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Première transplantation d’organe de cadavre en juin

31 janvier 2017, 16:30

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Première transplantation d’organe de cadavre en juin

Elle a été annoncée en décembre dernier. Et le ministère de la Santé a indiqué que c’est en juin de cette année que la toute première transplantation d’organe de cadavre sera effectuée. Il prépare actuellement une première ébauche de l’amendement à laRemoval, Preservation and Transplant Act 2006, qu’il présentera prochainement au State Law Office.

Une source officielle du ministère de la Santé explique que «la loi pour la transplantation d’organe de cadavre existe déjà. Mais celle-ci n’a jamais été pratiquée». Les raisons : cet exercice requiert beaucoup de préparation et des associations socioculturelles avaient exprimé des réserves à ce sujet, d’où quelques lobbies.

En ce qui concerne les amendements à la loi, plusieurs experts ont donné leur avis, lors de différents colloques organisés par le ministère, sur les modalités à inclure. «Nous avons discuté de la logistique d’un éventuel registre de donneurs et d’un processus de consentement, entre autres. Nous prendrons une décision bientôt», fait-on comprendre.

L’un des éléments les plus importants du projet de loi concerne le don d’organe par un individu non parenté.

À ce jour, ce sont uniquement les personnes de la même famille qui ont le droit de faire don de leurs organes. «Le but derrière cet amendement est de permettre aux patients de recevoir des organes du grand public.»

Quid des inquiétudes quant au trafic d’organes ? «La loi prévoit déjà une entité qui veillera à ce qu’il n’y ait pas de trafic», soutient notre source. Dans les milieux concernés, on affirme qu’il y a de réels risques en ce qui concerne le trafic d’organes mais qu’«il y aura plus de contrôle possible».

A-t-on les ressources nécessaires ?

Selon le ministère de la Santé, «le don d’organes ne devrait pas nécessiter beaucoup plus de matériel que ce que nous possédons déjà. Et nous n’avons pas besoin de transporter les organes sur de longs trajets, vu que le pays est  relativement petit». Le nombre de médecins qualifiés pour ces interventions ne pose aucun problème. Le  Dr Satish Boolell, ancien médecin légiste, pense qu’il y a déjà des spécialistes à Maurice. Il souligne que des médecins mauriciens sont capables de pratiquer ces opérations et qu’il ne faut pas faire venir des spécialistes de l’étranger.

Ce qu’en pensent les associations

Nundkeshwarsingh Bossoondyal, président de la United Nations Association Mauritius, affirme que «nous accueillons favorablement cette proposition du ministère de la Santé». Toutefois, l’association reste sceptique. «La loi a été présentée plusieurs fois au Parlement mais n’a pas pour autant été promulguée.» Il souligne qu’il faut mettre sur pied un registre afin d’assurer un meilleur contrôle. Ce registre devrait, selon lui, regrouper le nom de tous ceux en attente d’une greffe selon la méthode «first come first served». D’ajouter que le registre devrait être accessible au public. «Cela permettra plus de transparence quant à l’attribution des organes et ainsi moins d’abus.» Du côté des associations socioculturelles, également, on semble avoir trouvé un consensus. Un représentant de la Voice of Hindu explique : «Nous croyons en la réincarnation et la continuité de la vie. Il n’y a aucune raison pour que nous soyons contre un tel projet.» L’express a essayé d’avoir l’avis de Nissar Ramtoola, président de la Jummah Mosque, mais  il est resté injoignable.

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