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Artisanat et création mauricienne : la nouvelle vague
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Artisanat et création mauricienne : la nouvelle vague

Le bouillonnement dans le domaine de la création locale a contribué à l’émergence de nouvelles marques et enseignes de déco et d’ameublement innovants et faits main.
Désir entrepreneurial croissant à Maurice
Elizabeth de Marcy Chelin-Chabert est formelle : le bouillonnement ces dernières années dans le secteur artistique a favorisé l’émergence de jeunes marques d’artisanat créatives et innovantes. La propriétaire et directrice artistique d’In Situ Visual Merchandising ajoute même que le désir entrepreneurial est croissant à Maurice. «Cela donne naissance à de nouvelles activités créatives et à des idées innovantes. Les marques fleurissent et les créations aussi. Il y a une recrudescence au niveau des techniques dites vintage, aujourd’hui revues et remises au goût du jour par les artisans mauriciens. Cette réapparition de techniques ‘vintage’ redouble d’intensité dans le milieu artisanal et créatif.»
Danaé de Robillard, directrice des boutiques Libertie & ses pépites, confie avoir été approchée par des décorateurs d’intérieur pour refaire les chambres de certains clients. « J’aurai voulu que ces produits locaux, faits main et qualitatifs soient disponibles dans les boutiques d’hôtels, mais aussi achetés par les hôtels pour les besoins de décoration et d’ameublement .»
La récup’, c’est chic et tendance
La valorisation de certains types de déchets solides par leur transformation en objets utiles, notamment pour la décoration et l’ameublement, est aussi d’actualité, affirme Elizabeth de Marcy ChelinChabert. «Outre de favoriser le recyclage, cette pratique donne accès à une matière première moins onéreuse que du neuf acheté dans le commerce, et permet à grand nombre d’artisans de créer en donner libre cours à leur imagination ! Le recyclage créatif est également plébiscité et valorisé par le public, car la conscience environnementale et écologique est en hausse sur notre île.»
L’écoresponsabilité et l’écocitoyenneté, moteurs de la demande
Mondialisation oblige, une conscientisation a commencé à s’opérer dans la population, et a vu l’émergence de modes de consommation plus responsables. «Une part grandissante de la clientèle mauricienne veut savoir ce qu’elle achète, où ses acquisitions sont produites, si elles sont le fruit de l’exploitation d’enfants par le travail, etc.», explique Marine Noël. Estce en écho à la mouvance écoresponsable et citoyenne en marche à l’international ?
«Il s’agit d’une tendance à l’international depuis des années qui aujourd’hui s’installe progressivement et, espérons-le, durablement sur notre île», répond Viren Vythelingum, Manager de Local Hands.
Si l’on retrouve aux points de vente de simples reproductions des tendances venues d’ailleurs, le Manager de Local Hands constate qu’un grand nombre d’artisans s’inspirent de ce qui se fait ailleurs, des matières qui sont tendance, pour proposer des produits originaux. «Le public est demandeur mais pour un achat classique, le prix fait souvent la différence – et c’est bien souvent le produit chinois ou indonésien qui l’emporte. L’artisan local arrive à faire la différence avec des produits sur mesure et uniques». Des facteurs qui intéressent définitivement de plus en plus une clientèle locale en quête d’une décoration personnalisée des espaces de sa demeure. «Nul ne veut la même déco que son voisin, et tous souhaitent une touche d’originalité, d’unicité chez eux ! Ma maison est le reflet de ma personnalité», partage Elizabeth de Marcy Chelin-Chabert.




Retour des techniques artisanales ‘vintage’
Marine Noël, codirectrice et fondatrice de la boutique multimarques mauricienne Le Rendez Vous, corrobore les précédents propos, relevant qu’il existe un retour au savoir-faire vintage, au fait main et aux produits locaux, et un gros engouement localement pour ce type de produits. «Cet engouement date de quatre/cinq ans, période qui a vu la naissance de Save a Sail (ndlr petite entreprise écoresponsable engagée dans la valorisation de vieilles voiles par la fabrication de divers accessoires mode et utilitaires, dont Marine Noël est une des fondatrices). L’intérêt se manifestait déjà pour ce type de produits. D’ailleurs, ils se retrouvaient sur les stands des marchés de Noël. »
Et le coût de ces produits de déco et d’ameublement nouveaux, alors ?
Acheter de l’artisanat et avoir accès à du sur-mesure à Maurice, c’est coûteux. Notre interlocutrice observe que «l’artisanat tel que nous le véhiculons à travers nos boutiques My Pop-up Store s’adresse à tous les Mauriciens désireux d’acquérir et de soutenir la création locale ‘Made in Mauritius’.» Cela dit, l’artisanat, le fait main, coûte plus cher que la production de masse industrielle. La fabrication d’objets artisanaux véhicule des notions de temps, de savoir-faire, de passion et de persévérance inestimables. Et d’ajouter que «l’artisanat est encore un marché de niche qui nécessite encore un grand travail de promotion et de valorisation. Encourager les gens à acheter de l’artisanat est notre objectif : le public adhère oui, car il veut de l’unique, du recherché, de la qualité. Cela a cependant un prix et ceux qui adhèrent à la démarche du ‘Made in Moris’ sont généralement comblés par leurs acquisitions !»
Danaé de Robillard, directrice des boutiques Libertie & ses pépites, juge quant à elle que les prix des produits déco et d’ameublement de cette catégorie sont accessibles compte tenu du fait qu’ils sont faits main, incorporent des produits nobles comme le coton et le bois, et sont produits en petite quantité.
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