Publicité

Médecins-politiciens: toujours en consultation

13 avril 2020, 11:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Médecins-politiciens: toujours en consultation

Le PM irlandais, également médecin, reprend du service pendant la pandémie. Quid de nos politiciens qui ont une formation en médecine ? Certains aident déjà, selon leur disponibilité.

Exemple frappant. Un Premier ministre en fonction, médecin de profession qui reprend du service. Cela se passe en Irlande. Le dimanche 5 avril, le porte-parole de ce gouvernement a annoncé que le Premier ministre Leo Varadkar, diplômé de médecine de la Trinity University de Dublin, a offert ses services, une fois la semaine. Il fera des consultations au téléphone.

Et à Maurice ? Nos médecins-politiciens seraient-ils prêts à aider les frontliners ? Arvin Boolell, leader de l’opposition lance : «J’aide régulièrement, mais je ne fais pas de publicité autour de ça .» En précisant, «depuis que je suis leader de l’opposition, je n’ai pas renouvelé ma licence». Il cite l’exemple de son voisin, patient de Covid-19, qu’il a référé à l’hôpital. «Tous les jours, des gens me sollicitent. J’avais une consultation à Curepipe. Il y a aussi des gens de Rose-Belle, où j’étais médecin sur la propriété sucrière, des gens de Quatre-Bornes aussi.» Derrière la blouse blanche, l’homme politique reprend le dessus : «J’ai fait un plaidoyer pour que l’on permette aux médecins à la retraite et à au moins 150 jeunes médecins qui viennent de terminer leur internat, d’exercer. Il faudrait pour cela amender la Medical Council Act. En temps d’urgence, cela peut se faire.»

Toujours dans le camp travailliste, Farhad Aumeer, gynécologue élu pour la première fois en novembre dernier, explique qu’à ceux qui lui proposent de lui verser des honoraires par voie électronique de les donner à une œuvre charitable. «Je m’expose en allant voir des patientes au Wellkin Hospital.» Le gynécologue affirme : «Depuis le début du confinement, je suis allé au bloc Opératoire huit fois pour des urgences, sans me préoccuper des risques.»

Sur le plan politique, Farhad Aumeer affirme avoir envoyé des lettres au Premier ministre ainsi qu’à l’un de ses Senior Advisers. Il a notamment proposé de convertir le Centre de conférence Swami Vivekananda, à Pailles, en centre de soins, «avec les équipements de Jack Ma. J’ai aussi recommandé d’avoir recours à l’expertise locale. On a de fins spécialistes en médecine respiratoire, en endocrinologie. Là, on pourra dire que l’on est prêt». Après ces courriers, le député affirme avoir eu une conversation avec le ministre de la Santé.

Pour sa part, Satish Boolell, candidat battu du Mouvement militant mauricien aux élections de novembre 2019, est un médecin légiste à la retraite. Mais il est disponible pour «des gens du club Rotary, des patients qui sont en quarantaine. Ils appellent pour des conseils. Même quand je suis dans la queue au supermarché, les gens ont besoin d’être rassurés.» Il y a aussi ceux qui s’arrêtent «vit vit» devant chez lui. «L’avantage quand vous faites de la politique, c’est que votre numéro de téléphone est disponible.» Son regret : ne pas pouvoir pratiquer de la médecine légale en ce moment, notamment dans un cas d’allégation d’agression sexuelle. «Mais pour la médecine générale, je suis disponible».

Nous avons sollicité le PPS Ismaël Rawoo, dentiste, qui n’a pas souhaité faire de commentaire. Le ministre des Collectivités locales, le Dr Anwar Husnoo, est demeuré injoignable, tout comme l’autre député-médecin Anjiv Ramdhany. Le ministre de Santé, Kailesh Jagutpal, psychiatre de formation et en auto-isolement depuis jeudi soir, n’était pas disponible pour un commentaire. Le leader du Parti travailliste et ancien PM, Navin Ramgoolam, aussi médecin de formation, estime que beaucoup de médecins appelés à soigner des patients atteints du Covid-19 ne sont pas bien équipés. Dans ces circonstances, dit-il, il lui est difficile d’offrir son aide à l’État. Il explique qu’il a appris, pendant ses études, qu’il est imprudent de donner des conseils par téléphone et qu’il faut conseiller à une personne d’aller voir un médecin.

Medical Council: un médecin retraité est lui-même une personne à risque

<p>Shyam Purmessur, président du Medical Council, explique que dans le cas d&rsquo;un médecin à la retraite, qui souhaite prêter main-forte pendant la crise sanitaire, il faut faire attention. <em>&laquo;Après 60 ans, ce médecin est une personne à risque. Il a peut-être aussi des risques de comorbidité &ndash; hypertension, diabète, etc.&raquo; </em>Pour être reconnu par le Medical Council, il faut avoir <em>&laquo;obtenu les 12 points qui permettent de figurer sur la liste annuelle des professionnels autorisés&raquo;.</em> Si un médecin n&rsquo;a pas exercé depuis longtemps, il n&rsquo;a pas ces 12 points et ne peut&nbsp;figurer &nbsp;sur la liste annuelle. Pour ce qui est des jeunes médecins, il y a deux cas de figure. Celui qui a terminé son internat et qui a travaillé&nbsp; pendant trois ans à l&rsquo;étranger, s&rsquo;il s&rsquo;enregistre à partir &laquo;d&rsquo;août, septembre, il est exempté d&rsquo;examen&raquo;. Dans le cas des jeunes qui ont terminé l&rsquo;internat, mais qui n&rsquo;ont pas exercé, ils doivent passer un examen du National Board de l&rsquo;Inde <em>&laquo;que le conseil de l&rsquo;Ordre a trouvé acceptable. Mais nous travaillons actuellement sur une nouvelle formule&raquo;,</em> précise Shyam Purmessur.</p>

Publicité