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L’école: pieds dans la poussière

12 mars 2018, 14:35

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L’école: pieds dans la poussière

Les élèves, à l’approche de l’Indépendance, étaient dans une extrême pauvreté. Bien loin des gamins avec smartphone, leur attribut, c’était la «tant bazar». Bien loin également des établissements privés, où 43 ans après l’introduction de l’éducation gratuite, les parents mettent leurs enfants avec des frais d’inscription de Rs 50 000.

Durant la prime enfance de la nation, le gouvernement donnait des souliers et du lait aux élèves. Car «certains élèves n’avaient pas de chaussures, ils venaient à l’école pieds nus. D’autres travaillaient en même temps dans les champs pour aider leurs parents», raconte Saroop Kitaruth, enseignant à la retraite. La situation était encore plus difficile dans les villages.

Si le débat sur le créole comme langue d’enseignement vit encore, à l’époque, durant les récrés, beaucoup de conversations étaient en bhojpuri. Quand les garçons jouaient au foot, les filles, elles, apprenaient la couture. «Lors de notre formation, même les hommes apprenaient à coudre. C’était normal.» Il ajoute que les jeux «canette» ou encore «lastik» et «la marelle» étaient courants. Ceux qui n’avaient pas de cartable apportaient leurs bouquins dans des «tant bazar».

La relation enseignant élève était également très différente. Moral Teaching était une matière à part entière. On inculquait des valeurs aux élèves : l’amour, la tolérance, la discipline, le res­pect… On s’entraidait dans les salles de classe. Il y régnait une certaine solidarité…

Il existait également les inter-éco­les primaires. Ces activités sportives, notamment de foot, qui permettaient de dénicher de nouveaux talents, ont disparu… Un demi-siècle plus tard, ce tournoi de football ne fait plus partie du paysage scolaire primaire. Il a dis­paru bien avant les championnats intercollèges (de foot, de natation et d’athlétisme).

Harrydeo Unjore, enseignant à la retraite, a débuté sa carrière en 1956. Il était posté à l’école de Cas­sis. «Le maître d’école m’a confié la responsabilité d’organiser des tournois de football. »

Des matchs étaient organisés dans chaque région, à l’instar des Plaines-Wilhems et Moka. Au fil des matchs, les élèves de l’école de Cassis devenaient de meilleurs joueurs. Et cette année-là, ce sont eux qui ont raflé le trophée.

Des enseignants aussi se lançaient dans des tournois. Saroop Kitaruth évoque des tournois de volley-ball et de football. «Tous les ensei­gnants y participaient.»

Pour Harrydeo Unjore, ces compétitions apportaient une compétition saine et encoura­geaient l’esprit d’équipe. «Avant, les enseignants étaient là pour le travail. Certains effectuaient de longues distances à pied pour se rendre au boulot. Cela n’existe plus à présent.» La compétition pour des leçons particulières a pris le dessus, de même que ces ensei­gnants qui font du business.

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