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Eski to ti kone

À la rencontre d’une «femme sage», gardienne d’un métier en voie de disparition

14 juillet 2025, 04:00

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Dans un petit quartier paisible de Lalmatie, nous rencontrons une femme au grand cœur, Mme Yellumalai, 62 ans, que les habitants appellent affectueusement «femme sage, dai ou doula». Elle pratique un métier qui, autrefois, accompagnait presque toutes les naissances : celui de masseuse traditionnelle pour jeunes mamans et leur nouveau-né. Un savoir-faire transmis de génération en génération, mais qui sombre aujourd’hui dans l’oubli.

Mme Yellumalai nous accueille avec un large sourire et beaucoup de simplicité. Son regard brille à chaque souvenir évoqué ; chaque histoire de femme qu’elle a accompagnée.

Depuis l’âge de 23 ans, elle consacre sa vie à soulager les douleurs post-accouchement des femmes, à redonner force et confiance à celles qui viennent de donner la vie.

Son travail consiste principalement à pratiquer des massages traditionnels sur les femmes ayant accouché, mais aussi sur leur bébé, pour les aider à bien se développer. «Je me souviens très bien de la première dame que j’ai massée. Elle a 35 ans aujourd’hui. Et récemment, j’ai même frotté son bébé», dit-elle avec une lueur de fierté dans les yeux. Elle confie que le massage des bébés était plus facile pour elle, mais que chaque moment était empreint de douceur, de patience et d’un amour sincère pour les mères et leurs enfants.

«Je pleurais avec Dieu…»

Mais ses débuts n’ont pas été simples. «Tous les jours, je pleurais avec Dieu parce que je n’avais pas de travail. Et une nuit, en dormant, j’ai rêvé que je faisais ce métier. Le lendemain, j’ai reparlé à Dieu et il m’a dit : ce travail, il est pour toi.» Ce jour-là, nous nous rendons justement chez une jeune maman, Urvashee Lutchmee, 32 ans, qui vient tout juste de donner naissance à son bébé, le 24 juin. Assise paisiblement, elle nous confie : «Je suis très contente d’avoir fait appel à elle. Je me sens bien. Son massage me soulage et je sens que je récupère plus vite.»

Dans un monde où les traditions disparaissent peu à peu, le travail des «femmes sages» comme Mme Yellumalai mérite d’être reconnu et valorisé. Au-delà d’un simple massage, c’est un accompagnement humain, spirituel, parfois même thérapeutique, qu’elles offrent. À toutes les jeunes mamans, elle adresse un message : «Faire le massage, c’est important. Il faut avoir de la patience. Le corps a besoin de se remettre doucement. Et les bébés aussi bénéficient beaucoup de ces gestes.»

Aujourd’hui, à 62 ans, elle continue avec la même passion, la même bienveillance. Ce métier en voie de disparition reste, pour beaucoup, un souvenir lointain. Mais à Lalmatie, grâce à des femmes comme elle, cette tradition continue de vivre. Avec ses mains et son cœur, Mme Yellumalai perpétue un héritage précieux.

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