Disque rayé ? La question d’un concours national de disque de l’année est à nouveau sur le tapis. Le ministre des Arts et de la culture, Prithviraj Roopun, a récemment rencontré des représentants des radios pour leur demander : «Eski nou kapav fer disk dé lané ansam ?» Ce qui implique de trouver un mécanisme pour qu’il y ait un disque de l’année unique, alors qu’aujourd’hui, chaque radio a son propre concours.

«Nous faisons face à une réalité. Chaque radio a ses catégories. Je ne peux pas leur imposer un système. J’ai fait une suggestion. Je ne suis pas intéressé par le disque de l’année bollywoodien, mais par les artistes locaux», dit le ministre.

Prithviraj Roopun trouve également «navrant» que l’auditeur ayant trouvé le bon classement soit récompensé, «mé artis pa gagn nanyé». Selon lui, des artistes disent que certains animateurs radio «éna préférans». Avant de noter qu’il existe des «loopholes» dans le système de vote, où une personne peut envoyer plusieurs SMS.

Sauf que cette rencontre avec le ministre a débouché sur le statu quo, à en croire les radios. Elles ont dit à Prithviraj Roopun ce qu’elles avaient déjà dit à son prédécesseur, Dan Baboo, l’an dernier, quand il les avait déjà réunies pour évoquer un national award.

Pour Nicolas Adelson, directeur de Radio One, il n’est pas question d’arrêter les concours sur chaque radio, pour qu’il y ait une concurrence. «Chaque radio a sa couleur musicale et son public est différent.»

Sur Radio One, une catégorie s’intitule Moris style. Elle comprend Hans Nayna ou encore Flashbak, des artistes locaux qui «n’entrent pas dans la catégorie séga». Cependant, Nicolas Adelson n’est pas contre l’idée d’un Music Awards national qui compilerait les votes reçus par les artistes sur les différentes radios et récompenserait ainsi celui ayant obtenu le plus de suffrages.

Sauf que pour 2017, il estime que le ministère s’y est pris trop tard. «Nous sommes liés contractuellement.» Le directeur de Radio One s’est abstenu de commentaires au sujet d’une rémunération pour l’artiste remportant le concours de disque de l’année.

Récompenser l’artiste

Venen Coolen, directeur d’antenne sur Radio Plus, défend, lui aussi, la spécificité de sa radio et de ses auditeurs. Il n’est pas non plus contre la soumission d’une liste de finalistes du concours au ministère pour «tir lalis final».

Venen Coolen se dit aussi «disposé à récompenser l’artiste en lui donnant un trophée, par exemple». Avant de déplorer que le ministère ait attendu qu’il soit trop tard pour réagir.

Qu’en pense la radio publique ? Soblen Ramen, Radio Production Manager à la Mauritius Broadcasting Corporation, est lui aussi d’avis que c’est trop tard pour changer les choses en 2017. Mais il est favorable à un concours national, sans discontinuer le concours de disque de l’année.

«Tout comme Eric Triton et Alain Ramanisum ont des couleurs musicales différentes, il en va de même pour les radios. On est disposé à donner des résultats, si le ministère organise une cérémonie de récompenses.»

Concernant le système de vote par SMS, il souligne qu’à la station de radiotélévision nationale, la règle est : un numéro de téléphone, un vote. C’est stipulé dans les bandes-annonces du concours du disque de l’année.

<p>Officiellement, cette récompense n&rsquo;a pas encore de nom. Mais la MBC travaille sur une formule pour récompenser les artistes locaux dans les catégories séga et bhojpuri. Cette distinction devrait être décernée au vainqueur du concours du disque de l&rsquo;année, dans ces deux catégories, début janvier 2018. Ce ne sera pas un prix en espèces, mais un trophée.</p>