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Le bilan s’alourdit au Népal, appel à l’aide internationale

26 avril 2015, 10:16

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Le bilan s’alourdit au Népal, appel à l’aide internationale

Selon un bilan encore provisoire dressé par le ministère de l’Intérieur, au moins 1 900 personnes ont péri et plus de 4 700 autres ont été blessées par la secousse d’une magnitude de 7,9 sur l’échelle de Richter, également ressentie sur les pentes du mont Everest où une avalanche a partiellement détruit le camp de base, faisant plusieurs morts.

 

Certaines zones montagneuses du Népal restent inaccessibles, les routes étant coupées, et le travail des secouristes est encore compliqué par le mauvais temps et les nombreuses répliques sismiques qui secouent le pays.

 

L’une d’elles, particulièrement forte (6,7 sur l’échelle de Richter), a été ressentie dimanche jusqu’à New Delhi, en Inde, et a déclenché des avalanches sur les pentes de l’Everest et des sommets voisins, ont rapporté des témoins et l’Institut de veille géologique américain (USGS).

 

A Katmandou, où plus de 700 personnes ont trouvé la mort, les secours creusent parfois à mains nues dans les décombres, ou munis de simples pioches, faute de pouvoir manœuvrer les pelleteuses dans les rues étroites de la vieille ville.

 

«Nous pensons qu’il y a encore des gens sous les décombres», a déclaré Santosh Nepal, qui dirige un groupe de secouristes, désignant un amas de béton et d’armatures d’acier tordues qui était il y a deux jours encore un immeuble d’habitation de trois étages.

 

Les autorités tentent de fournir des abris aux milliers d’habitants de Katmandou qui ont passé la nuit dans les rues dans un froid glacial et sous une pluie verglaçante.

 

Le gouvernement a prévu d’installer des tentes et de transformer écoles et bâtiments publics en abris pour les sinistrés, a déclaré Rameshwor Dangal, un responsable du ministère de l’Intérieur. Des routes vont être rouvertes et des hélicoptères doivent décoller pour venir en aide à des victimes situées dans des zones isolées.

 

«Notre pays traverse une situation de crise, et nous allons avoir besoin d’un énorme soutien et de beaucoup d’aide», a déclaré samedi le ministre de l’Information, Minendra Rijal.

 

MOBILISATION INTERNATIONALE

 

Les Etats-Unis ont annoncé l’envoi d’une équipe de secouristes et promis le déblocage immédiat d’une aide d’un million de dollars pour «répondre aux besoins urgents». L’Inde, qui a aussi subi les effets du tremblement de terre, a de son côté envoyé des avions militaires avec du matériel médical et des équipes de sauveteurs à bord.

 

La France, où des ONG comme Médecins du Monde ou Action contre la faim sont mobilisées, la Grande-Bretagne et le Pakistan ont également annoncé l’envoi d’équipes de recherche et de secouristes.

 

Le séisme est le plus grave survenu au Népal depuis celui de 1934 qui avait fait plus de 8 500 morts.

 

Son épicentre, localisé à mi-distance environ entre Katmandou et Pokhara, la deuxième ville du pays, était peu profond, seulement deux kilomètres selon l’USGS, ce qui a aggravé les conséquences.

 

«Ce ne sont pas seulement quelques régions du Népal qui sont dévastées. Pratiquement tout le pays est touché», a déclaré de son côté Krishna Prasad Dhakal, chef de mission adjoint à l’ambassade du Népal à New Delhi.

 

Les hôpitaux de ce pays pauvre de 28 millions d’habitants ont été rapidement saturés, d’autant les répliques sismiques ont conduit les responsables des structures de soins à ordonner des évacuations de patients, regroupés dans des tentes dressées à l’extérieur.

 

Au Bhaktapur Hospital, en banlieue de Katmandou, Ramesh Pokharel, un membre du personnel, indique qu’une cinquantaine de corps ont été rassemblés dans un champ voisin. Mais les personnels soignants sont à ce point débordés qu’ils ne peuvent tenir à jour le registre des décès. «Ici, c’est le chaos», dit-il.

 

Dans un autre hôpital de Katmandou, celui de Bir, 300 à 350 personnes ont été admises dans des états graves, et un membre du personnel médical a indiqué que la plupart d’entre elles étaient mortes.

 

AVALANCHE SUR LES PENTES DE L’EVEREST

 

Les informations en provenance d’autres régions du pays circulent mal. «Nous sommes totalement coupés de la plupart des régions du pays», a dit Ram Narayan Pandey, de l’Autorité népalaise de gestion des catastrophes, l’agence qui coordonne les secours à partir de Katmandou.

 

Samedi, une avalanche provoquée par le séisme s’est déclenchée sur l’Everest, ensevelissant une partie du camp de base, à 5 500 m d’altitude sur le versant népalais.

 

Selon Ang Tshering Sherpa, président l’Association népalaise d’alpinisme, dix-sept corps y ont été retrouvés et 61 personnes ont été blessées dans la catastrophe.

 

Selon des responsables du ministère népalais du Tourisme, un millier de personnes, dont quelque 400 alpinistes étrangers qui voulaient profiter de la période climatique réputée favorable à l’ascension, étaient présents aux abords du camp de base au moment de la catastrophe.

 

Une centaine d’alpinistes et de guides sont par ailleurs pris au piège dans les camps 1 et 2, situés au-dessus du camp de base, la cascade de glace du Khumbu, seule voie praticable, ayant subi de gros dégâts, a précisé Ang Tshering Sherpa.

 

La forte réplique de dimanche y a en outre provoqué de nouvelles avalanches. «C’est l’horreur ici au camp 1 - avalanches venant de trois côtés», a écrit sur Twitter l’alpiniste britannique Daniel Mazur.

 

Le bilan provisoire de l’avalanche oscillait samedi soir entre dix morts, selon le ministère, et dix-huit morts, d’après l’armée indienne qui a expédié une équipe de sauveteurs sur place. Quinze blessés graves ont pu être évacués dimanche par voie aérienne jusqu’à Katmandou.

 

A cette époque de l’année, le Népal est très fréquenté par les touristes, attirés par les sommets de l’Himalaya et les circuits de trekking. Selon le ministère, 300.000 ressortissants étrangers séjournent actuellement dans le pays.

 

La secousse a également été ressentie à New Delhi et dans d’autres villes du nord de l’Inde, rapportent des témoins. Le bilan serait de 44 morts au moins.

 

Au Tibet, le bilan s’élève à 17 morts, selon un tweet publié par l’agence de presse Chine nouvelle.

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