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Affaire BAI: Un détenteur du Super Cash Back Gold meurt d'une crise cardiaque
10 avril 2015, 07:57
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Affaire BAI: Un détenteur du Super Cash Back Gold meurt d'une crise cardiaque

Dans l’appartement familial à Sodnac, Kevin et Yuvraj Joganah sont inconsolables. Ces deux frères, âgés de 37 ans et de 39 ans respectivement, pleurent la mort de leur père Narain Joganah, survenu le dimanche 5 avril. Plus connu sous le nom de Rajendra, cet ancien employé de l’usine Moroil, âgé de 70 ans, a rendu l’âme à la Cardiac Unit de l’hôpital Victoria aux petites heures du matin ce jour-là.
Il était un «bon vivant»
Au bout du onzième jour des prières funèbres et après beaucoup d’hésitations, les fils du septuagénaire ont accepté de se livrer à coeur ouvert à l’express. Tous deux sont convaincus que leur père, qu’ils qualifient de «bon vivant» et qui, disent-ils, ne souffrait d’aucune maladie jusqu’ici, est décédé à cause de ses inquiétudes suivant l’éclatement du scandale financier BA Investment.
Rajendra Joganah faisait partie des 24 690 détenteurs de la police d’assurance Super Cash Back Gold qui, à ce stade, ne sont pas garantis par la National Insurance Company Ltd. Cette nouvelle entité gouvernementale assure les 135 283 autres polices d’assurance de la BA Insurance.
Kevin Joganah relate que son père et lui se parlaient sur Skype dix fois par jour. Et la dernière fois, se remémore-t-il, remonte à la veille de son décès, aux alentours de 18 h 30. Il affirme que son père était très préoccupé et ne cessait de répéter : «J’ai mis tout ce que j’avais dans cette assurance. Comment vais-je faire maintenant ?»
L’année dernière, Rajendra Joganah a vendu ses deux maisons à Rose-Hill - un héritage de sa mère - et son appartement à Flic-en-Flac pour faire soigner son épouse. Car cette dernière, âgée de 61 ans, est tombée gravement malade. Alitée, elle a besoin d’une aide-soignante 24 heures sur 24 et d’un médecin pour l’ausculter à domicile toutes les deux semaines.
Rs 10,8 millions dans le plan Super Cash Back Gold
En janvier de cette année, le septuagénaire a décidé de placer Rs 10,8 millions des Rs 15 millions obtenues de la vente de ses trois maisons dans le plan Super Cash Back Gold de la BA Insurance pour une période de cinq ans. «Avec un taux d’intérêt mensuel de 7 %, mon père avait trouvé en ce plan un moyen d’avoir des revenus chaque 12e jour du mois pour pouvoir acheter les médicaments et payer l’aide-soignante employée à plein-temps. D’autant plus qu’il ne perçoit pas de paie puisque toute sa pension sert à rembourser un emprunt», raconte son fils Kevin, qui peine à finir ses phrases.
Benjamin de la famille, celui-ci, qui est installé en Australie depuis 20 ans, n’a pu assister aux obsèques de son père. Il est rentré le jour suivant les funérailles.
Pour Yuvraj Joganah, son père n’a pu contenir tout ce stress. «Il en est mort alors qu’il commençait à peine à respirer de nouveau au bout d’un an de démarches pour la vente des maisons. Plus rien ne nous le ramènera alors qu’il avait placé sa confiance en une société qui était réglementée par des institutions de l’État», vocifère le fils aîné.
Son père, soutient-il, n’a rien fait d’illicite. Il a vendu les biens de la famille et a payé toutes ses taxes. Sans le soutien familial, Yuvraj et Kevin Joganah se seraient retrouvés sans le sou pour l’organisation des obsèques. La famille appelle à la bienfaisance du gouvernement.
Un appel lancé au gouvernement
«Qui nous soutiendra dans cette épreuve ? More than the law of the land there is a law of humanity», poursuit Yuvraj Joganah. Les deux frères disent faire confiance au gouvernement. Leur père, disent-ils, était un die-hard de sir Anerood Jugnauth et il était convaincu que le Premier ministre nettoierait le pays. «Nous dépendons de cet intérêt pour soigner notre mère. Nous lançons un appel au gouvernement pour qu’il nous donne une idée de ce qu’on doit faire pour sortir de cette situation.»
Natif de St-Pierre, Rajendra Joganah, cadet d’une fratrie de sept enfants, a soufflé ses 70 bougies le 4 février dernier. Il menait une vie saine et avait, selon ses enfants, une santé de fer. Il adorait ses quatre petitsenfants âgés de 6, 11, 12 et 13 ans respectivement.
Chaque matin, il avait l’habitude d’offrir deux pains et des gâteaux piments à chacun des deux gardiens postés respectivement à l’entrée de son immeuble et de l’immeuble voisin. Son entourage le décrit comme une personne très amicale. Après ses courses, Rajendra Joganah aimait passer du temps à la maison pour être aux côtés de son épouse.
En octobre dernier, le couple a emménagé dans un nouvel appartement à Sodnac. Rajendra Joganah en avait toujours rêvé. Il n’a, hélas, pu profiter de sa nouvelle demeure que durant six mois.
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