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Navin Ramgoolam: «Scandale Plaza pou vini divan la»

18 juin 2020, 12:30

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 Navin Ramgoolam: «Scandale Plaza pou vini divan la»

Au cœur de la conférence de presse tenue par le leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam  ce jeudi 18 juin : l’affaire St-Louis. Il est revenu sur tout ce scandale par ordre chronologique afin de démontrer que le régime travailliste n’est pas impliqué dans toute cette affaire, comme l’a affirmé le ministre des Services publics, Ivan Collendavelloo au Parlement.

Pour Navin Ramgoolam, il est impensable que ce dernier n’ait pas été au courant de toute cette affaire en 2015 lorsqu’un certificat d’urgence est soumis pour que le projet puisse aller de l’avant. Ciblant Ivan Collendavelloo, il dira que ce dernier n’est pas au bout de ses peines. «Scandal Plaza pou vini divan la», explique-t-il, sans toutefois en dire plus. 

Commentant le fait que la Banque africaine de développement a refusé de transmettre à l’ICAC son rapport sur ces allégations de corruption entre des employés de la firme danoise, Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC) et l’administration mauricienne, il dira que «c’est  un fait inacceptable». «Zot pou gayn problem. Mo ena bann contact international. L’Union européenne va poser des questions. La vérité la pou sorti. Rapport la pou sorti. Mo espéré l’ICAC pa pou ena cover up.»

Revenant sur toute cette saga, il a soutenu que sous le régime travailliste le projet de réaménagement de la centrale de St-Louis avait été initié afin de répondre à toute demande future en électricité. L’offre de la BWSC avait été rejetée en 2015. Elle avait été contestée devant l’Independent Review Panel mais celui-ci avait donné gain de cause au Central Procurement Board, explique le leader du PTr. 

Mais lorsqu’un nouveau gouvernement prend les rênes du pays, c’est Ivan Collendavelloo, explique Navin Ramgoolam, qui aurait déclaré le dossier est prioritaire. «Pourtant nous avions suffisamment de réserves.» 

Quatre compagnies se positionnent alors pour l’appel d’offres. Et en novembre 2015, le Central Procurement Board identifie BWSC comme le preferred bidder. «  Dont il avait pourtant rejeté l'offre initialement.»

Selon Navin Ramgoolam, c’est Gérard Hébrard, qui était le General Manager et qui a aidé à délimiter les spécifications pour ce contrat. «Celui-ci passe de Rs 3, 6 milliards à Rs 4,3 milliards.»

L’offre de BWSC est acceptée sans condition. «Ce n’est que deux mois plus tard que le CEB informe les autres soumissionnaires que leurs offres n’ont pas été retenues. Pourquoi ?»  

Les soumissionnaires contestent toutefois cette décision et font appel devant l’Independent Review Panel. «Deux heures avant l’audition, l’instance reçoit un certificate of emergency. Est-ce normal ?» s’interroge Navin Ramgoolam.

Ce dernier d’ajouter que l’octroi de ce certificat d’urgence a, du reste, dû passer par le board ou encore le cabinet. Ce qui lui fait dire qu’Ivan Collendavelloo a fourni des «demi-vérités» au Parlement.  

Autre incohérence : les communications entre BWSC et le CEB. La firme danoise avait informé celui-ci de ces irrégularités en février 2019. «Li dir que l’administration mauricienne est impliquée, donc le gouvernement mauricien. BWSC souligne en outre que si le CEB veut plus de renseignements, il est disposé à lui fournir les détails.»

C’est Shamshir Mukoon qui est alors l’acting General Manager du CEB. «Pourquoi va-t-on croire qu’il n’en a pas informé le ministre ? Pourquoi attend-il quatre jours pour répondre à BWSC ?»

Selon les renseignements de Navin Ramgoolam, le board est informé le 14 mars 2019. «Mé pena minutes. Kifer personn pann pran not ?» 

Et le 20 mars 2019, selon Navin Ramgoolam, Shamshir Mukoon écrit à la firme danoise pour indiquer que le CEB a pris bonne note de son mèl et aurait déclaré «nou pou fer nou prop lenket». Sans demander plus de détails à la BWSC. Mais d’enquête il n’y a point eue.

Sept mois plus tard, affirme Navin Ramgoolam, le board du CEB discute de cette affaire. «Cette fois ena minutes.» 

Nous sommes en octobre. Les élections sont derrière la porte. «Tou di pou devir enba lao si ti ena lenket.» 

Mais voilà que l’affaire a éclaté au grand jour en juin de cette année. C’est maintenant que la commission anticorruption a initié une enquête.

«Si Morisien pa réagir, zot pou fini nou pei. Pa less zot detruir nou pei», insiste Navin Ramgoolam. Ce dernier de faire aussi référence au scandale Hyperpharm où plus de Rs 93 millions ont été déboursées pour l’achat des produits pharmaceutiques sous l’Emergency Procurement. «Chief pharmacist inn ecrir enn let dir sa bann medecin la pena aukenn garanti ek respect des normes. Que ces médicaments sont substandard. Mais inn servi Covid pou fer sa contrat la. Pe prend sa pou bann patian mauriciens dan lopital. Sé enn marché Rs 1,2 milliards.»

Le leader des Rouges a aussi commenté les mauvaises décisions prises dans l’achat d’avions pour Air Mauritius. Ou encore la location de deux Airbus à South African Airways alors que «tout le monde dans le secteur de l’aviation savait qu’elle était en difficultés financières». «Il faudra payer Airbus. Depuis février, il fallait payer…»  

Pour Navin Ramgoolam, «bizin fer zot lev paké alé au plus vite sinon blié sa pei la».  

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