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Diversion: une arnaque séduisante mais plate…

16 avril 2015, 20:28

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Diversion: une arnaque séduisante mais plate…

Jess Barrett, petite arnaqueuse, rencontre Nicky Spurgeon une première fois dans une boîte de nuit. La jeune femme tente, avec l’aide d’un complice, de lui faire le coup du conjoint jaloux mais Nicky est lui-même un arnaqueur de haut vol. Non seulement  il la démasque, mais il lui fait également la leçon : quels que soient les imprévus, ne jamais perdre de vue l’objectif.

 

Quelques jours plus tard, Jess retrouve Nicky. Elle lui révèle tout ce qu’elle a découvert à son sujet et le convainc de devenir son mentor. Nicky l’emmène à la Nouvelle-Orléans en tant qu’apprentie et après avoir éprouvé ses capacités, l’intègre à son équipe. Les deux ont une liaison, mais Nicky se sent mal à l’aise en raison de la sincérité de ses sentiments.

 

C’est pourquoi après avoir réussi ensemble un gros coup à Chicago, il congédie la jeune femme. Mais leur histoire ne s’arrête pas là pour autant…

 

LA NOTE : 6/10

 

Près de 25 ans après le délicieux Les Arnaqueurs de Stephen Frears, et surtout 42 ans après le duo Redford-Newman dans L’arnaque de George Roy Hill, Hollywood poursuit une litanie interminable d’oeuvres sans grand intérêt sur le thème de l’escroquerie. Des défilés de stars de Soderbergh (Ocean 11 & 12) au récent Arnaque à la carte, de Gambit : Arnaque à l’anglaise à Insaisissables, les exemples sont nombreux. L’impression, en tant que spectateur, d’être le premier escroqué laisse toutefois, plus que jamais, un mauvais goût à la bouche, après le visionnage de Diversion.

 

Oeuvre aussi anodine que son titre de série B, le nouveau complot des réalisateurs de Crazy Stupid Love et I love you Phillip Morris, également scénaristes de Bad Santa, marque aussi le retour de Will Smith aux affaires, ce qui confirme le manque de nez de l’acteur après les échecs consécutifs de After Earth et Sept vies (on passera très vite sur le dispensable Men in Black 3, que l’on ne qualifiera pas de succès artistique).

 

Focus (titre en V.O.) bataille pour trouver son rythme, noyé dans une musique molle, mélange de jazz, de compositions archi-entendues, qui peinent à nous réveiller, même lors du recours indispensable au bon son des Rolling Stones, le temps d’une scène d’escroquerie en stade, et de quelques autres standards de répertoire. Il faut dire que les images, glamour au possible pour être positif, clinquantes pour être au plus proche de la vérité, ne peuvent compenser l’improbabilité d’un script qui se perd dans la romance et l’enchaînement de rebondissements inhérents au genre (manipulations, mensonges, révélations). Le film se termine alors que l’on recherche encore le grand méchant qui va donner du fil à retordre au couple particulièrement beau qui sert de protagoniste à cette production datée. Il ne viendra jamais vraiment.

 

L’actrice Margot Robbie, future Jane dans le Tarzan de David Yates, et physique royal dans Le Loup de Wall Street, est peut-être l’un des défauts les plus patents de cette Diversion. Elle apparaît systématiquement comme une belle coquille vide, sans âme. Drôle de choix pour un casting où les deux partis ne sont pas du même niveau. À voir pour les fans de Will Smith et de petites séries B.

 

 

 

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Focus

Genre : Thriller, comédie romantique

Durée : 1 h 45

De : Glenn Ficarra & John Requa

Avec : Will Smith, Margot Robbie, Rodrigo Santoro, B. D. Wong, Adrian Martinez, Rodrigo Santoro, Gerald McRaney

Salles : Star Caudan, La Croisette, Bagatelle

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