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Santé publique: nouvelles stratégies pour la banque de sang
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Santé publique: nouvelles stratégies pour la banque de sang

«La National Blood Policy est une bonne chose car la collecte de sang sera mieux structurée et dotée de normes internationales. Ceci facilitera également le processus et protégera les donneurs. Leur don est précieux pour sauver des vies», déclare Rohit Teeluckdharry, Blood Donor Coordinator de la banque de sang. La mise sur pied de cette stratégie fait suite à une décision du cabinet ministériel le 18 janvier.
Le but est de soutenir le National Blood Transfusion Service dans la sécurité du sang collecté et de veiller à la santé des donneurs et patients bénéficiaires. Un système pour assurer la qualité et une meilleure provision de sang sera institué. Tout comme un National Blood Advisory Committee pour la gestion et la coordination de ce service. Sollicité pour plus de détails sur cette nouvelle politique, nous n’avons pu obtenir de réponse du ministère de la Santé.
En vue des prochains changements, quel est le mécanisme actuel de collecte et de stockage de sang ? Présentement, il nous faut 150 poches de sang par jour, estime Subhanand Seegoolam, membre de la Blood Donors Association. Sur une année, ce taux équivaut à 45 000 à 50 000 poches, issues de collectes diverses. Celles-ci sont acheminées vers le National Blood Transfusion Service à Candos.
«Une batterie de tests est alors effectuée pour vérifier si le donneur n’est pas infecté par des maladies transmissibles par le sang comme le VIH, l’hépatite et toute pathologie vénérienne», explique-t-il. Après confirmation de la sûreté du sang, celui-ci est réfrigéré à une température de 5 à 6 degrés pendant 35 jours. Entre-temps, les cliniques et hôpitaux font leur demande. Les poches de sang collectées sont les premières à être distribuées. Selon notre interlocuteur, chaque hôpital dispose d’une petite banque de sang pour ses besoins. Passé le délai de conservation, qu’advient-il du sang non utilisé ? Il doit obligatoirement être détruit. Un protocole existe au sein des hôpitaux pour cet exercice. Mais dans la majorité des cas, le sang collecté est déjà utilisé et le secteur se retrouve souvent en pénurie.
Pourquoi la rupture de stock est si régulière? «Ce n’est pas un phénomène limité à Maurice mais plutôt d’ordre international. Puis, seuls 2 à 3 % de la population donnent de leur sang, ce qui est insuffisant», précise Rohit Teeluckdharry. D’autant plus que les demandes en sang se font sur une base 24/7. Celles-ci sont encore plus élevées en temps de fête, en période de vacances scolaires ou par temps cyclonique. Les urgences médicales, les accouchements, les interventions chirurgicales et la dialyse nécessitent le plus de transfusion sanguine.
Pour Rohit Teeluckdharry, la population vieillissante et l’indifférence des jeunes aux dons de sang contribuent aussi à la pénurie. De plus, les Mauriciens sujets à des maladies d’origine cardiaque, au diabète, à l’hypertension, à l’asthme, à l’anémie, les toxicomanes et femmes enceintes ne peuvent participer à des collectes de sang. Selon lui, avec un taux supérieur de 5 %, le stock serait assuré.
Eddyraj Rajiah, développeur de logiciel qui a conçu une application pour faciliter le don de sang, constate la banalisation du public autour des collectes. «Il semble que la banque de sang arrive à être efficace. Mais le sang ne peut être stocké que pour un temps limité. L’ultime recours est d’encourager le public à participer aux collectes», confie-t-il.
Une application pour faciliter le don de sang
Installé aux États-Unis, Eddyraj Rajiah, un développeur de logiciels mauricien, vient de lancer une application. Ainsi, la blooddonorsbank. org constitue une plateforme entre les donneurs et les personnes qui ont besoin de sang. «J’étais un donneur régulier en tant que membre des clubs services du Rotary et du Rotaract. Je voyais des annonces sur Facebook pour des demandes en sang. Je voulais faciliter le processus et apporter plus de visibilité», explique-t-il. Ainsi, l’application permet aux demandeurs d’y placer leurs annonces. Parallèlement, les donneurs y sont regroupés. Par la suite, une notification est envoyée pour se rendre à l’hôpital pour la collecte. L’application est gratuite et nécessite une inscription par courriel.
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