Personal Management Licence pour siéger au sein de ce board ? Or, on exige que tous ceux qui travaillent à un certain niveau de la MTCSL le fassent, y compris Jean-Michel Giraud, dont la compagnie qu’il a dirigée à contribué énormément au développement de Maurice.
Questions cruciales :
- Qui possèdent les loteries à Maurice, et a-t-on déjà fait une enquête pour savoir si ces billets (Poupard et Loterie Blanc) sont réellement vendus ? Selon nos informations, ces billets sont invendus…
- Qui a acheté tout récemment une compagnie de nourriture pour chevaux et comment se fait-il que dans la foulée de cette transaction, les conditions d’importation de nourriture de chevaux ont changé subitement ?
- Est-ce que la GRA sait qu’il y a une pénurie de médicaments pour chevaux sur le marché ? Pourquoi cette pénurie ? A-t-elle enquêté pour en connaître les raisons ?
- La GRA sait-elle qu’une personne (une seule) a fait l’acquisition de pas moins de 60 chevaux (dont la plupart se trouvent dans la fourchette de 0-25) et qu’il les a placés dans différentes écuries ? Est-ce que cela est permis selon les directives de la GRA ? La MTCSL compte faire une enquête là-dessus et selon nos informations, ces chevaux ne seront pas autorisés à courir tant que cette enquête n’aurait pas terminé. Jean-Michel Giraud a dit qu’il y aura une politique de zéro tolérance à la MTCSL. Les amateurs de courses hippiques et de chevaux ne peuvent que lui souhaiter bonne chance.
En tout cas, la saison qui s’ouvre sera une de tous les paris, à tous les niveaux !
Giraud «furieux»
Le nouveau président de la MTCSL se dit «furieux» contre l’attitude de la GRA. Cela, après avoir pris connaissance de la dernière correspondance en date émise par l’instance régulatrice des jeux faisant état de ses «motivations politiques». Il juge ces attaques «contre» ses droits constitutionnels d’avoir une opinion politique. «Je n’ai jamais été nommé par quiconque au sein d’une entité publique !» fulmineil. Il va plus loin en questionnant la légitimé de Dev Beekharry, conseillé au sein du PMO : «J’ai été nommé par les membres du MTC. Haut la main ! Ceux qui veulent décider pour nous à la GRA n’ont pas été votés par quiconque à ce que je sache…»
Jean-Michel Giraud devait aussi aborder le volet des deux nominations féminines au sein du conseil des administrateurs. «On a pensé à ces personnes parce qu’elles sont très capables.» Il questionne les motivations de la GRA derrière les «appréhensions» de cette dernière face à l’ancienne CEO de l’autorité régulatrice, Chhayan Ringadoo. Il balaie d’un revers de la main les accusations de conflit d’intérêts formulées par la GRA. Le président Giraud tiendra une conférence de presse d’ici mercredi en vue de mettre en lumière «les agissements de la GRA».
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