Depuis bientôt une semaine, plusieurs drapeaux indiens ornent nos rues. Une pratique assez inhabituelle, selon une source aux Affaires étrangères.

Pravind Jugnauth essaierait-il de tirer un capital politique de la World Hindi Conference ? C’est la question que se pose plus d’un. Des posters annonçant la conférence, qui a lieu aujourd’hui en présence de la ministre indienne des Affaires étrangères, Sushma Swaraj, ainsi que les drapeaux indiens ornent nos rues et nos ronds-points. Ce, depuis bientôt une semaine. Mais cette pratique n’est pas habituelle, affirme une source aux Affaires étrangères. «On ne sort les drapeaux que lorsqu’un chef d’État est en visite officielle. Ou encore quand il y a une réunion ministérielle.»

Vijay Makhan, ancien secrétaire aux Affaires étrangères, et Arvin Boolell, ancien ministre des Affaires étrangères, abondent dans le même sens. Selon eux, il n’est pas coutume d’exposer les drapeaux internationaux lors de conférences internationales. Ils font ressortir que plusieurs pays sont représentés lors de la conférence, mais que seuls les drapeaux indiens ont été hissés.

Vijay Makhan indique qu’il est toutefois normal que des drapeaux soient exposés près du centre de conférence, mais il faut que ce soit ceux des différents pays. Arvin Boolell soutient, lui, que les drapeaux peuvent être exposés lors des réunions ministérielles, comme celles de la Southern African Development Community. De souligner toutefois qu’il est incommodant que seul celui de l’Inde soit représenté.

Les affiches annonçant la World Hindi Conference dépeignent Pravind Jugnauth et le Premier ministre indien, Narendra Modi, côte à côte. Ce dernier ne sera, cependant, pas présent à la conférence à Maurice. Sushma Swaraj représentera le gouvernement indien. «Il semble que le gouvernement mauricien soit en train d’exploiter la situation au maximum», analyse Arvin Boolell. Il estime qu’il faut faire preuve de plus de retenue et de proportionnalité, tout en respectant les relations privilégiées avec l’Inde.