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Affaire L’Amicale : les quatre accusés libres en 2019
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Affaire L’Amicale : les quatre accusés libres en 2019

Ils devaient passer 45 ans derrière les barreaux. Mais les quatre accusés de l’incendie de L’Amicale recouvreront la liberté en 2019.
Ils devront patienter encore quatre ans. Condamnés à perpétuité pour l’incendie criminel de L’Amicale à PortLouis, les frères Sumodhee, Abdool Nasseeb Keramuth et Shaffick Nawoor ont obtenu un verdict favorable de la commission de pourvoi en grâce, hier. Celle-ci a décidé, qu’ils pourront quitter la prison en 2019, alors qu’ils devaient passer 45 ans derrière les barreaux.
Le 23 mai 1999 le casino de la rue Royale, L’Amicale, est en proie aux flammes. Cet incendie a causé la mort de sept personnes, dont une femme enceinte de huit mois et deux enfants. Suite à un témoignage d’un des amis proches des frères Sumodhee quelques jours après, la police arrête ces quatre hommes. Il leur est reproché d’avoir mis le feu au casino. Les quatre accusés ont été condamnés à perpétuité en novembre 2000 pour cet incendie criminel. Quant au témoin, il est toujours sous protection policière.
Rosida Sumodhee, l’épouse de Khaleeloudeen Sumodhee, se dit déçue. «J’étais certaine qu’ils allaient retrouver la liberté. Ils sont innocents et c’est une injustice envers ma famille et moi», dit-elle.
Depuis l’arrestation de son époux et de son beaufrère, Sheik Imran Sumodhee, elle a toujours soutenu qu’ils sont innocents et qu’ils n’ont rien à voir avec cette affaire. «Le jour où L’Amicale a pris feu, mon époux s’est rendu à un match de foot et il est rentré directement à la maison après. Il était avec moi au moment de l’incendie», réitère Rosida. «Je me demande comment la cour a pu prendre une telle décision après la déposition d’un témoin. Ce dernier travaillait chez nous, et on l’avait mis à la porte. C’est une vengeance.»
Son cadet avait quatre ans et demi lorsque son époux avait été arrêté. «Mon fils, Wazir, a connu son père derrière les barreaux. Il n’a jamais eu une enfance normale», regrette l’épouse de Khaleeloudeen.
Elle dit d’ailleurs avoir le soutien de la famille Ramboro, qui a perdu une fille. Celle-ci travaillait comme serveuse dans la maison de jeu. «Ils savent que les quatre personnes qui ont été condamnées ne sont pas les vrais coupables. Dimounn ki coupab, kinn touyé, pé sorti et séki inosan ki pe rest derier baro», affirme-t-elle.
Me Shameer Hossenbaccus, un des avocats du panel, dit, lui, bien accueillir cette décision. «Ces quatre hommes étaient accusés à perpétuité. Ils n’avaient aucune remise en liberté et ils allaient mourir derrière les barreaux. Avec cette décision, nous savons qu’ils retrouveront la liberté en 2019», explique-t-il. Les avocats iront déposer une pétition au Power Board, rédigé sous le Reform Institution Act pour essayer d’avoir une remise additionnelle par rapport à la bonne conduite des accusés et à leur vie personnelle. «Nous nous battrons pour que ces quatre hommes recouvrent la liberté avant 2019 et nous irons plus loin, jusqu’à ce que les vrais coupables soient mis derrière les barreaux», dit Me Shameer Hossenbaccus.
Les frères Sumoodhee, Abdool Nasseeb Keramuth et Shaffick Nawoor pourront désormais travailler pour avoir des additionnal remision. «Ils seront affectés dans la boulangerie de Melrose à partir de 4 heures, ce matin», affirme l’avocat. Me Rama Valayden affirme pour sa part, qu’ils ont eu recours au conseil privé depuis décembre 2014. Un rapport a déjà été soumis et ils attendent un gain de cause pour pouvoir faire appel en Cour suprême.
Contradictions et versions non cohérentes
<p>En juin 2013, Me Rama Valayden et un panel de 13 avocats publient un rapport intitulé <em>«Wrongfully Convicted»</em> sur l’affaire L’Amicale. Ce rapport de 228 pages vise à démontrer que les quatre accusés et condamnés à perpétuité sont innocents. Durant leurs recherches, les avocats ont décelé plusieurs failles dans la manière dont la police avait mené l’enquête. Cela leur a permis de découvrir des contradictions et des versions non cohérentes. Dans ce rapport, il est indiqué qu’aucune trace n’a été décelée dans les prélèvements faits sur les vêtements que les quatre accusés portaient le jour du drame.</p>
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