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Centrale de Saint-Louis: l’ICAC démarre une enquête
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Centrale de Saint-Louis: l’ICAC démarre une enquête
L’Independent commission against corruption (ICAC) a démarré une enquête dans l’affaire de pots-de-vin allégués de la part de la firme Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) à des membres de l’administration mauricienne et à d’autres personnes, par l’intermédiaire de tiers, pour avoir accès à des informations confidentielles liées aux appels d’offres pour la centrale de Saint-Louis. C’est ce qui ressort d’un communiqué émis par l’instance ce vendredi 12 juin.
L’enquête, informe l’ICAC, a démarré le 9 juin, suivant la publication de la Banque africaine de développement (BAD) sur cette affaire. Des officiers de la commission anti-corruption ont déjà effectué une descente simultanée aux locaux du Central Electricity Board, du ministère de l'Energie et des Services publics, du Central Procurement Board et de l’Independent Review Panel (voir hors-texte) du Procurement Policy Office, afin de recueillir les informations et éléments clés du dossier.
Par ailleurs, l’ICAC a fait aussi savoir qu’elle est déjà en contact avec la BAD pour avoir une copie de l’enquête déjà menée par elle.
«Saint-Louis Gate» au coeur de la PNQ
Ce scandale avait fait l’objet de la Private Notice Question du leader de l’opposition hier, jeudi 11 juin. Arvin Boolell avait déclaré être en possession d’informations concernant le tiens mentionné dans le communiqué de la BAD. «Il est vrai que j’étais un des entrepreneurs locaux sur ce projet et cela a été un plaisir de travailler avec la Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) mais au total il y avait une douzaine d’entrepreneurs. Je ne dis pas que le leader de l’opposition a fait des allégations à mon encontre mais plutôt une allusion erronée, inappropriée. En parlant du terrain, il mélange tout et c’est rempli de méchancetés.» C’est là, la réplique du sous-contracteur que nous avons joint au téléphone.
Arvin Boolell n’y est pas allé de main morte en affirmant que «l’intermédiaire est un sous-contracteur dont nous connaissons la proximité avec Ivan Collendavelloo...» D’ajouter que «ce sous-contracteur a bénéficié d’un terrain de 30 arpents sur des Pas géométriques à Les Salines Pilot, Tamarin et cela fait dix ans qu’il ne paie plus de bail alors qu’à côté, on bulldozé les maisons des squatteurs».
De son côté, l’entrepreneur en question, qui dirige une société de construction a, en outre, déclaré que la BWSC a un agent officiel à Maurice et que ce n’était pas lui. «Si la BWSC a obtenu un deal avec des gens du CEB, comment vais-je le savoir, moi ? Le plus simple, c’est de demander à la BAD qui sont ceux concernés», fait valoir l’entrepreneur.
Quoi qu’il en soit, le leader de l’opposition a réitéré le fait qu’il est disposé à fournir les informations sur l’identité de ce présumé intermédiaire, tout comme sur la somme d’argent offerte aux membres de l’administration mauricienne dans l’affaire qu’il surnomme le «St-Louis Gate», au Premier ministre (PM) comme le lui a demandé ce dernier lors de la PNQ.
Après le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) par le biais de Khushal Lobine, la veille, le leader de l’opposition insiste pour pour la mise sur pied d'une commission d’enquête. Contrairement au PMSD qui souhaiterait qu’elle soit présidée par l’ex-chef juge Eddy Balancy, le leader de l’opposition est lui favorable pour que la commission d’enquête soit présidée par un juge en fonction sur cette affaire impliquant la BWSC, soit, la firme danoise qui a décroché le contrat de ce projet passé de Rs 3,5 Mds en 2014 à Rs 4,3 Mds en mars 2016. Et, qui selon la BAD, aurait récompensé financièrement des membres de l’administration mauricienne et d’autres personnes à trvers d'un intermédiaire.
Arvin Boolell a également réclamé la démission du PM adjoint Ivan Collendavelloo, du directeur général par intérim du Central Electricity Board (CEB) Shamshir Mukoon, du président du conseil d’administration, Seety Naidoo, et des directeurs du Board du CEB.
Comme rapporté dans notre édition de mercredi, le conseil d’administration du CEB sous la présidence de Seety Naidoo, candidat battu aux dernières élections législatives et qui dès le 6 décembre, avait été réinstallé à son poste de Chairman du parapublic par son leader du parti Muvman Liberater, le ministre de l’Énergie Ivan Collendavelloo avait été informé par la BWSC d’un cas de maldonne à Maurice.
Par ailleurs, ce qu’on retiendra aussi de cette PNQ, c’est que Pravind Jugnauth a affirmé que ce n’est que le 8 juin, soit le jour de la parution du communiqué de presse de la BAD sur ce scandale, qu’il en a été tenu informé par son adjoint Ivan Collendavelloo. Or, selon les informations dont dispose le chef de l’opposition, le PM adjoint était lui aussi, tout comme Shamshir Mukoon, au courant depuis février 2019 des enquêtes menées par la BWSC dans cette affaire.
Pravind Jugnauth a aussi annoncé dans sa réponse au Parlement que le CEB a référé l’affaire à la commission anticorruption et que Shamshir Mukoon a signifié son intention de se retirer de son poste de directeur général par intérim. Sauf que le chef du gouvernement ne s’est pas plié, jusqu’ici, à la demande du leader de l’opposition pour une commission d’enquête dans cette affaire, se contentant de dire que des «mesures sévères et rigoureuses, justifiées par l’enquête de l’ICAC, seront prises à l’encontre de toute personne impliquée dans l’un des actes de corruption présumés».
Arvin Boolell n’a pas manqué de lui rappeler que, dans le passé, sir Anerood Jugnauth (SAJ) n’avait pas hésité à mettre sur pied un select committee présidé par Swaley Kasenally dans le scandale de turbine à gaz et qui impliquait le colistier de SAJ au nº 7, Mahen Utchanah.
De son côté, Ivan Collendavelloo, qui n’a pas encore pipé mot sur toute cette affaire, et que nous avons sollicité au téléphone tout comme par le biais de son attachée de presse, n’a pas retourné notre appel.
L’OMBRE DE CHRISTELLE SOHUN À L’IRP
<p> Lors de sa conférence de presse, Arvin Boolell a rappelé le rôle joué par Christelle Sohun, <i>«pupil»</i> au cabint d’Ivan Collendavelloo dans le projet de redéveloppement de la centrale de St-Louis. Cette dernière, jusqu’à tout récemment, haut-commissaire de Maurice en Australie, était membre de l’Independent Review Panel (IRP) au temps où d’autres soumissionnaires à ce projet du CEB contestaient l’octroi du contrat à la BWSC. «<i>D’un trait de plume, Ivan Collendavelloo a signé un certificat d’urgence mettant fin aux contestations»</i>, a soutenu le chef de l’opposition.</p>
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