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Journée mondiale: pénurie de «2 000» infirmiers dans le secteur public

12 mai 2015, 07:13

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Journée mondiale: pénurie de «2 000» infirmiers dans le secteur public
Alors que la Journée mondiale des infirmiers est célébrée, ce mardi 12 mai, Ram Nowzadick, président de la Nursing Association, alerte les autorités sur le «manque aigu» de personnel dans ce secteur. Selon lui, il manque environ 2 000 infirmiers dans le secteur public. Et ce chiffre devrait augmenter avec les ouvertures de postes à l’étranger, comme au Canada et en Nouvelle-Zélande.
 
Le Canada a besoin de 80 000 infirmiers et leur a ouvert ses frontières en leur donnant la possibilité d’obtenir un permis de résidence permanent, pour eux et leur famille, fait ressortir Ram Nowzadick. «Si le ministère ne fait pas attention, il risque de perdre entre 500 et 600 infirmiers qui pourraient ,prendre avantage de l’ouverture des frontières dans ces pays», prévient-il.
 

Charge de travail très lourde

 

Les infirmiers qui sont encore en poste, ajoute le président de la Nursing Association, sont fatigués par une charge de travail très lourde. «Actuellement à l’hôpital, un infirmier s’occupe de 15 à 30 malades alors que le ratio acceptable défini par l’International Council of Nurses est d’un infirmier pour cinq malades et dans certaines unités comme l’Intensive Care Unit, par exemple, il est de un patient pour un infirmier», soutient Ram Nowzadick.
 
Selon lui, les prochains diplômés en soins infirmiers n’amélioreront pas la situation car il faut tenir compte du nombre d’infirmiers qui prendront leur retraite. Le président de la Nursing Association ajoute que le ministère a ouvert bon nombre de départements et que des Extension Units ne peuvent être inaugurées faute de personnel, à moins de «déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul».

Salaire décent

Pour retenir les infirmiers, Ram Nowzadick est d’avis que la Retention Allowance – qui comprend deux augmentations se greffant sur le salaire mensuel des infirmiers – doit être payée aux infirmiers dès leur entrée dans le service et non pas cinq ans après, comme c’est le cas actuellement.
 
«Il faut aussi leur donner un salaire décent car un infirmier gagne Rs 12 000 alors qu’il devrait gagner plus de Rs 25 000», poursuit-il. Finalement, déclare le président de la Nursing Association, il faudrait que le ministère fasse une étude pour savoir pourquoi sur chaque groupe entamant des études en soins infirmiers, une cinquantaine abandonnent en cours de route.
 

Lois d’immigration plus strictes

 

Toutefois, pour Vinod Persand, Director of Nursing, le tableau n’est pas aussi sombre que le président de la Nursing association le décrit. Selon lui, le manque se situe plus entre 400 et 600. Et d’ajouter que l’exode ne peut plus être montré du doigt. Et ce, en raison des lois d’immigration plus strictes dans les pays de l’Union européenne qui rendent quasiment impossible l’emploi des infirmiers mauriciens dans ces pays. En 2014, seulement cinq infirmiers ont démissionné de leur emploi dans le secteur public pour émigrer, laissant 2 875 de leurs collègues dans les hôpitaux et dispensaires du pays, fait-il remarquer.
 
Vinod Persand ajoute que cet état des choses a aussi été rendu possible grâce au paiement d’une Retention Allowance et la possibilité pour eux d’avoir six jours de congé sur un calendrier de travail de 14 jours et de faire des heures supplémentaires durant leurs jours de congé.
 
Pour le Director of Nursing, la pénurie d’infirmiers sera comblée d’ici la fin de l’année, avec les 400 étudiants qui sortiront diplômés en soins infirmiers fin juin et septembre.

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