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Croix-Rouge - Zeness Pran Kont: Outillés face aux calamités
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Croix-Rouge - Zeness Pran Kont: Outillés face aux calamités
Le 8 mai marque la Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Le travail de la Croix-Rouge mauricienne comprend un gros volet sur la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles, notamment auprès des plus jeunes. Un programme en particulier, Zeness Pran Kont, vise cet objectif.
À l’entrée du centre commercial de Jumbo Phoenix, une version géante et revisitée du Snakes and Ladders ne passe pas inaperçue ! Dood le dodo, mascotte de la Croix-Rouge de Maurice, posté dans un loin du tapis de jeu, veille au respect des règles, aidé de membres du personnel de l’organisation, ainsi que de quelques volontaires formés. À la place des serpents, des exemples de situations liées aux catastrophes naturelles représentent des risques que les échelles aident à surmonter.
Ce jeu à taille humaine, élaboré par l’équipe de la Croix-Rouge de Maurice et testé auprès du public lors de divers événements, a pour but d’éduquer enfants et adultes sur les catastrophes naturelles. C’est un outil qui découle du programme Zeness Pran Kont, lancé par l’organisation à la suite des inondations de mars 2013. Avec ce jeu, d’autres outils – un conte et un livret introduits dans les écoles – ont été élaborés pour remplir les mêmes objectifs.
Zeness Pran Kont vise à informer les jeunes qui n’ont pas connu les grosses calamités – les grands cyclones par exemple – sur la manière de gérer des incidents qui peuvent y être liés, soutiennent Navin Mahadoo, chargé de programmes et Avishka Ferag, chargée de communication de la Croix- Rouge de Maurice. Le même jeu sortira en novembre en version coffret afin d’en assurer une dissémination plus répandue. Des règles écrites et bien établies seront insérées dans le coffret, ce qui permettra aux membres du public de jouer par eux-mêmes, sans la nécessité d’une intervention d’animateurs formés de la Croix-Rouge.
Un livret lancé, puis amélioré
À l’origine, le projet Zeness Pran Kont avait une visée communautaire. Pendant presque un an, l’équipe de la Croix-Rouge a été à la rencontre des jeunes dans les quartiers, munie d’un livret Zeness Pran Kont, élaboré par leurs soins.

Par la suite, au bout d’une réflexion commune avec le Mauritius Institute of Education (MIE), le ministère de l’Éducation et le National Disaster Risk Reduction and management Centre (NDRRMC), un volet sur les catastrophes naturelles a été introduit dans le manuel d’histoire/géographie des élèves en sixième année de primaire, et dans la foulée, une version améliorée du livret Zeness Pran Kont a été travaillée «afin d’épouser la pédagogie de la MIE» et de se conformer aux lignes directrices de cette institution. La deuxième édition du livret sera disponible à partir du mois d’août dans les écoles, poursuit Navin Mahadoo.
Mascotte comme outil de sensibilisation
Puis est venue l’idée de Dood, symbole de la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles, née après que l’utilisation du personnage-phare d’une marque locale de vêtements ait été négociée à travers un accord. «Dood est un peu notre mascotte !», explique Avishka Ferag. L’an dernier, la première édition de la Caravane de Dood a été lancée et une nouvelle édition a eu lieu le mois dernier, soit du 10 au 16 avril. Avec sa mascotte et son jeu de Hazzards and Ladders, l’équipe sillonne les centres commerciaux de l’île sous la forme d’une caravane itinérante de sensibilisation. La campagne se fait sous trois axes – catastrophes naturelles, sécurité routière et premiers soins.
Dood et ses amis sur «L’Île aux mille dangers»

Si Dood est la mascotte mauricienne, les autres Croix-Rouge et Croissant-Rouge de l’océan Indien, membres (avec Maurice) de la Plate-forme d’intervention régionale de l’océan Indien (PIROI), ont chacune leur mascotte : Maki, le lémurien malgache ; Mandé, la chauvesouris des Comores ; Timoune, la tortue de la Réunion ; Chiko, le cacatoès des Seychelles ; et Zantak, le tanrec, le mentor de la situation.
Tout ce petit monde se retrouve au coeur dei, conte traduit dans les langues maternelles de chacune des îles de la PIROI, afin d’en faciliter la dissémination auprès d’enfants de huit à 11 ans. Pour poursuivre cette démarche, la Croix-Rouge de Maurice a organisé une formation aux techniques de story-telling, à l’intention d’une quinzaine d’instituteurs de sept écoles primaires de Maurice et Rodrigues, avec l’accord du ministère de l’Éducation. De plus, «avec le NDRRMC, nous travaillons actuellement sur un film d’animation, qui devrait être prêt autour des mois de juillet/août», indique Navin Mahadoo.
Actions financées à travers la PIROI
Tous les outils précités sont financés sous la phase III du projet Building Safer and Resilient Communities in Mauritius and Rodrigues de la PIROI. Celle-ci oeuvre sous la direction des relations et des opérations internationales de la Croix-Rouge française. Cette dernière mène depuis 2000 un programme de gestion des risques de catastrophes dans la zone sud-ouest de l’océan Indien.
Sous cette phase III figurent, outre le programme Zeness Pran Kont et La Caravane de Dood, un projet de formation de différents acteurs au changement climatique, un autre projet de formation sur la gestion des catastrophes pour les membres de la Croix-Rouge de Maurice, ainsi que la conception d’un plan de contingence cyclone à Rodrigues, pour lequel des ateliers devraient débutent dans le courant du mois.
«Le plan de contingence», explique Navin Mahadoo, «est un document élaboré qui permet d’identifier les besoins, notamment en ressources humaines et financières, d’identifier quelles sont nos capacités à gérer différentes situations selon des scénarios variés, et de déterminer les limites des rôles de la Croix-Rouge de Maurice et de l’État dans la gestion d’une catastrophe. »
Pour Rodrigues, le plan de contingence sera fait par les volontaires et le personnel de la Croix-Rouge de Maurice présents à Rodrigues, avec le soutien de Maurice. Sur cette même lancée, la construction d’un entrepôt – stock d’équipements et standby de ressources humaines pour la région – est aussi prévue à Rodrigues pour le mois d’octobre.
Les organisations suivantes sont membres de la PIROI : le Croissant-Rouge comorien, la Croix-Rouge française, la Croix Rouge malgache, la Croix-Rouge de Maurice, la Croix-Rouge du Mozambique, la Croix-Rouge des Seychelles, la Croix-Rouge tanzanienne, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le Comité international de la Croix-Rouge. Basée à l’île de la Réunion, elle compte plus de 800 comités locaux et 35 000 volontaires.
Trois autres axes de travail à Maurice

Outre le travail entrepris autour de la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles, la Croix-Rouge de Maurice se concentre sur trois autres axes : (i) soins et santé (ii) développement organisationnel et (iii) diplomatie humanitaire. L’axe soins et santé englobe les formations en premiers secours et l’assistance pour les premiers soins, donnés notamment à travers un service ambulancier. Ce véhicule équipé sert aussi en cas d’urgence humanitaire dans le pays.
Ce que l’organisation appelle «la diplomatie humanitaire » implique que la Croix-Rouge mauricienne reconnaît ses limites et réfère les cas, qui ne relèvent pas de son champ d’expertise, vers les instances adéquates.
L’organisation mauricienne compte 19 membres du personnel, dont trois sont basés à Rodrigues, et 382 membres volontaires, issus de domaines différents. Environ 150 de ces volontaires sont formés en secourisme et en réduction des risques des catastrophes naturelles et composent la Branch Disaster Response Team (BDRT). Sont compris dans ces catastrophes naturelles : tremblements de terre, glissements de terrain, tsunamis, inondations, houles cycloniques et cyclones.
«La Croix-Rouge de Maurice découle d’un décret parlementaire, le Mauritius Red Cross Act 55, datant du 18 décembre 1973. Avant cette date, l’organisation existait en tant que branche mauricienne de la Croix-Rouge britannique», précise Navin Mahadoo. Toutes les organisations de la Croix-Rouge dans le monde sont des auxiliaires des pouvoirs publics dans le domaine de la gestion des catastrophes et des soins et santé notamment, poursuit-il.
Elles sont aussi les gardiennes des Conventions de Genève, qu’elles se doivent d’appliquer en cas de guerre, tout en respectant les règles du droit international humanitaire – le respect des droits des civils notamment.
Contact : 670-1274 / 670-0276

Une organisation internationale aux multiples emblèmes
La Croix-Rouge Internationale existe depuis 150 ans. Au fil du temps, pour répondre aux besoins d’universalité et de neutralité et afin de ne pas heurter les susceptibilités religieuses (le symbole de la croix étant associé au christianisme, selon certains pays contestataires de cet emblème), la croix a été remplacée par un croissant dans certains pays et un crystal dans d’autres. Ces emblèmes ont pour but de désigner les services médicaux en temps de guerre afin d’assurer la protection de leurs représentants. Il existe dans le monde 190 sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, avec près de 470 000 employés et 17 millions de volontaires.

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