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Jour J: un mondial sous haute protection

14 juin 2018, 04:44

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Jour J: un mondial sous haute protection

La crainte du hooliganisme et la menace terroriste ont poussé la Russie à déployer des mesures de sécurité hors norme pour la Coupe du monde de football, qui verra les supporters être soigneusement contrôlés tandis que les hooligans identifiés ont été priés de se tenir à carreau. Comme elle l’avait fait avant l’Euro-2016 en France, l’organisation jihadiste Etat islamique (EI) a menacé de frapper durant la Coupe du monde de football, d’autant que la Russie est une cible prioritaire de l’EI depuis le début de son intervention militaire en Syrie à la demande du président Bachar al-Assad.

Les autorités russes affirment être prêtes. «Tout au long des années de préparation que nous avons vécues, nous avons établi un plan de sécurité clair», a assuré la semaine dernière Alexeï Lavrichtchev, directeur des opérations de sécurité au sein des services de sécurité russes (FSB). «Nous sommes prêts à combattre toutes les menaces à la sécurité, quelle que soit leur origine», a-t-il ajouté.

Contrôles renforcés

Pensées pour lutter contre cette menace, les autorités ont adopté des mesures de sécurité drastiques le temps du Mondial. Les Russes comme les étrangers devront ainsi s’enregistrer auprès de la police à leur arrivée dans les villes hôtes sous trois jours, en présentant des preuves d’identité et de logement, au risque d’amendes.

Parallèlement, la liberté de mouvement et de réunion sera limitée pendant le Mondial : les évènements publics ne pourront se tenir, dans les régions des villes hôtes, qu’à des lieux et horaires approuvés par les autorités et de nombreuses contraintes pèsent sur les déplacements en bus, ou même en bateau, dans et entre les villes accueillant le Mondial.

Si les autorités ont refusé de donner le nombre de personnel des forces de l’ordre (armée, police, garde nationale...) déployées à travers le pays pour assurer la sécurité de la compétition, on sait qu’ils seront au moins 30 000 rien qu’à Moscou pendant le Mondial.

Les hooligans sous pression

Le problème du hooliganisme dans le football russe est réapparu aux yeux du grand public pendant l’Euro-2016, quand plusieurs dizaines d’hommes très organisés s’en sont violemment pris aux supporters anglais, ravageant le centre-ville de Marseille et faisant plusieurs dizaines de blessés.

Si la réponse des autorités russes a d’abord été ambigüe, elles ont ensuite sévèrement réprimé les hooligans russes, dont la plupart étaient connus des services de police, à l’approche de la Coupe du monde. Sans hésiter à utiliser la manière forte, de l’intimidation aux arrestations en passant par les interdictions de stade.

Les évènements de Marseille étaient «notre dernière chance de nous montrer avant le Mondial parce qu’on savait que Poutine allait serrer les boulons pour que rien de tel n’arrive en Russie», expliquait d’ailleurs en novembre à l’AFP Andreï, un hooligan présent durant l’Euro.

Coopération internationale

Il n’y a pas que les hooligans russes : plusieurs nations participant au Mondial sont connues pour la violence d’une frange de leurs supporters. C’est le cas de la Pologne ou de la Serbie, par exemple.

Pour les contrer, un centre de coopération international (CCPI) a été ouvert près de Moscou, qui sera «opérationnel tous les jours pour échanger des informations entre les délégations et les autorités russes», selon le commissaire Antoine Mordacq, en charge de la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH).

Cette coopération a abouti à la constitution d’une «blacklist» de supporters sur le sol russe. «On leur dit qu’ils ne pourront obtenir ni visa, ni Fan ID (le passeport des supporters, une innovation pour la compétition, Ndlr)», expliquait en mai le directeur général du Comité d’organisation du Mondial-2018, Alexeï Sorokine.

Un évènement qui détonne par sa simplicité

Relativement peu de dirigeants étrangers présents et la traditionnelle cérémonie d’ouverture remplacée par un concert sur la Place rouge à la veille du premier match : le coup d’envoi du Mondial-2018 détonne par sa modestie, loin du faste des éditions précédentes.

Est-ce la tristesse de l’affiche entre l’Arabie saoudite (67e du classement Fifa) et la Russie (70e) ou les crises à répétition entre la Russie et les Occidentaux ? Toujours est-il que la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné sur le terrain ce jeudi 14 juin (19h heure de Maurice), détonne par sa simplicité. Selon le maire de la capitale russe, Sergueï Sobianine, une dizaine de dirigeants étrangers seront aux côtés de Vladimir Poutine et de Gianni Infantino dans les travées du stade Loujniki.

Parmi eux, beaucoup de leaders régionaux comme les présidents kazakh Noursoultan Nazarbaïev, kirghiz Sooronbay Jeenbekov et azerbaïdjanais Ilham Aliev, ou le nouveau Premier ministre arménien Nikol Pachinian, arrivé au pouvoir en mai.

Le Premier ministre libanais Saad Hariri et le président rwandais Paul Kagamé sont également donnés présents.

Plus significatif, le Kremlin a annoncé la présence du président de l’Assemblée populaire suprême nord-coréenne Kim Yong Nam, deux jours après le sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong Un, ainsi que du prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane.

Robbie Williams et Aïda Garifoullina

La pop star Robbie Williams sera de ceux qui animeront le concert d’avant-match.

Sur la pelouse, le spectacle d’avant-match sera également en version réduite. Le format sera «légèrement différent des précédentes éditions. Cette année, la cérémonie sera axée sur des performances musicales et sera bien plus rapprochée du coup d’envoi, juste une demi-heure avant le match», a prévenu la Fifa dans un communiqué.

Un concert de trente minutes, donc, qui verra la «pop star» anglaise Robbie Williams se produire avec la soprano russe Aïda Garifoullina, de l’opéra national de Vienne, présentée comme «l’une des jeunes voix les plus acclamées de Russie».

«J’ai fait beaucoup de choses dans ma carrière, et faire l’ouverture de la Coupe du Monde de la FIFA devant 80 000 fans de football dans le stade et des millions dans le monde entier est un rêve d’enfant», a déclaré le chanteur anglais, fan de foot de longue date, promettant un «spectacle inoubliable».

L’ex-footballeur et double champion du monde brésilien Ronaldo est également annoncé présent, même si on ne s’attend pas à ce qu’il pousse la chansonnette. La Fifa n’a en revanche pas dit un mot sur la présence de Will Smith, auteur avec le Portoricain Nicky Jam et la chanteuse albanaise Era Istrefi de l’hymne officiel du Mondial, «Live it up».

«En même temps, l’action s’étendra au-delà du stade, concernant la ville et la zone autour du stade Loujniki», a toutefois assuré Felix Mikhaïlov, directeur artistique des cérémonies ayant ponctué l’organisation du Mondial-2018, du tirage au sort des qualifications en 2015 à la Coupe des Confédérations en 2017.

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