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La belle et ses clochards

Enfant, elle n’avait pas d’animal de compagnie. «Mon père a vécu une mauvaise expérience avec son chien quand il était môme et il ne s’en est jamais remis. Donc, nous n’avions pas d’animal domestique à la maison.» Lorsqu’elle se marie à Linley Moothien, Priscilla en aura deux. «Pim et Pam, deux teckels.» Pam décède en 2011. C’est le déclic.
Priscilla Moothien murmure-t-elle à l’oreille des chiens? Elle rigole. «Je pense que j’étais vétérinaire dans une vie antérieure.» Des chiens, elle en a plusieurs à son domicile, à Sable-Noire, à Grande-Rivière-Nord-Ouest. Comment s’est-elle retrouvée à en recueillir ?
En 2013, suivant des inondations, plusieurs chiens errants envahissent la région de Sable-Noir. «Avec l’aide de mon époux et aussi de Gina Jean Charles, qui est devenue la responsable de notre ‘association’ Quatre Ti La Patte, nous avons recueilli un chien. Puis il y en a eu deux. Et un autre jour, des gens ont quitté des sacs remplis de chiens sur la plage publique. Nous les avons recueillis.»
C’est ainsi que de fil en aiguille, son «foyer pour chien» s’agrandit. La jeune femme concède que ce n’est pas de tout repos de s’occuper d’autant de bêtes. Il lui faut être disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept. «Heureusement, nous effectuons un travail d’équipe.»
Il n’empêche qu’elle a dû consentir à «beaucoup de sacrifices». D’expliquer : «J’ai même dû arrêter de travailler afin de m’occuper des chiens. Les sacrifices sont nombreux. Nous ne pouvons planifier de voyages, même pas aller passer un week-end à l’hôtel.»
Et puis, s’occuper d’autant de chiens a un coût financier considérable. «Nous essayons de récolter quelques dons, mais ce n’est pas simple.»
Priscilla Moothien a un rêve. Elle veut construire un parc immense où elle pourrait, avec son association, réunir tous les chiens. «Les gens auraient ainsi la possibilité de voir comment ces chiens sont traités. Ils verraient comment ces chiens se sont épanouis depuis que nous les avons recueillis.»
Lucky, Hiphop…
«Je donne la même considération à tous les chiens. Ils ont tous un vécu.» C’est d’ailleurs la raison pour laquelle chacun de ses pensionnaires a un nom particulier. «Je me souviens que Gina avait recueilli un chien qui n’avait que trois pattes. Grâce à l’aide des vétérinaires, nous avons réussi à le soigner et il a été baptisé Hiphop.» Priscilla Moothien cite aussi l’exemple de Lucky. «C’est un chien que nous avons recueilli alors qu’il était dans un état lamentable. Mais nous avons réussi à le soigner. À présent, c’est un heureux gaillard.»
Amour inexplicable
Cet amour pour les chiens est inexplicable, dit Priscilla Moothien. Tant et si bien qu’elle est incapable de voir un chien souffrir. «Quand je vois un chien mal en point, je ressens le besoin de le réconforter. Certes, il n’a pas la parole, mais il comprend tout.» Mais ce qui lui fait vraiment mal, c’est lorsque son compagnon à quatre pattes est malade. «Le chien est impuissant parce qu’il ne peut pas dire ce qu’il ressent.» Et d’insister : «Vous savez, prendre soin d’un chien, ce n’est pas juste lui donner à manger. Il faut aussi lui faire des câlins et lui apporter un peu de confort.»
Une publication du quotidien BonZour!
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