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Discours budgétaires: Mahen Seeruttun jette les bases d’une sortie possible de Maurice de la liste internationale des juridictions douteuses

12 juin 2020, 18:30

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Discours budgétaires: Mahen Seeruttun  jette les bases d’une sortie possible de Maurice de la liste internationale des juridictions douteuses

Maurice mise sur une rencontre vers la fin d’août/début septembre avec les techniciens  du Groupe d’Action Financière pour expliquer que tous les progrès réalisés pour se conformer aux normes internationales devraient suffire pour restituer dans le bon sens la réputation de son centre de services financiers.

Le silence du gouvernement ou sa réticence à communiquer à des moments stratégiques, une posture qu’il entend bien s’en débarrasser  grâce à une nouvelle approche dégagée lors de la présentation du discours du budget de Mahen Seeruttun,  le 4 juin-peut coûter cher au pays. L’intervention de Mahen Seeruttun ce vendredi 12 juin, en est le parfait exemple.

Alors que dans l’opinion locale aussi bien que dans l’opinion internationale, la décision de l’Union européenne de ne pas objecter à l’inclusion de Maurice sur la liste des juridictions à risques élevés  semble avoir condamné définitivement la juridiction mauricienne à la perdition, l’intervention de Mahen Seeruttun est venu faire la démonstration que tout espoir n’est pas perdu.

Puisque la décharge contre la juridiction mauricienne provient  du Groupe d’Action Financière, un puissant organisme intergouvernemental  prêt à sévir  au moindre écart par rapport aux normes de bonne conduite dans le secteur financier, c’est bien au niveau de cette instance que le pays est activement engagé. Le mot qu’il fallait prononcer pour rassurer l’opinion  publique locale et internationale a enfin été de façon solennel par Mahen Seeruttun. Le glissement de la réputation de l’autre côté de la barrière est de nature purement technique. Il explique que Maurice est en pôle position pour se mettre en règle aux yeux des dirigeants du  Groupe d’Action Financière. Le ministre a fait comprendre que le Groupe d’Action Financière n’a pas pour mission de sévir mais pour attirer l’attention des juridictions sur les efforts à faire ou à compléter pour que la règle du jeu sur le plan des services financiers.

Mahen Seeruttun a expliqué dans quelle circonstance  le Groupe d’Action Financière est venu de l’avant avec une liste de 40 recommandations sur lesquelles des progrès doivent être faits. Il a dit que la posture actuelle du GAFI repose sur son insatisfaction par rapport à cinq points techniques repérés. Il a tenu à faire comprendre que jamais le pays s’est montré réticent à  progresser dans le sens  que le souhaite le Groupe d’Action Financière. Les cinq points où le GAFI a exprimé des réserves ont donné lieu à l’institution de cinq sous-comités dont les travaux sont scrupuleusement suivis par le Premier ministre lui-même.

Tout en ne minimisant pas la posture adoptée par  l’Union européenne, Mahen Seeruttun a donné à comprendre que c’est vers la fin d’août et au début de septembre que le pays va jouer son va-tout. Et c’est au niveau   des responsables de GAFI que cela va se passer. Car c’est durant cette période que Maurice exposera aux responsables de cet organisme les progrès réalisés par rapport à cinq niveaux de défaillances notés dans le mode de fonctionnement du secteur mauricien des services financiers.

D’où cet appel lancé à l’endroit de l’Union européenne pour lui dire qu’elle a encore du temps pour se ressaisir d’ici le 1er octobre date à laquelle la liste des juridictions à risques élevés sera publiée dans la gazette officielle de cette instance. Le 7 juin dernier, les risques vers une inclusion de Maurice sur la liste officielle le 1er octobre ont  franchi un pas décisif avec la décision du Conseil  aussi bien que le Parlement européens de ne pas objecter à cette liste après sa publication par voie de règlement délégué le 7 mai dernier. Mahen Seeruttun a expliqué que l’Union a encore du temps pour se rattraper en entreprenant une évaluation autonome de ce que le gouvernement est en train de faire pour mettre à exécution un engagement politique à l’effet qu’il fera tout ce qui est possible pour se mettre à niveau des normes et des exigences internationales en matière de services financiers.

«La Hongrie qui fait partie des pays de l’Union européenne  a souhaité que cette liste soit révisée et demande que l’Union européenne engage une évaluation propre  avant le 1er octobre et de voir le progrès enregistrés par ces différents pays  avant de les mettre officiellement sur la liste le ler octobre ».

Lors de son intervention à l’Assemblée nationale, vendredi, Mahen Seeruttun a exposé l’ensemble d’initiatives engagées par le gouvernement de Maurice pour amener l’Union européenne à traiter Maurice comme il le mérite. Cette liste d’initiatives comprend entre autres, le recours à un cabinet d’avocat pour se charger de l’aspect juridique du différend avec l’Union européenne, les échanges que le ministre mauricien des Affaires étrangères a eu avec ses homologues européens, les

contacts établis avec le bureau du secrétariat général des pays faisant partie des ACP. Bref, Mahen Seeruttun a voulu démontrer que le gouvernement n’a pas chômé sur le dossier visant à défendre la réputation du secteur mauricien des services financiers.

Sauf que le gouvernement a jusqu’ici été avare de commentaires  sur tout ce qu’il était en train de faire pour apporter  les améliorations requises pour que le mode  fonctionnement du secteur mauricien des services financiers soit conforme aux normes internationales.

 

 

 

 

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