Elle a fait l’objet d’une question parlementaire, mardi 16 octobre. Bhowantee (Asha) Rampadaruth, affectée au poste d’Administrative Officer à la National Property Fund Ltd (NPFL), a intéressé le député du PTr Osman Mahomed.

Dans quelles circonstances Asha Rampadaruth, ancien cadre du privé, a-t-elle été nommée et quelles sont ses attributions ? C’est en substance les interrogations de l’opposition au ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur. Qui n’a pas hésité à la défendre.

Qui est donc Asha Rampadaruth ? Si elle n’est pas connu dans la fonction publique, cette ancienne employée de la State Bank of Mauritius s’était retrouvée à la une de l’actualité en 2013, lorsqu’elle avait été remerciée après 24 ans de service. La direction l’accusait, à l’époque, d’avoir fait circuler des documents confidentiels.

 Compensation de Rs 2,4 millions

Accusation qu’elle avait rejetée en bloc, arguant qu’un emprunt qu’elle aurait refusé d’avaliser était à l’origine de son licenciement. En dépit de ses explications, son ancien employeur avait pris la décision de la suspendre de ses fonctions, avant même de comparaître devant un comité disciplinaire.

Refusant cette sanction, Asha Rampadaruth avait, avec l’aide du syndicaliste Jack Bizlall, entamé une grève de la faim pour réclamer sa réintégration. Sans succès. Elle s’en est sortie toutefois avec une compensation de Rs 2,4 millions.

Quelques années plus tard, elle se retrouve à nouveau sous le feu des projecteurs après avoir pris de l’emploi au ministère des Services financiers sur recommandation de «deux ministres». Proximité qu’elle n’hésite d’ailleurs pas à brandir (même dans des courriels officiels) depuis sa nomination, le 8 février, en tant que Liaison Officer à la NPFL.

Tempérament orageux

Cela lui a valu plusieurs plaintes de la part de ses collègues fonctionnaires, qui ne voyaient déjà pas d’un bon œil qu’un cadre du secteur privé ait accès aux dossiers confidentiels. Ils se demandent aussi pourquoi le gouvernement l’a recrutée alors que la tâche d’assurer le suivi des plaintes des détenteurs de la police Super Cash Back Gold et des investisseurs de la Bramer Assets Management Ltd aurait pu être confiée à un fonctionnaire. La NPFL étant une entité appartenant à l’État, créée dans le sillage de la chute de l’ex-BAI.

L’on ne comprend pas non plus pourquoi, étant employée à la NPFL, elle est basée au ministère des Services financiers. Ce à quoi, Sudhir Sesungkur avait répondu qu’une fois la gestion des plaintes terminée, elle sera de retour dans les locaux du NPFL.

Cependant, de sources sûres au ministère des Services financiers et de la bonne gouvernance, l’on affirme que ce transfert a été décidé après des relations tendues entre Asha Rampadaruth et certains de ses collègues, qui qualifient son tempérament d’orageux. Elle aurait également eu, depuis son arrivée, plusieurs conflits avec la direction, ce qui lui aurait valu un avertissement.