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Seringues: ministère et ONG à couteaux tirés
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Seringues: ministère et ONG à couteaux tirés

Le ministre Anil Gayan parle d’«augmentation drastique». Les organisations non gouvernementales (ONG) évoquent de «chiffres erronés». Les deux parties sont une nouvelle fois à couteaux tirés. Cette fois, à cause du nombre de toxicomanes inscrits au programme d’échange de seringues. Ce programme d’aide est-il efficace ? Rien n’est moins sûr pour le ministère de la Santé.
Au Parlement cette semaine, soit le mardi 22 septembre, le ministre Anil Gayan a fait mention d’une «augmentation drastique» dans le nombre d’usagers de seringues. Selon les chiffres du ministère, le nombre de seringues distribuées est passé d’environ 10 000 mensuellement, l’année dernière, à une moyenne de 60 000 par mois cette année.
«Échec du programme d’échange de seringues»
«Cela démontre une augmentation drastique des utilisateurs, d’où l’échec du programme», estime une source au sein du ministère. «On ne peut pas dire qu’un plus grand nombre de toxicomanes ont accès aux seringues sans savoir si cette population augmente ou pas», ajoute-t-elle.
Notre interlocuteur explique que si le programme permet de réduire la propagation du VIH et de l’hépatite C en particulier, «il faut aussi penser en termes de réduction du nombre de toxicomanes». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le ministère avait demandé aux ONG les statistiques sur le nombre des toxicomanes.
«Les données sont remises au ministère sur une base mensuelle»
L’ONG CUT, qui pilote ce programme d’échange de seringues, affirme, de son côté, que les chiffres avancés par le ministère sont «erronés». Un membre du collectif soutient qu’en «2014, 25 000 seringues ont été distribuées en moyenne. Cette année, le nombre maximum est de 32 000, loin des chiffres annoncés par le ministère». Toutes ces données sont d’ailleurs remises au ministère sur une base mensuelle, fait ressortir l’ONG.
S’il y a eu une augmentation du nombre de seringues distribuées, l’ONG souligne qu’il est stipulé dans les guidelines de l’Organisation mondiale de la santé que plus un grand nombre de toxicomanes sont touchés, plus cela démontre l’efficacité du programme. Ainsi, le nombre de personnes inscrit au programme pour les six premiers mois de l’année est de 2 543 alors qu’en 2014, il était de 2 092, indique l’ONG. Une augmentation qui est, pour elle, une réponse à la demande.
Le but de ce programme est de réduire les risques d’infection ou de surinfection, d’où le travail de terrain de ces membres pour toucher plus de toxicomanes infectés et non infectés, conclut l’ONG.
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