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Charcutage racial: Affirmative Action demande aux États membres des Nations unies de contester l’État mauricien

27 octobre 2018, 08:00

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Charcutage racial: Affirmative Action demande aux États membres des Nations unies de contester l’État mauricien

«Depuis 1967, les quatre leaders des partis politiques mainstream appliquent le charcutage racial en alignant les candidats dans les circonscriptions pour les élections.» Propos de José Moirt, l’avocat d’Affirmative Action (AA), mouvement des droits civiques. Dans une pétition envoyée jeudi aux 192 États-membres des Nations unies appelés à évaluer le 7 novembre la situation des droits de l’homme à Maurice au cours de 31e session de la Universal Periodic Review, AA leur demande de contester l’État mauricien pour qu’il explique en «full and frank disclosure» comment la proposition de réforme électorale 2018 mettra fin au «charcutage racial» (racial gerrymandering), qui a cours en période électorale depuis 1967.

«En se basant sur le recensement ethnique de 1972, ils les présentent invariablement selon le ratio de 36 candidats de la communauté hindoue, 16 de la population dite générale, neuf de la communauté musulmane et un de la communauté chinoise», fait ressortir José Moirt. «Que ce soit le gouvernement sortant ou nouvellement élu, il respecte ce charcutage électoral. Ce qui explique qu’après 50 ans d’indépendance et 11 élections générales, il y ait toujours une majorité d’hindous à faire leur entrée au Parlement et qui appliquent le système de caste qui fait que le Premier ministre soit toujours un Vaish. La volonté du peuple mauricien ne compte pas car à chaque élection générale, c’est le même résultat.»

Me Moirt ajoute que pour AA, la proposition de réforme électorale 2018 équivaut à ni plus ni moins à «confisquer la souveraineté du peuple pour la remettre aux mains des partis ». Estimant que ce procédé de «charcutage racial est discriminatoire et illégal à Maurice comme à l’international», dans sa pétition, AA demande aux 192 États membres d’insister pour que l’État mauricien, qui sera entendu le 7 novembre au cours de la 31e session de la Universal Periodic Review, vienne clairement expliquer devant la Commission des droits de l’homme comment la proposition de réforme électorale 2018 éliminera «ce charcutage racial afin qu’un genuine and democratic electoral process ait enfin lieu à Maurice».
 

 

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