Trois mois après les dernières élections à l’université de Maurice (UoM), rien ne va plus entre la présidente de l’Union des étudiants Heylanee Shanto et son comité exécutif. Plusieurs membres devaient se réunir hier, mardi 9 février pour décider s’ils allaient procéder à un vote pour élire un nouveau président. Mais la rencontre a été renvoyée à cause du mauvais temps.

Plusieurs étudiants se sont plaints de la présidente citant notamment le laxisme et la lenteur dont elle aurait fait preuve en ce qu’il s’agit de faire avancer des projets alors que sa signature est indispensable. Ikhlaas Baichoo, secrétaire de l’union, avance que Heylanee Shanto est souvent injoignable ou ne répond que très rarement aux courriels qu’on lui envoie.

Désillusion

Le secrétaire indique aussi que nombre de ceux qui ont cru en elle sont désillusionnés. Il concède cependant que certains sont allés «trop loin» dans leurs propos en «dénigrant» la présidente sur Facebook. «Ce n’est pas correct d’attaquer sa personne mais les droits des étudiants sont concernés et cette situation ne peut perdurer.»

La principale concernée crie, quant à elle, à la machination politique. Elle estime que les critiques contre elle ne sont pas fondées et visent à la destituer de son poste. «Comment expliquer le fait qu’un média se trouve en possession d’un courriel envoyé à la vice-chancelière alors qu’il devait être confidentiel ?» s’interroge-t-elle.

Elle fait allusion à un mail envoyé par le vice-président de l’Union des étudiants Nelvin Cushmagee, à la vice-chancelière, accusant  la présidente d’avoir utilisé le nom de l’union pour pouvoir allouer gratuitement l’auditorium Octave Wiehe à Kevin Keenoo, un «motivational speaker», le 30 janvier.

Heylanee Shanto réfute ces allégations et soutient qu’elle a eu l’approbation du Registrar en bonne et due forme. Cependant, elle souligne qu’elle ne souhaite pas ternir la réputation de l’institut mais plutôt à «valoriser son image».

La présidente rappelle également que, conformément à la Student Union Constitution, pour élire un nouveau président, deux tiers de l’exécutif, soit 8 membres sur 11, devront voter en faveur de la motion. Heylanee Shanto avait recueilli 1 931 voix et Ikhlaas Baichoo 1 939 lors des élections en novembre. C’est avec six votes contre cinq qu’elle a ensuite été élue présidente au sein de l’exécutif.