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Marche du 13 février: mobilisation bardée de conditions
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Marche du 13 février: mobilisation bardée de conditions

Marcher ensemble, mais chacun de son côté. Paradoxal, dites-vous ? C’est ce qui se dessine cet après-midi lors de la marche organisée par l’opposition parlementaire et extraparlementaire, rejointe par des mouvements citoyens. Elle démarre à 14 heures devant la municipalité de Port-Louis pour se terminer devant l’hôtel du gouvernement. Il est prévu que Bruneau Laurette, activiste de Linion Sitwayin, et Arvin Boolell, le leader de l’opposition, s’adressent à la foule.
Le mardi 9 février, c’est cinq leaders politiques (quatre chefs de parti et le leader de l’opposition) qui se sont assis à la même table que cinq représentants des mouvements citoyens. Si tous se rallient autour du slogan «Gouvernement Jugnauth dehors», ce n’est pas sans conditions de la part des citoyens. Une déclaration conjointe a même été signée par politiques et citoyens.
Percy Yip Tong, qui a siégé sur cette table au nom de Mo Ti Zil, le reconnaît : «Je comprends tous ceux qui se demandent comment j’ai pu m’asseoir avec les dinosaures que je critique depuis plusieurs années.» Pour le directeur artistique et producteur, c’est une reconnaissance par les hommes politiques que «artis ek sitwayin éna enn rol». Nous avons toujours dit qu’ils ne nous prenaient pas en considération. Maintenant qu’ils nous tendent la main, c’est une preuve qu’ils sont réalistes et qu’ils ont besoin des citoyens». Il souligne que «nous ne marchons pas pour l’opposition, nous marchons pour nos enfants et nos petits enfants».
Après une rencontre avec les chefs de partis, Jean Jacques Arjoon, responsable du pôle culture au sein de Linion Sitwayin, énonce dix points, sur sa page Facebook. Il résume ainsi «ce que nous visions dans la réunion avec les leaders de l’opposition». En premier lieu: «Dir lopozision ki bann sitwayin morisien finn dégouté avek gouvernma ek avek zot ousi». Suivi de : «Dir zot ki lépep pa dakor ki zot vinn dir ki zot propriyéter lamars» qui aura lieu cet après-midi. Jean Jacques Arjoon avance que le mouvement dirigé par Bruneau Laurette a insisté pour que les leaders «n’envoient aucun signal de récupération de la société civile par l’opposition».
Mardi, assis avec les cinq leaders politiques, Bruneau Laurette a rappelé que lors de la marche du 29 août 2020, les leaders politiques étaient bel et bien là. Il ne voit pas pourquoi, cette fois, certains trouveraient des prétextes pour ne pas participer à la marche de cet après-midi.
Samedi dernier, le Kolektif Konversasion Solider a discuté de sa participation à la marche de cet après-midi. Résultat : pas de consensus au cours de Lasanble solider. Les membres n’ont pas pu s’entendre sur une participation et une mobilisation officielle pour cette marche. Parmi les arguments de ceux qui étaient contre une participation officielle du Kolektif : les partis comme le Parti Travailliste représentent juste une «alternance» au gouvernement MSM et non une véritable «alternative politique». Conséquence : le Kolektif Konversasion Solider ne sera pas officiellement présent en tant qu’organisation, mais les membres vont s’y rendre en tant que citoyens à titre individuel.
À noter que Rama Valayden, chef de file de l’équipe d’avocats appelée «Avengers», ne participera pas à la marche, mais il soutient le mouvement.
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