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Homosexualité: le pape Francois évoque le recours à la psychiatrie pour les enfants
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Homosexualité: le pape Francois évoque le recours à la psychiatrie pour les enfants
«Il y a toujours eu des homosexuels et des personnes avec des tendances homosexuelles. Toujours.» Réponse du pape François alors interrogé par un journaliste sur ce qu’il dirait à des parents qui apprennent que leur enfant est homosexuel. C’était lors de sa conférence de presse dans l’avion qui le ramenait d’Irlande vers Rome.
«Qu’est-ce que je dirais à un papa qui verrait que son fils ou sa fille a cette tendance ? Je lui dirais premièrement de prier, ne pas condamner, de dialoguer, de comprendre, de donner une place au fils ou à la fille, de donner une place pour qu’il s’exprime.» Jusque là, pas de quoi faire bondir les associations militant pour les droits de la communauté LGBT.
Sauf que le pape François devait ajouter ceci : «Je regarderais à quel âge se manifeste cette inquiétude de son fils. C’est important. Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a alors beaucoup de choses à faire par la psychiatrie pour voir comment les choses se présentent.» Car pour le pape François, c’est différent «quand cela se manifeste après 20 ans».
Toujours est-il que, pour lui, «ignorer son fils ou sa fille qui a des tendances homosexuelles est un défaut de paternité ou de maternité. Tu es mon fils. Tu es ma fille. Comme tu es».
Des propos qui n’ont pas manqué de provoquer un tollé et que le Vatican a vite «rectifiés» ce lundi 27 août. En effet, le Vatican a enlevé le mot «psychiatrie» de sa déclaration. Expliquant que le Pape François ne voulait aucunement parler de l’homosexualité comme d’«une maladie psychiatrique». Mais plutôt qu’«il fallait peut-être voir comment sont les choses au niveau psychologique».
Il n’empêche qu’en France, la communauté LGBT a vivement réagi, dénonçant un «très mauvais signal» envoyé à la jeunesse et un «double discours» du souverain pontife.
«La religion et la médecine, en particulier la psychiatrie, sont les deux grandes ennemies historiques» des droits des personnes homosexuelles, a rappelé Joël Deumier, président de SOS Homophobie.
«L’homosexualité n’est pas une maladie, l’homophobie oui», souligne Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’Inter-LGBT, qui rappelle les anciennes pratiques médicales de «guérison» de l’homosexualité comme «les lobotomies ou les électrochocs». Si ces méthodes n’ont plus cours, des «thérapies de conversion» sont encore proposées, notamment aux États-Unis, où elles sont souvent délivrées par des groupes chrétiens conservateurs. Des théories «pseudo-scientifiques et dangereuses», dénonce-t-elle.
D’ajouter que «les mots choquent car ils ciblent les enfants». Alors que «le risque de suicide est plus élevé que la moyenne chez les jeunes LGBT». Selon les études, les personnes homosexuelles présentent, en effet, deux à sept fois plus de risque de commettre une tentative de suicide que les hétérosexuels.
La France a retiré l’homosexualité de la liste des maladies mentales en 1981 mais il a fallu attendre 1990 pour que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en fasse de même.
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