Sur les 29 écoles de Zone d’éducation prioritaire (ZEP), 17 ont eu un taux de réussite qui se situe en dessous de 50 %. La meilleure performance revient à l’école ZEP de Bois-des-Amourettes, qui affiche un taux de réussite de 88,46 %. Cet établissement réalise une progression de 8 %; car l’année dernière, elle avait réalisé un taux de réussite de 80 %. Deux des élèves ont été admis dans des National Colleges, à savoir Sookdeo Bissoondoyal et France Boyer de la Giroday.

Quelle est la recette du succès de l’école de Bois-des-Amourettes ? L’express a posé la question au maître d’école, Deoduth Seeruthen. «Nous nous sommes encore une fois surpassés grâce aux efforts fournis par les enseignants et les parents», explique celui qui a pris la barre de l’école il y a quatre ans. Il affirme qu’un partenariat solide règne entre parents et enseignants, et ce sont les élèves qui en bénéficient.

Est-ce que l’on devrait revoir le système des écoles ZEP ? Des écoles comme Bois-des-Amourettes ne devraient-elles pas plutôt être intégrées dans le mainstream ? Saleem Choolun, secrétaire général de la Government Teachers Union (GTU), répond être d’avis qu’une refonte du système ZEP est nécessaire. «Il faut toutefois être prudent. Les écoles ZEP bénéficient de certaines facilités, retirer certains établissements de ce système peut faire chuter le taux de réussite», fait-il ressortir.

Faizal Jeeroburkhan, lui, dit avoir connu personnellement l’école de Bois-des-Amourettes pour y avoir formé des instituteurs. «La réussite de cette école s’explique uniquement par le travail dur des enseignants et la direction dévouée de l’établissement. C’est un exemple à suivre pour les autres», dit-il.

Pour Surendra Bissoondoyal, le concept de ZEP est totalement «dépassé» alors que Dharam Gokhool, lui, estime que le Teaching & Learning et les infrastructures des écoles ZEP doivent être rehaussés et le rôle des «parents médiateurs » consolidé. Cependant, Deoduth Seeruthen ne souhaite pas que l’on enlève son école de la liste des établissements ZEP. «L’école se trouve dans un endroit modeste. Le Food Programme des écoles ZEP et d’autres facilités sont d’une aide précieuse, tout comme des sponsors qui nous aident», laisse-t-il entendre.

Les deux principaux blocs politiques, l’alliance Lepep et l’alliance de l’Unité et de la Modernité, ont tous deux indiqué vouloir revoir, voire éliminer les examens du CPE dans leur programme électoral. Est-ce que cela signifie que nous avons vu la dernière édition du CPE cette année ? L’express a sollicité Steven Obeegadoo de l’alliance PTr-MMM et Leela Devi Dookun-Luchoomun de l’alliance Lepep pour une déclaration mais aucun des deux n’était disponible.

Interrogé, Dharam Gokhool est, lui, catégorique : «Non je ne pense pas que cet examen du CPE soit le dernier. J’attends toujours un plan détaillé des deux blocs politiques sur la question de la refonte du CPE. Vont-ils l’abolir ? Quand ?Comment ?» s’interroge l’ancien ministre de l’Éducation. Par ailleurs, il souligne qu’au moins deux années de préavis doivent être accordées aux parents avant de changer le système éducatif.

Faizal Jeeroburkhan dit, quant à lui, avoir plus d’espoir du côté de l’alliance Lepep. «Pendant 10 ans, le gouvernement n’a rien fait pour changer le CPE, c’est à la veille des élections qu’il vient dire qu’il va revoir cet examen. J’ai des doutes», indique-t-il. Et d’ajouter qu’il est urgent de revoir le CPE car cela cause un «tort immense» aux élèves.

«Si j’étais toujours à la tête du ministère de l’Éducation, oui, ceci serait le dernier examen du CPE», affirme Vasant Bunwaree. Il ajoute que dans le cas actuel, la population devra attendre au moins deux ans avant de voir réaliser ce projet.