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Ken Arian: une montée en puissance qui dérange
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Ken Arian: une montée en puissance qui dérange
L’opposition compte bien en faire ses choux gras à la rentrée parlementaire, la semaine prochaine. Pourtant, dans les rangs du gouvernement, on rechigne à défendre le «blue eyed boy» du Premier ministre... Ken Arian, l’homme fort du Prime Minister’s Office (PMO), se retrouve embarrassé après qu’il a été révélé que Key Edge Consultants, dont il est actionnaire, a obtenu un contrat de Rs 520 000 de Metro Express Ltd pour des services de communication.
Comment a-t-il bénéficié de ce contrat ? A-t-il été favorisé ? Ken Arian n’a pas répondu à nos nombreuses sollicitations pour expliquer dans quelles circonstances sa société a été choisie. N’empêche, l’on sait que le contrat a été alloué par «direct procurement», sans passer par un appel d’offres.
Selon les informations déposées à l’Assemblée nationale, suivant une question de la députée du PMSD Malini Sewocksingh, Key Edge Consultants a décroché le contrat pour s’occuper de la communication de Metro Express Ltd pour une période de deux mois, c’est-à-dire, septembre et octobre 2017. En l’occurrence, trois mois avant la prise de fonction officielle de Ken Arian en tant qu’Advisor on Information Matters au PMO.
Dans les rangs du gouvernement, son ascension fulgurante en quelques mois seulement n’est pas vue d’un bon œil parmi députés et ministres. Car outre sa fonction de conseiller, pour laquelle il perçoit un salaire de Rs 103 000, Ken Arian assume les fonctions de président du conseil d’administration d’Airports of Mauritius Ltd et siège sur différents boards.
Qui plus est, l’ancien président de l’OTAM, qui s’était surtout fait remarquer comme l’un des soutiens d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle française, prodiguait déjà ses conseils en communication au chef du gouvernement. C’est durant cette même époque qu’il faisait son entrée dans lakwizinn du PMO.
Au gouvernement, on lui reproche notamment d’avoir isolé le Premier ministre de ses ministres, ne le quittant pas d’une semelle, même pendant ses missions à l’étranger. Un constat partagé par l’allié du MSM, le Muvman Liberater, dont le leader Ivan Collendavelloo ne raterait pas une occasion de le faire savoir à ses proches collaborateurs.
«Impossible de rencontrer le Premier ministre comme c’était le cas auparavant. Du coup, impossible de lui partager nos difficultés sur le terrain ou lui faire part de nos appréhensions concernant tel ou tel dossier», explique un Senior minister qui ajoute que certains au Conseil des ministres n’apprécient pas que les directives viennent de Ken Arian. À la Mauritius Broadcasting Corporation aussi, Ken Arian n’hésiterait pas à faire part de son agacement devant certaines couvertures et donner ses consignes.
Même si d’aucuns reconnaissent que l’image du Premier ministre s’est quelque peu améliorée dans l’opinion après l’arrivée de Ken Arian et de ses proches, Arvin Mootoocurpen et Raj Meetarbhan, ils appellent à la prudence. D’autant que cette amélioration repose davantage sur un exercice de com’ que sur un bilan positif sur le plan économique et social, entre autres. Ce dont le Premier ministre aura justement le plus besoin pour se présenter devant les électeurs en 2019-20.
«Pravind Jugnauth fait du jogging, Pravind Jugnauth entame le pèlerinage à pied vers Grand-Bassin et Pravind Jugnauth ramasse des ordures en compagnie de sa famille ; toutes ces initiatives aident certainement la population à s’identifier à leur Premier ministre mais il faudra se concentrer sur des résultats tangibles», affirme un ancien conseiller du chef du gouvernement.
C’est en raison du manque d’expérience politique de son conseiller en chef que le Premier ministre serait déconnecté de certaines réalités. «Les Mauriciens commencent à s’impatienter. Et cela n’est pas pris en considération au PMO», lâche un député du MSM.
Malini Sewocksingh : «Combien de contrats accordés aux proches ?»
<p style="text-align: justify;">Malini Sewocksingh explique qu’elle a voulu savoir si des proches du gouvernement avaient obtenu des contrats pour faire la communication pour des compagnies gouvernementales ou des corps parapublics. <em>«Le Premier ministre avait déclaré, à la suite d’une question supplémentaire, qu’il n’était pas au courant. Maintenant, on constate une fois encore que ce sont toujours les copains, les copines ou des proches qui en profitent. Je me demande combien de contrats le gouvernement a accordés à ses proches sans qu’on le sache», </em>lance la députée du PMSD.</p>
Ken Arian : «ce contrat a été alloué avant ma nomination au sein du PMO»
<p style="text-align: justify;">Sollicité par <em>«l’express»,</em> Ken Arian, conseiller auprès de Pravind Jugnauth, affirme que c’est une information publique qui date de l’année dernière. Selon lui, ce contrat a été alloué avant sa nomination au sein du PMO. <em>«C’était avant de démissionner de toute activité économique pour me dédier uniquement à ce que je fais. Le contexte était au tout début du lancement du Metro Express et pendant la crise à Barkly et La Butte.» </em>Ken Arian explique que <em>Metro Express Ltd</em> n’est pas gouvernée par la <em>«Public Procurement Act»</em> car c’est une compagnie privée qui appartient au gouvernement. Il estime que le gouvernement a fait appel à lui comme conseiller du Premier ministre, ce serait peut-être dû au dossier qu’il aurait bien géré lors des événements de Barkly et La Butte. Nous avons sollicité <em>Metro Express Limited</em> à plusieurs reprises. En vain.</p>
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