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Fête du travail: les cinq préoccupations des syndicats
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Fête du travail: les cinq préoccupations des syndicats

Au-delà des cérémonies officielles pour marquer la Fête du travail, il est aussi de ces combats que mènent les syndicats pour améliorer les conditions des employés. Quels sont-ils ? Tour d’horizon.

Le salaire minimum, la consolidation de l’État-providence, les amendements aux lois du travail, l’application d’un Portable Severance Allowance et la création d’emplois. Ce sont là les principaux enjeux pour les syndicalistes cette année. Déjà, leur combat est sur la bonne voie car hier, dans le cadre d’une cérémonie marquant la fête du travail, le ministre de tutelle, Soodesh Callichurn, a indiqué que les amendements aux lois du travail, l’Employment Relations Act et l’Employment Rights Act, seront faits dès cette année (voir encadré).
Selon les syndicalistes, ils sont nécessaires pour que les travailleurs soient considérés en priorité afin de toucher une indemnisation lorsqu’une entreprise ferme ses portes après avoir été sous administration judiciaire. Pour ce faire, il faudra amender l’Insolvency Act, souligne pour sa part Dave Luchmun, ancien conseiller au ministère du Travail et consultant en matière de relations industrielles.
Autre combat bien parti pour être gagné : le Portable Severance Allowance réclamé notamment par la Confédération des travailleurs du secteur privé et devant figurer dans les amendements aux lois du travail. Une proposition que dit accueillir favorablement le ministre du Travail et des relations industrielles Soodesh Callichurn.
Ce fonds doit être soutenu par tous les employeurs du secteur privé pour leur personnel afin qu’en cas de licenciement, les employés puissent en bénéficier, le temps de trouver un autre emploi. L’idée : que les employeurs placent, chaque mois, un jour du salaire mensuel de chacun de leurs employés dans un fonds qui serait géré par l’État et qui générerait des intérêts.
Au chapitre du salaire minimum, les syndicalistes soulignent que deux objectifs sont visés : combattre la pauvreté et mettre fin à l’inégalité salariale entre les secteurs public et privé. Le National Wage Consultative Council aura ainsi pour tâche d’étudier l’impact de l’instauration d’un salaire minimum sur les petites et moyennes entreprises et sur l’emploi. Pour l’heure, le salaire avancé par les syndicalistes se situe dans une fourchette de Rs 12 000 à Rs 15 000. Par contre, dans les milieux officieux du National Wage Consultative Council, on évoque les chiffres de Rs 7 500 à Rs 8 200.
Le maintien de l’État providence est un autre dossier qui intéresse les travailleurs car un comité technique travaille actuellement sur la réforme du système de pension. Dans le cadre de cette réforme, ils insistent sur le fait que le gouvernement doit continuer à maintenir le paiement de la pension à 60 ans, même si l’option de prendre sa retraite à l’âge de 65 ans est toujours d’actualité. Ils craignent également que le gouvernement ne réduise la subvention sur les prix du gaz ménager, du riz ration et de la farine. «Il faut que ce soit maintenu», plaident-ils.
En dernier, un élément qui, soutiennent les syndicalistes, sera capital pour le régime actuel en vue des prochaines élections générales : la création d’emplois. Du reste, dans sa Vision 2030, le gouvernement avait annoncé qu’il va créer 100 000 emplois, c’est-à-dire une moyenne de 20 000 postes chaque année. Toujours dans le cadre de ce plan, il était prévu que 15 000 emplois seraient créés dans le secteur financier, 15 000 dans les technologies de l’information et de la communication 25 000 dans l’économie bleue, 8 000 dans le tourisme et 5 000 dans le secteur manufacturier.
Ces réussites syndicales
<p>C’est feu Guy Rozemont qui a présenté une motion au Conseil national pour que le 1er mai soit décrété jour férié. La décision a pris effet le 1er mai 1950. Depuis, les syndicalistes ont continué à lutter pour de meilleures conditions d’emploi. Ils ont ainsi pu obtenir l’abolition de l’Industrial Relations Act de 1973, la compensation salariale annuelle, le boni de fin d’année, la pension universelle, la mise sur pied du National Remuneration Board, le Pay Research Bureau ou encore la signature de huit conventions fondamentales de l’International Labour Office. Le combat à ce jour porte aussi sur un assouplissement des dispositions du Public Gathering Act et l’introduction du droit de grève dans la Constitu- tion du pays.</p>
Soodesh Callichurn : «Les amendements aux lois du travail dès cette année»
<p>Le ministre du Travail et des relations industrielles, Soodesh Callichurn, a annoncé, hier, que l’«Employment Relations Act» et l’«Employment Rights Act» seront amendées cette année afin de mieux protéger les travailleurs. Un comité technique travaille actuellement sur ces projets de loi. Les amendements prévoient, entre autres, l’introduction du concept de Portable Severance Allowance et le fonctionnement des comités disciplinaires. Qu’en est-il du montant du salaire minimum ? <em>«Je ne vais pas m’ingérer dans les affaires courantes du National Wage Consultative Council. On verra lorsqu’il soumettra son rapport», </em>souligne le ministre.</p>
350 syndicats à ce jour
<p>Au total, 350 syndicats, 10 confédérations syndicales et une trentaine de fédérations syndicales représentent l’intérêt de 100 000 travailleurs sur environ 585 000 salariés (voir tableau ci-contre). Dans le privé, la Mauritius Employers Federation et le Joint Economic Council ont uni leurs forces pour créer Business Mauritius. Sur le plan international, les deux plus grandes confédérations nommément la Confédération internationale des syndicats libres et la Confédération mondiale des travailleurs se sont réunies pour créer l’International Trade Union Confedera- tion. La plupart des syndicats à Maurice sont affiliés à cette confédération.</p>
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