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Moustass Leaks

Akil Bissessur réclame une enquête sur une possible entrave à la justice impliquant des hauts gradés de la police

8 juillet 2025, 09:30

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Akil Bissessur réclame une enquête sur une possible entrave à la justice impliquant des hauts gradés de la police

Les révélations contenues dans des enregistrements audio récemment remis à la police risquent de secouer les hautes sphères de l’État. L’avocat Akil Bissessur a, en effet, saisi le Central Criminal Investigation Department (CCID), le vendredi 4 juillet, exigeant une enquête indépendante sur une affaire de sniffing dont il soupçonne une tentative de manipulation dans l’enquête sur Mauritius Telecom. Il dit avoir produit une clé USB et soumis des extraits.

Selon Mᵉ Bissessur, plusieurs extraits sonores qu’il a écoutés et dans lesquels il reconnaît certaines voix, montrent une interférence directe dans le déroulement d’une enquête sensible. L’une des voix serait celle de l’avouée Shamila Sonah-Ori, qui est en conversation avec l’ex-Deputy Commissioner of Police, Heman Jangi, qui était alors chef du CCID. Le ton des échanges laisse supposer une tentative d’influence sur ce dernier quant à la manière de gérer l’affaire.

Une des révélations majeures concerne l’intervention présumée de Shamila Sonah-Ori dans les dépositions des cadres de Mauritius Telecom. Selon l’avocat, l’avouée Sonah-Ori, qui représentait à l’époque le Premier ministre et le commissaire de police d’alors, aurait donné des instructions précises aux enquêteurs, bien qu’elle n’ait aucun rôle officiel dans cette procédure. Cela, dénonce l’avocat Bissessur, s’apparente à une «conspiration pour faire dévier le cours de la justice».

L’un des extraits les plus troublants aurait été enregistré par un certain Missie Moustass. On y entendrait deux interlocuteurs parler d’une réunion avec Sherry Singh, ancien Chief Executive Officer de Mauritius Telecom. Le sujet de la réunion : une opération à Baie-du-Jacotet qui aurait visé la «captation de données». Une voix attribuée à l’avouée Sonah-Ori déplore qu’un haut cadre, en l’occurrence Girish Guddoy, ait mentionné dans sa déposition que «l’Indien a répondu par l’affirmative», ce qui pourrait, selon elle, indiquer un «sizing up», voire une opération de type «sniffing».

Dans un autre extrait, la même voix indique que ce genre de formulation pourrait servir de base à des interprétations dangereuses. Elle précise : «Cela signifie qu’un travail d’évaluation était en cours, potentiellement pour d’autres actions.»

Mᵉ Bissessur ne s’arrête pas là. Il cible directement l’Assistant Commissioner of Police (ACP) Krishna Kumar Rajaram, à qui il reproche d’avoir partagé des informations confidentielles avec des personnes extérieures à la force policière. Il accuse l’ACP d’avoir activement participé à cette tentative de détournement de procédure.

Il interpelle également le commissaire de police, Ravine Sooroojebally, lui demandant de prendre position en toute neutralité. «La police doit être impartiale, même quand les enjeux sont personnels», a-t-il martelé. Par cette plainte formelle et les pièces déposées, Mᵉ Bissessur espère déclencher une enquête approfondie sur ce qu’il qualifie d’atteinte grave à l’intégrité du système judiciaire.

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