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Interstellar: Un space opera ambitieux, poétique et bouleversant

1 novembre 2014, 04:28

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Interstellar: Un space opera ambitieux, poétique et bouleversant

Dans un futur proche, la terre est dévastée, vidée de toutes ses ressources et l’espèce humaine est au bord de l’extinction. Un seul espoir s’offre à l’humanité : la découverte d’un «trou de ver» proche de la Terre dans l’espace-temps. Les trous de vers sont des failles dans l’espace-temps rapprochant deux points de l’univers normalement éloignés de centaines années-lumière, un peu comme on rapprocherait deux coins d’une feuille de papier en la repliant. Une équipe d’astronautes est envoyée à bord d’un vaisseau, l’Endurance, afin d’explorer les planètes à l’autre bout qui seraient susceptibles d’accueillir les habitants de la Terre. Le voyage sera long et périlleux. Parmi les astronautes se trouve Cooper, un ingénieur veuf qui laisse derrière lui ses deux enfants…

 

LA NOTE : 10/10

 

Il y a presque exactement un an, Alfonso Cuarón déconstruisait le space opera avec Gravity, oeuvre on ne peut plus intime contant les mésaventures d’une femme partie un peu malgré elle dans l’espace et tentant désespérément de retourner sur terre. Cette année, Christopher Nolan s’aventure lui aussi dans l’espace avec Interstellar qui semble être le faux jumeau du film de Cuarón, tant les deux oeuvres sont similaires mais différentes. Si le film de Nolan s’attache lui aussi aux conséquences psychologiques de l’abandon, de la solitude et de l’infini intersidéral, ses personnages sont des explorateurs se lançant à la conquête de l’espace dans le but de sauver l’humanité. Et, au final, il livre lui aussi un film bouleversant et angoissant, à la poésie visuelle indéniable et dont le message vous restera en tête longtemps après la fin du film. En gros, un chef-d’oeuvre.

 

Avec Interstellar, Nolan retourne aux racines des films d’aventures hollywoodiens, avec, en surface, des héros pétris de bons sentiments, des hommes et des femmes courageux et prêts à tout pour sauver leurs proches et l’humanité toute entière, luttant pour la survie dans des cadres hostiles, étranges et magnifiques. En surface, parce que petit à petit, le cinéaste fait craquer ces stéréotypes, infusant ses personnages de touche (et parfois d’excès) d’égoïsme, de vanité et de colère. Bref, il les rend infiniment plus humains. Et le casting fait des merveilles pour leur donner vie.

 

Après le spectacle visuel incomparable (James Cameron peut aller se rhabiller), Matthew McConaughey est la chose la plus extraordinaire de ce film. La renaissance entamée par l’acteur ces dernières années (culminant avec un oscar du meilleur acteur 2014 pour Dallas Buyers Club) est à son apogée et il est tout bonnement parfait en père de famille qui fait le choix d’abandonner ses enfants pour mieux les sauver. Un brin pleurnichard, ses larmes sont loin d’être gratuites et il transporte le spectateur avec lui dans un tourbillon émotionnel où se mêlent ambition, courage, regrets et incertitude. Un vrai tour de force.

 

Pour le reste du casting, il s’agit une nouvelle fois d’un sans-faute pour Nolan, qui a fait appel à ses habitués Michael Caine et Anne Hathaway pour ancrer un casting composé de stars (Jessica Chastain, Ellen Burstyn, John Lithgow) et de futurs stars (Mackenzie Foy, Casey Affleck). Chacun à sa manière, ils apportent de l’humanité à ce film qui, sans leur talent, aurait été une coquille vide, certes visuellement époustouflante, mais dénuée d’âme. Et c’est ce qui rend ce film si impressionnant. Malgré la débauche d’effets visuels et pratiques, le spectateur reste pris par le récit car même si le cadre dans lequel évoluent ces personnages est totalement étrange, leurs peines, leurs joies et leurs déchirures sont particulièrement familières.

 

Le scénario, signé Jonathan Nolan, le frère du réalisateur qui a notamment signé The Prestige, Memento, The Dark Knight et sa suite, est rempli de bonnes idées et, s’il n’a rien de particulièrement original, a le mérite d’être efficace. Mais le plus impressionnant, c’est vraiment la réalisation car Christopher Nolan arrive, avec ce film, à repousser une nouvelle fois ses limites, et les limites de la réalité (comme avec Inception, film auquel une des dernières séquences ne manquera pas de vous faire penser). Les effets pratiques (comme l’intérieur du vaisseau, certaines  séquences à l’extérieur de la navette, ou encore les mondes extraordinaires qu’ils visitent) se marient parfaitement bien aux effets numériques qui ne manqueront pas de vous dépayser. Et la bande sonore omniprésente signée Hans Zimmer ne fait qu’accentuer cette impression d’assister à quelque chose d’unique et d’extraordinaire.

 

Au final, avec cet Interstellar, Nolan livre un des plus beaux films de science-fiction de ces dernières années, un film rempli d’aventure, d’émotion et d’action. À voir à tout prix.

 

 

Fiche technique

Genre : Science-fiction, aventure, drame

Durée : 2 h 49

De : Christopher Nolan

Avec : Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Jessica

Chastain, Michael Caine, Ellen Burstyn

Salles : Star Caudan,

 

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