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Projet de la NHDC à Bassin: un tour sur le chantier
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Projet de la NHDC à Bassin: un tour sur le chantier
Des Bangladais s’activent sur un chantier poussiéreux sous les derniers rayons du soleil. La journée a été longue hier à Bassin, où l’on attend un dénouement positif après les propos incendiaires de Showkutally Soodhun. Ce n’est pas le sort du ministre du Logement lui-même, mais davantage la cause qu’il dit défendre qui préoccupe les habitants.
Mohammad Hamid Ul Raman s’approche avec un sourire alors que nous faisons des photos du complexe NHDC en construction. Il ne comprend pas le créole, ni l’anglais et ne sait pas que Showkutally Soodhun a transformé leur chantier en un lieu de tension.
Mais cet ouvrier de 22 ans dit, en hindi, avoir compris que les habitants sont contre le projet résidentiel. Il ne comprend pas pourquoi. Le Bangladais ne comprend pas les complexités mauriciennes et trouve notre pays bien plus apaisé que le sien – où le chômage et la misère engendrent des conflits encore plus graves et sanglants.
Vis-à-vis du complexe NHDC se trouve un homme qui s’affaire dans son potager. Lui, est contre ce projet et ne comprend pas pourquoi le gouvernement va de l’avant car l’affaire est en cour. «Au départ, des politiciens comme Ganoo et Jhuboo nous soutenaient dans notre combat contre ce complexe résidentiel. Par la suite, on ne les a plus vus ici.»
À moins de 200 mètres des résidences NHDC en construction se trouve le temple Bassin Road Ganga Kali Maa Sthaan, actuellement en rénovation – qui date plus de 60 ans, selon son président, Ravin Auchez. Il accepte de nous parler en la présence de Nuvin Unnoop, dirigeant de la Voice of Hindu, qui s’est rangé derrière les quelque 500 habitants du morcellement Bassin dès le départ.
«La tranquillité des lieux est importante car c’est un endroit de recueillement avec le temple et le Mediation Park qui bordent la rivière.» Selon Ravin Auchez, les habitants du morcellement Bassin sont découragés. «La valeur de nos terrains a chuté. Maintenant, toute la configuration va changer.»
Plus loin, quelques jeunes, qui constatent que les politiciens, «au lieu de trouver des solutions aux doléances, viennent jeter l’huile sur le feu…» À la fin de la journée, les Bangladais, eux, ramassent leurs outils. Le chantier reprendra demain, avec ou sans Soodhun. Au dam des habitants, qui ne savent plus à quel saint se vouer.
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