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Recrutement d’educators: les Supply Teachers questionnent les méthodes de la PSC

16 février 2016, 17:44

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Recrutement d’educators: les Supply Teachers questionnent les méthodes de la PSC

Quelles sont les perspectives d’avenir pour les 600 Supply Teachers ? Rémunérés sur une base journalière, ils n’ont ni fiche de paie et ni congé de maladie ou congé annuel. Et avec l’annonce de la Public Service Commission (PSC) de recruter des Educators pour les 30 matières enseignées au collège, ces enseignants abordent l’année avec une certaine appréhension. Surtout qu’ils ne sont pas qualifiés d’office pour les postes annoncés. L’express en a rencontré quelques-uns.

Nadia*, Supply Teacher depuis trois ans, dit être dans le flou. «Serons-nous privilégiés par rapport à ceux qui n’ont pas d’expérience? Combien d’enseignants la PSC va-t-elle recruter par sujet?» Nadia enseigne l’anglais dans un collège des basses Plaines-Wilhems et attend d’avoir un poste permanent depuis longtemps. Cette année, déplore-t-elle, le ministère a laissé pour compte ces Supply Teachers qui ont de l’expérience pour recruter de nouveaux enseignants.

L’annonce de la PSC vient comme une douche froide pour Carla*, enseignante de français. Elle explique qu’elle a terminé ses cours dans l’espoir de devenir enseignante en 2012. «J’avais un boulot permanent mais j’ai tout abandonné dès que le ministère m’a appelée pour un poste de Supply Teacher. Je voulais absolument réaliser mon rêve de devenir enseignante. On m’a conseillée de suivre des cours de PGCE (NdlR, Post Graduate Certificate in Education).» Ce qu’elle a fait pour avoir ses chances d’être sélectionnée. Aujourd’hui, elle vit dans l’appréhension. «Même pour les cours, on a peur car on peut nous renvoyer à n’importe quel moment. Combien de temps est-ce que cette crainte va durer?» martèle-t-elle.

Projets paralysés

N’ayant pas de postes permanents ni de salaires fixes, certains n’osent pas faire de projet. Amira* en est un exemple. Cette enseignante de biologie devait se marier cette année. «J’ai été Supply Teacher en 2015 et cette année je n’ai pas eu d’affectation. Comment me marier si je n’ai pas de revenus?» Elle se demande également pourquoi mettre des cours de spécialisation tels que le français, l’anglais ou la biologie à leur disposition s’il n’y a pas de postes pour eux par la suite. «On se dit que si la PSC ne nous recrute pas maintenant, on va rester Supply Teacher toute notre vie», affirme-t-elle.

Du côté du ministère de l’Éducation, on souligne que le Supply Teacher est là pour «assurer la continuité des cours jusqu’au retour de l’enseignant qui, lui, est employé sur une base permanente». En postulant comme suppléant, les candidats savent déjà qu’ils seront recrutés sur une base temporaire et non permanente, dit-on. Et d’ajouter que les Supply Teachers n’ignorent pas non plus que s’ils veulent être retenus l’année suivante en cas de vacances, ils devront de nouveau passer un entretien à la fin de l’année, après avoir postulé à la suite de l’appel à candidatures annuel.

«S’ils veulent être recrutés sur une base permanente, ils doivent postuler pour le poste d’Educator suivant l’annonce de la PSC dans les matières dans lesquelles ils estiment avoir les qualifications requises et l’interview est conduite par la PSC», précise la source du ministère.

En début d’année, le ministère a recruté des Supply Teachers. Plus de 500 d’entre eux ont, toujours selon la source, déjà reçu une lettre les informant du collège où ils ont été affectés ainsi que les détails sur la durée de cette affectation.

La directrice de la PSC, Nirmala Boodhoo, n’a, elle, pas souhaité faire de commentaires sur le recrutement. «On vient de lancer l’appel à candidatures. On n’a pas le dossier encore», lance-t-elle. À noter que la date-butoir pour postuler au poste d’Educator est le 25 février.

*Prénoms modifiés

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