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Le cannabis, nouvel eldorado des géants de l’alcool?

13 octobre 2018, 07:03

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Le cannabis, nouvel eldorado des géants de l’alcool?

Maurice refuse obstinément d’ouvrir le débat sur la dépénalisation du cannabis. Les saisies causent une flambée des prix. Mais ailleurs, la situation évolue. Les géants de l’alcool pensent déjà à exploiter ce filon qui devrait représenter 200 milliards de dollars d’ici 15 ans.

Selon les chiffres de la Mauritius Revenue Authority, la vente d’alcool ne cesse de grimper. Au Connecticut et en Georgie, états américains où l’usage de cannabis est légal, la vente d’alcool a chuté de 12,4%. C’est pour cette raison que les géants de l’alcool commencent à lorgner ce marché.

Certains ont déjà franchi le pas, à l’instar de Constellation Brands, la maison mère des bières Corona et de la vodka Svedka, qui a investi plus de 4 milliards de dollars dans une société canadienne spécialisée dans la drogue douce, Canopy Growth. Le secteur du cannabis est «potentiellement l’une des opportunités de croissance les plus importantes de la décennie à venir», expliquait son PDG, Robert Sands, début octobre. Le marché devrait atteindre 200 milliards de dollars dans quinze ans et «s’ouvre beaucoup plus rapidement que prévu», faisait-il valoir.

Après l’Uruguay, le Canada deviendra mardi le deuxième pays au monde à autoriser l’usage récréatif du cannabis. Aux États-Unis, si la consommation récréative et/ou thérapeutique de la marijuana reste illégale au niveau fédéral, elle est autorisée dans plusieurs États.

Et, au-delà des traditionnels joints et brownies à l’herbe, les amateurs de haschisch deviennent de plus en plus créatifs. Fumer du cannabis reste le plus courant, mais on peut aussi le vaporiser, le manger sous forme de bonbons ou de glace, l’appliquer en crème. Ou le boire.

Sans lendemain difficile

Diageo, le numéro un mondial des spiritueux avec par exemple la vodka Smirnoff et le whisky Johnny Walker, serait selon l’agence Bloomberg en discussions avec des producteurs canadiens de cannabis. Le brasseur Molson Coors a aussi annoncé cet été la création d’une coentreprise avec le groupe canadien The Hydropothecary Corporation (THC, comme le principe actif du cannabis) alors que Alexandre Ricard, PDG de Pernod Ricard, a expliqué que son groupe surveillait le marché de près cherchait surtout à comprendre si la légalisation du cannabis pouvait déboucher sur une éventuelle «cannibalisation» de la consommation des spiritueux haut de gamme.

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