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Dépistage rapide: à quoi servent les tests antigènes ?
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Dépistage rapide: à quoi servent les tests antigènes ?

Le gouvernement aurait commandé 200 000 tests antigènes au moyen d’un Emergency Procurement. C’est du moins ce que laissent entendre plusieurs sources dans les milieux de la Santé publique. 100 000 de ces kits de dépistage rapide, les Rapid Antigen Détection Tests, ont déjà été achetés de la Corée du Sud. Lors du point de presse du National Communication Committee (NCC), hier, pas moins de six questions portaient sur la fiabilité de ces tests. «Nous avons choisi un test que nous pensons être fiable même si l’OMS n’a validé aucun test rapide jusqu’à l’heure», a affirmé le porte-parole, Zouberr Joomaye. Au vu du cas des deux policiers annoncés positifs au test antigène puis négatifs après un test PCR le lendemain, cela indiquerait-il que le gouvernement dépenserait de l’argent, dont la somme n’a pas été divulguée, sur un test peu fiable ?
Les tests antigènes, rapides et facilement réalisables, sont d’ordinaire utilisés pour le mass testing et coûteraient le même prix que les tests PCR. D’ailleurs, Zouberr Joomaye l’a confirmé. «Le gouvernement veut un dépistage rapide de masse et dans une courte période de temps car on veut être sûr que le virus n’est pas en train de se propager dans la population.» Le porte-parole du NCC a expliqué que pendant le week-end, ces tests rapides ont été validés par le laboratoire virologique de Candos. 40 équipes du ministère de la Santé effectuent ainsi des dépistages rapides à grande échelle. Selon Zouberr Joomaye, pour tout cas suspect, il y a un protocole qui est mis en place afin qu’il y ait un contrôle via PCR. Il affirme que le test antigène de la Corée du Sud a obtenu l’aval de l’Indian Council of Medical Research.
Deux paramètres
Sauf que l’OMS n’a toujours pas homologué les tests antigènes et demande aux autorités du monde entier de prendre des précautions concernant son utilisation. Que pensent les autres professionnels de la santé sur la fiabilité de ces tests antigènes ? Pour le Dr Yirajen Vuddamalay, immunologue, les tests sérologiques permettent de tester rapidement et généralement à faible coût. Il faut donc trouver la bonne approche pour «jongler» entre les différents types de tests. Pour l’immunologue, l’approche la plus pragmatique serait de tester les symptomatiques par PCR et le reste de la population, par moyens sérologiques.
Selon lui, la fiabilité d’un test diagnostic repose sur deux paramètres qui sont la qualité de l’échantillon à analyser et la qualité de l’outil de détection (kits, réactifs et équipement). Le Dr Yirajen Vuddamalay ajoute que le diagnostic par la technique PCR permet de détecter directement la présence du virus, à partir d’un prélèvement. Quant aux diagnostics de nature sérologique (les tests antigènes), ils vont eux détecter la présence d’anticorps spécifiques pour le virus dans le sang. Le spécialiste précise qu’une seule goutte de sang suffit pour obtenir les résultats en quelques minutes généralement. «En se basant sur ces différences de détection, on peut donc avoir un test PCR positif et un test sérologique négatif, si l’infection est récente et que le système immunitaire n’a pas eu encore le temps de générer des anticorps. Aussi, un test PCR négatif et un test sérologique positif, si le virus a été éliminé des voies respiratoires et/ou l’infection a été résolue mais on retrouve toujours des anticorps virus-spécifiques dans le sang.»
Pour le Dr Nand Pyndiah, les tests antigènes doivent avoir une bonne sensibilité et spécificité, sinon les résultats peuvent être de faux positifs. «S’il y a des tests positifs, il faut le confirmer avec le PCR ou avec un autre test. C’est complémentaire», affirme le virologue. Le Dr Deoraj Caussy préfère, lui, plutôt parler de validation par PCR que de complémentarité. Selon lui, les tests PCR détectent la matière nucléique du virus alors que les tests rapides détectent l’antigène pendant la réplication du virus. «Il faut valider, confirmer par PCR. Prendre un autre test et faire une vérification en parallèle. Le degré de concordance indiquera si c’est fiable ou pas», avance l’épidémiologiste.
Le PCR recommandé par L’OMS
<p>Après avoir annoncé 334 cas positifs de Covid-19 lundi, le ministère de la Santé fait dorénavant la distinction sur les résultats communiqués par les <em>Rapid Antigen Detection</em> test et ceux du PCR. Ils sont affichés séparément. Mardi, le ministère a communiqué les chiffres suivants : 332 cas positifs par PCR et deux par les <em>Rapid Antigen Detection Tests </em>qui n’ont pas été confirmés par PCR. Cela serait dû à une recommandation de l’Organisation mondiale de la santé, qui demande à ce que le ministère ne prenne en compte que les résultats des tests PCR et non ceux des tests rapides.</p>
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