Est-ce que l’incident qui est survenu sur le vol MK 150 vers Rodrigues le lundi 28 décembre aurait pu être évité ? À en croire un employé bien renseigné de la compagnie d’aviation nationale, oui. En plein décollage, le capot du coffre de moteur de l’ATR 72 s’est détaché, ce qui a forcé le commandant à faire demi-tour 30 minutes plus tard. 

«Nous avons beaucoup de vols vers Rodrigues et une équipe technique réduite. Il y a une surcharge. En effet, le capot doit être verrouillé et c’est le commandant qui vérifie avant chaque départ que c’est bien le cas. Le coffre a été conçu de façon qu’il est facile de remarquer s’il n’y a pas de verrou.» S’agit-il donc d’un oubli de la part du commandant ? 

«L’avion a décollé comme prévu à 17 h 20, mais ensuite le commandant nous a informés qu’il y avait un souci technique. Je pense qu’ils ont oublié de fermer le coffre et l’ont réalisé en plein vol. À notre retour, nous avons changé d’avion et ce n’est qu’après 19 heures que nous avons pu partir car il fallait transférer les bagages», raconte une passagère encore sous le choc. 

Selon une source officielle de la compagnie nationale d’aviation, il s’agit plutôt d’un souci technique et non pas de négligence professionnelle. «Les passagers ont été informés dès que le commandant a pris connaissance de l’incident. Il a choisi de revenir car il s’agit d’une procédure normale et non pas d’un emergency landing.» 

L’incident était impressionnant, certes, mais il n’était «pas dangereux». L’avion est, depuis, cloué au sol. Notre source confirme aussi qu’une enquête a été initiée depuis lundi soir et que les techniciens s’attellent à relever la source du souci technique.