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Affaire Álvaro Sobrinho: la Banque de Maurice réprimande la State Bank

23 novembre 2017, 18:45

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Affaire Álvaro Sobrinho: la Banque de Maurice réprimande la State Bank

Plusieurs «anomalies» auraient été décelées dans les processus menant à l’ouverture de trois comptes bancaires d’Álvaro Sobrinho. Au coeur de cette nouvelle polémique portant sur l’homme d’affaires angolais : la State Bank of Mauritius (SBM). 

La State Bank aurait subi les foudres de la Banque centrale pour avoir accepté l’ouverture de ces comptes sans avoir suivi les procédures. C’est du moins ce que l’on relève de nos recoupements d’informations dans ce milieu.

Nous avons approché la direction de la State Bank of Mauritius (SBM) pour avoir sa version sur toute cette affaire depuis le jeudi 16 novembre. L’express s’est aussi rendu dans les locaux de la banque, mais a été informé que la réponse n’est pas encore prête.

Des soupçons de détournement de fonds et de blanchiment d’argent relatifs au milliardaire Álvaro Sobrinho ont été relayés dans les médias locaux et internationaux.

Quoi qu’il en soit, nos sources indiquent que la SBM aurait été réprimandée par la Banque centrale car elle n’aurait pas effectué de due diligence (vérifications préalables) de son propre chef dans le cas en question. Elle se serait appuyée uniquement sur l’exercice effectué par la Financial Services Commission sur Álvaro Sobrinho Africa Ltd. 

Or, selon le paragraphe 6.15 des Guidance Notes de la Banque centrale, il est précisé que «in order to be able to judge whether a transaction is or is not suspicious, financial institutions should have a clear understanding of the legitimate business of their customers and effect an ongoing monitoring of the activities». De même, plusieurs autres articles dans ces directives de la BoM n’auraient pas été respectés, soit les paragraphes 6.13, 6.29 et 6.35, portant sur l’obligation de mener des exercices d’identification appropriés.

«Money trail»

En outre, la banque aurait dû alerter la Financial Intelligence Unit sur ces comptes afin qu’un exercice de money trail soit mené. Surtout dans un contexte où des soupçons de détournement de fonds et de blanchiment d’argent relatifs à Álvaro Sobrinho ont été relayés dans les médias locaux et internationaux.

Dans les milieux, l’on soutient que la banque aurait enfreint l’article 14 (1) de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act ainsi que le paragraphe 4.24 des Guidance Notes. «Every bank, (…), shall as soon as practicable but no later than 15 working days, make a report to the FIU of any transaction which the bank (…) has reason to believe may be a suspicious transaction», est-il écrit notamment dans le texte de loi. Et toute violation de cette disposition est passible d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas cinq ans et d’une amende de moins de Rs 1 million si le délit est avéré.

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